Le projet russo-turc Turkish Stream avait été gelé sur fond de détérioration des relations russo-turques fin 2015. Mais le réchauffement bilatéral pourrait changer la donne.
Ankara est disposé à réaliser les mesures nécessaires afin de relancer la construction du gazoduc Turkish Stream, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan.
« Il n’y a aucun obstacle à cela », a indiqué le chef de l’État, en soulignant l’importance de coopérer avec la Russie, important exportateur de gaz, dans le domaine énergétique.
Fin juillet, le ministre russe de l’Énergie Alexandre Novak a fait savoir que la Russie et la Turquie poursuivaient leurs négociations sur la construction de deux tubes du gazoduc Turkish Stream, dont une sera utilisée pour acheminer du gaz en Europe.
Ce projet est d’autant plus attrayant pour la Russie et pour la Turquie que le prix du transit du gaz via l’Ukraine pourrait augmenter. Aussi Ankara est-il intéressé par un transit direct de gaz russe.
Turkish Stream aurait dû remplacer le projet South Stream mais a été gelé suite à la détérioration des relations russo-turques en novembre 2015. Le projet South Stream était destiné à acheminer du gaz vers la Bulgarie en passant sous la mer Noire et à desservir la Hongrie, l’Autriche et l’Italie. La Russie l’avait abandonné en décembre 2014 en raison de la position hostile de l’Union européenne.
Le site internet Sputnik a été bloqué en Turquie en avril dernier sur fond de crise dans les rapports entre Moscou et Ankara consécutive à la destruction d’un avion militaire russe par les forces turques.
Le déblocage par Ankara de l’accès au site turc de l’agence Sputnik constitue un signe positif qui témoigne de l’intention d’ouvrir une nouvelle page dans les relations russo-turques, estime Erdoğan Toprak, vice-président du Parti républicain du peuple (CHP).
« Le déblocage de l’accès au site revêt une importance particulière à la veille de la visite du dirigeant turc (le président Erdogan, ndlr) en Russie. Comme représentant du parti et citoyen, je trouve inacceptables de tels actes de censure à l’égard des médias », a déclaré M.Toprak dans une interview accordée à Sputnik.
Selon lui, la Russie et la Turquie sont « étroitement liées », et « d’importantes démarches » visant à renforcer la coopération bilatérale sont à venir. L’interlocuteur de l’agence a souligné que la crise dans les relations entre Moscou et Ankara avait été engendrée par des circonstances « tristes et tragiques ».
M.Toprak se déclare en outre persuadé que l’élargissement des rapports de partenariat entre la Russie et la Turquie favoriserait la stabilisation et la prospérité dans l’ensemble de la région.