Incapable de mettre un terme aux attentats incessants qui visent la communauté chiite bagdadie depuis 2003 – 299 civils tués et 765 blessés rien qu’en janvier dernier – et craignant apparemment une offensive surprise des troupes de l’État islamique, le régime de Bagdad a décidé d’élever des fortifications autour de la capitale.
La première tranche des travaux d’un mur de sécurité de 3 mètres de haut sur 100 km, surplombé de caméras de surveillance et doté à ses portes de systèmes de détections d’explosifs, est en cours de construction. Elle devrait protéger Bagdad d’incursions venant éventuellement de Falloujah, toujours considérée comme un bastion islamiste.
À l’intérieur de Bagdad, les murs construits autour des certains quartiers par l’armée américaine, percés de check points, seront démantelés, mais pas celui entourant la Zone verte, siège du gouvernement, des ministères… et de l’ambassade des Etats-Unis.
Une tranchée sera creusée le long du mur. Le ministère de la Défense ne dit pas si elle sera alimentée par les eaux du Tigre, comme du temps des califes abbassides !
Dans l’histoire, les murailles de Bagdad n’ont jamais protégées les dirigeants du moment des « ennemis de l’intérieur », c’est-à-dire de la colère de leur propre peuple. En 836, l’insécurité et des émeutes à répétition avaient conduit le calife Al-Mu`tasim (833-842) à transférer la capitale irakienne à Samarra… Les dirigeants actuels en feront peut-être un jour autant.
Les internautes irakiens ne sont pas dupes. Sur les réseaux sociaux, ils se moquent de la décision du gouvernement, l’accusant de chercher plutôt à protéger les membres du régime et leurs familles, et d’abandonner le reste du pays à son triste sort.