Le prix Nobel de la paix 2013 a été attribué vendredi à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Cet organisme a été récompensé pour « ses efforts considérables visant à éliminer les armes chimiques », a annoncé le comité Nobel norvégien sur son compte Twitter.
« Les événements en Syrie, où des armes chimiques ont été utilisées, soulignent le besoin d’accroître les efforts pour se débarrasser de telles armes », a déclaré le président du comité Nobel, Thorbjoern Jagland.
M. Jagland a égratigné au passage les États-Unis et la Russie pour n’avoir pas totalement détruit leurs stocks d’armes chimiques avant la date limite fixée en avril 2012.
Méconnue du grand public, l’OIAC, qui a son siège à La Haye, a été fondée en 1997 pour mettre en œuvre la convention sur l’interdiction des armes chimiques signée le 13 janvier 1993.
Son travail est sous les feux de l’actualité depuis qu’elle a été chargée par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, le 28 septembre, de superviser le démantèlement d’ici au 30 juin 2014 de l’imposant arsenal chimique du régime du président syrien Bachar al-Assad.
190 pays membres
Rare exemple de succès dans les efforts de désarmement mondial, la Convention rassemble désormais 190 pays depuis l’adhésion de la Syrie en septembre. Un petit nombre d’États, dont Israël et la Corée du Nord, ne l’ont pas signée ou ratifiée.
Fin septembre, près de 82 % des 71 196 tonnes des stocks déclarés d’agents chimiques ont été détruits sous vérification, selon l’OIAC qui dit avoir effectué plus de 5 000 inspections dans 86 États.
Le prix Nobel est doté de huit millions de couronnes norvégiennes (1,1 million de francs [suisses]). Il sera remis à Oslo le 10 décembre, jour de l’anniversaire de l’industriel suédois Alfred Nobel.
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