C’est un secret de polichinelle : le reconfinement était envisagé depuis l’été dernier. La stratégie de communication du ministère de la Santé s’est déployée autour de cette perspective depuis plus de deux mois, de façon à la faire accepter par la majorité de la population le jour J. Les médias « mainstream » lui ont fourni une aide décisive. Ils sont le relais et l’instrument privilégiés de cette communication. Et force est, hélas, de constater qu’ils jouent très bien le rôle.
S’appuyant mécaniquement sur les chiffres, la communication consiste à ne s’intéresser qu’aux indicateurs les plus alarmants, en changeant d’indicateur, au fil du temps, si celui qu’on utilisait ne permet plus d’envoyer le message espéré. Et si un indicateur a une évolution en dents de scie, la communication se fait uniquement les jours où les chiffres augmentent. Il n’y a qu’un seul message possible.
Avant-hier, 27 octobre, la manipulation a atteint son comble. La totalité des médias a titré sur les prétendus 523 morts, « du jamais vu depuis le confinement ». Or ce chiffre était faux. Selon Santé Publique France, il y a eu 292 morts à l’hôpital, contre 257 la veille. Mais l’on ajoute les morts en EHPAD qu’une fois tous les 4 derniers jours. Prétendre compter les morts quotidiens ce jour-là revient donc à gonfler artificiellement les chiffres, à la veille de l’allocution annoncée du président de la République, qui a repris à son compte ce chiffre faux. Un détail ? Non, un exemple parmi beaucoup d’autres.
Une deuxième vague prétendue « plus terrible » encore que la première
C’est le président du « Conseil scientifique » (M. Delfraissy) qui le dit : arriverait une deuxième vague « plus forte encore que la première » et nous serions déjà dans « une situation critique ». Nous pensons que c’est une manipulation d’un Conseil qui n’est plus scientifique mais politique, et qu’il est urgent de revenir à la raison. Selon les chiffres de Santé Publique France, sur les près de 15 millions de tests effectués à ce jour, 93 % sont négatifs. Et parmi les 7 % restant de la population testée positive, plus de 85 % ont moins de 60 ans ; il s’agit donc essentiellement de personnes qui ne risquent pas de faire une forme grave de la maladie.
Au final, moins de 1 % de la population est donc « à risque » et c’est uniquement elle qu’il faut protéger. Autre façon de le dire : au cours de la période récente (entre le 01/09 et le 20/10, jour où nous avons fait ce calcul), 7 621 098 personnes ont été testées. Sur cette même période, 38 100 individus ont été hospitalisés (0,5 %) et 6 593 ont été admis en réanimation (0,09 %) avec un test positif au Covid. En d’autres termes, depuis le 1er septembre, sur cet énorme échantillon de la population de 7,6 millions, la probabilité moyenne pour un individu lambda (sans distinction d’âge ou de comorbidité) de ne pas être hospitalisé est de 99,5 % et celle de ne pas être admis en réanimation est de 99,91 %. Justifier le reconfinement de 67 millions de Français sur cette base s’appellerait un délire.
On dit alors : « oui mais l’hôpital est submergé par le Covid ». Manipulation encore. D’abord, les tests ayant été généralisés depuis juillet, toute personne entrant à l’hôpital porteuse d’une trace du Covid est comptée comme un « hospitalisé Covid » même si elle vient en réalité pour son cancer ou son hypertension. Et c’est la même chose si elle entre en réanimation ou si elle décède. Ensuite, si les chiffres de l’hospitalisation et de la réanimation augmentent bel et bien, cela n’a rien d’exceptionnel : c’est au contraire ce qui se produit chaque année à la même époque (automne-hiver) mais que nos politiques font semblant d’avoir oublié.
La vérité est que les gouvernements ne veulent pas investir dans l’hôpital public où l’on maltraite les professionnels et où l’on a perdu près de 70 000 lits en 15 ans alors même que la médecine de ville est saturée et que les services d’urgence voient leur fréquentation augmenter d’année en année.
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