Selon le quotidien The Independent, le pouvoir algérien serait tenté d’apporter une aide au colonel Kadhafi en lui fournissant des chars et des véhicules blindés afin de remplacer ceux qui ont été détruits par l’Otan dans le cadre de l’opération Unified Protector, laquelle vise à faire respecter par Tripoli la résolution 1973 des Nations unies.
Cette information n’émane pas de n’importe qui puisque c’est Robert Fisk, qui passe pour l’un des meilleurs grands reporters britanniques, qui l’a révélé dans un long article publié le 30 mai par le quotidien pour lequel il travaille.
Pourtant, Alger a pris ses distances avec les évènements en Libye et de telles livraisons à l’intention des forces restées loyales au colonel Kadhafi serait une violation manifeste de la résolution 1973 qui impose un embargo sur les armes.
Cela étant, le régime algérien a déjà été accusé, au cours de ces dernières semaines, d’avoir transporté des mercenaires afin de renforcer l’armée libyenne.
Ces accusations, formulées notamment par le Conseil national de transition (ndlr, les rebelles libyens), ont été catégoriquement rejetée par le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia, qui, en retour, a suspecté le Maroc d’être derrière cette « campagne médiatique hostile ».
Mais pour Robert Fisk, l’Algérie aurait bel et bien cette tentation de fournir des armes lourdes au colonel Kadhafi – ce qui ne serait pas compliqué, étant donné la longue frontière que les deux pays ont en commun . Et il aurait été question de cette affaire, la semaine dernière, lors de la visite, à Alger, de l’émir du Qatar, dont les forces aériennes sont engagées dans les opérations aériennes au-dessus de la Libye.
Cependant, le grand reporter britannique a reconnu ne pas savoir si cette tentation de venir en aide au colonel Kadhafi est la volonté de l’exécutif algérien ou des responsables de son armée, étant donné qu’elle compte dans ses rangs un « grand nombre de généraux corrompus ».