Les technocrates de Bruxelles planchent sur le projet d’union bancaire et des consignes semblent manifestement données pour développer le projet début 2014. Un rapport de 15 pages vient d’être rédigé par le président du Conseil européen Herman Van Rompuy pour les dirigeants européens, ces derniers faisant fonction de faisans pour le parapher avec de beaux sourires.
Ce sera finalement la BCE et le maître Draghi aux commandes qui auront l’entière responsabilité de la supervision des banques de la zone euro à partir du début 2014… au nom et lieu de la Firme Goldman, elle-même paravent de plus puissants, préférant la discrétion derrière des holdings et ne pas figurer dans les livres des plus grandes fortunes.
L’objectif est d’assurer encore plus d’intégration budgétaire pour les pays membres de la zone euro. Petit détail intéressant, sait-on jamais, car nul calendrier de ce genre n’est « anodin » : « Herman Van Rompuy y préconise également qu’un cadre juridique permettant une recapitalisation directe des banques par le fonds de sauvetage de la zone euro soit défini d’ici fin mars 2013 ». N’est-ce pas la période de départ de Mario Monti ?
Bien sûr, on commence à préparer la suite du décor avec des références à l’instauration d’une plus grande intégration budgétaire pour les 17 pays de la zone euro. Cela fera plaisir à l’Allemagne. Et pour satisfaire les autres, plus pauvres (pour le moment), on évoque la forte probabilité que cette magnifique structure européenne servirait de base à une mutualisation des émissions de dette au sein de la zone euro. Là, on reste pour le moment dans le flou… Pas de jubilation chez Jacques Attali…
Et pour cause ! Il y a quelques jours, la chancelière allemande a évoqué le modèle social européen. Selon elle, peut-on distribuer 50% des prestations sociales de par le monde seulement dans la zone euro, alors que celle-ci ne représente que 25% du PIB mondial et seulement 8% de la population ? Sa conclusion fera réfléchir ceux qui pensent que l’Allemagne fléchira sur le point de la mutualisation des dettes souveraines : « Ce n’est pas tenable, à moins de consentir des efforts extraordinaires ».
De la jurisprudence grecque au « message » à l’intention des autorités françaises
Le 5 décembre 2012, l’agence de notation financière Standard and Poor’s avait placé la note de la Grèce à « défaillance partielle », à un cran seulement du défaut de paiement.
Le 18 décembre 2012, la même agence a, pour la première fois depuis le début de la crise de la dette, inversé la tendance pour la Grèce, en relevant sa note de six crans à « B- ». Traduction : la note du pays passe de « défaut sélectif » (SD) à « B- » (spéculatif). Le plus intéressant est que la perspective est passée de stable à long terme.
Le commentaire suivant, extrait du rapport de Standard and Poor’s servira d’introduction à notre prochain paragraphe. Ils saluent « l’engagement du gouvernement à mener l’ajustement budgétaire et structurel » requis par les bailleurs de fonds du pays… c’est-à-dire les institutions essentiellement supranationales.
Aujourd’hui, les projecteurs quittent la Grèce pour le gouvernement des capitaliste entourant François Hollande. C’est le pion européen Peter Praet, chef économiste de la Banque centrale européenne, qui envoie la communication de ses mentors : « Il est important que la France mette en œuvre le plan de réduction des dépenses publiques de 60 milliards d’euros sur laquelle elle s’est engagée. La mise en œuvre de telles mesures sera déterminante » .
On comprend aisément le message du directoire de la BCE piloté par Goldman Sachs : « Il faut que les ajustements budgétaires se poursuivent dans chaque pays, qu’il n’y ait pas de marche arrière et que l’objet de ramener les déficits publics à 3 % du PIB (produit intérieur brut) demeure d’actualité ».
Les euro-atlantistes qui soutiennent le Premier ministre français vont souffler dans les violons et ce dernier annonce la modernisation de l’action publique (MAP) qui nous mettra dans les bonnes grâces de la technocratie bruxelloise.