Après sa prudence verbale en Birmanie, le pape François a demandé vendredi depuis le Bangladesh « pardon » aux réfugiés « rohingyas », après avoir écouté avec gravité les récits de seize d’entre eux et prononcé le nom de leur communauté pour la première fois depuis le début de son voyage en Asie.
Le souverain pontife a donc attendu d’être à Dacca pour réutiliser le mot « Rohingya », communément utilisé par la communauté internationale et martelé depuis la place Saint-Pierre de Rome, mais taboue en Birmanie.
« Votre tragédie est très dure, très grande, mais a une place dans notre cœur », a souligné publiquement le pape. « Au nom de tous ceux qui vous ont persécutés, qui vous ont fait du mal, en particulier dans l’indifférence du monde, je vous demande pardon ! », a-t-il lancé.
« Ces frères et soeurs portent en eux le sel de Dieu », a souligné le pape. « Ne fermons pas nos cœurs, ne regardons pas dans l’autre direction. La présence de Dieu aujourd’hui s’appelle aussi Rohingya », a-t-il enfin dit.
L’exode de cette minorité musulmane a constitué le fil rouge du voyage du pape François en Asie, entamé lundi en Birmanie et qui s’achève samedi après-midi au Bangladesh.
- François rencontre une réfgugiée rohingya à Dacca le 1er décembre 2017
À l’issue d’une rencontre interreligieuse à Dacca, une délégation de réfugiés rohingyas, dont des femmes et des enfants, a formé une petite file pour s’entretenir à tour de rôle avec le souverain pontife. Celui-ci les a écoutés en hochant de la tête, avec tristesse.
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Hafez Mohammad Nurullah, 27 ans, a expliqué s’être fait le porte-voix des revendications de son peuple : « nous voulons récupérer notre citoyenneté en Birmanie. C’est la cinquième fois que ma famille a pris la fuite au Bangladesh pour échapper aux persécutions. »
Le pape François n’a jamais mâché ses mots depuis le Vatican sur le sort des Rohingyas, y compris en amont de la marée humaine de plus de 620 000 réfugiés qui a afflué au Bangladesh ces trois derniers mois. L’exode forcé a été qualifié « d’épuration ethnique » par l’ONU et par Washington.
En Birmanie pendant quatre jours, il a appelé les bouddhistes birmans « à dépasser toutes les formes d’intolérance, de préjugé et de haine » en évitant toutefois de mentionner directement le sort de la minorité musulmane rohingya.
Dans ce pays, la xénophobie et la haine des musulmans gagnent du terrain et une grande majorité des habitants considèrent les Rohingyas, qu’ils nomment « Bangladais », comme des immigrés illégaux qui ne font pas partie du pays.
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Et maintenant un peu de realpolitik avec les Rohingyas :
Voici Ata Ullah, chef de « l’Armée du Salut des Rohingyas de l’Arakan », financée par l’Arabie saoudite. Il est soutenu par l'etat islamique et Al qaida. pic.twitter.com/KmrAmhHK8g
— Stop Fragilité © (@stopfragilite) 2 décembre 2017
Hé les #LoveArmyforRohingya vous avez lu cet article ? #Rohingya pic.twitter.com/ZzDeR78l5U
— Damien Rieu (@DamienRieu) 2 décembre 2017