Le numéro 2 du parti d’extrême droite français Front national, Louis Aliot, a entamé lundi une visite de deux jours en Israël pour faire campagne auprès des Français installés dans ce pays. Et tourner la page du « point de détail ».
Interrogé par l’AFP, M. Aliot a expliqué être venu afin de « lancer en Israël la campagne présidentielle de Marine Le Pen et présenter un candidat au poste de député de la 8e circonscription » des Français de l’étranger qui regroupe plusieurs pays méditerranéens, dont Israël.
Accompagné d’un flic/syndicaliste/conseiller politique
Arrivé dimanche soir, le compagnon de Marine Le Pen a affirmé avoir reçu « un bon accueil » de ses interlocuteurs israéliens dont il n’a pas voulu communiquer l’identité.
Il était accompagné dans son voyage par Michel Thooris, secrétaire général du syndicat France-Police et conseiller politique de Marine Le Pen, qui se présente aux élections législatives dans la 8e circonscription.
Un mois après le voyage de Le Pen aux USA
« Vu le contexte politique actuel, je pense que Marine Le Pen incarne un espoir important et je suis certain que nous aurons beaucoup de voix dans la communauté juive en France et parmi les Franco-Israéliens », a précisé M. Aliot.
Cette visite intervient un mois après le voyage aux Etats-Unis de Mme Le Pen, à l’occasion duquel elle avait brièvement rencontré l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor.
Le ministère israélien des Affaires étrangères avait immédiatement parlé de « bourde », affirmant que M. Prosor pensait se rendre à un événement de la mission française à l’ONU, une thèse totalement réfutée par le FN.
Stratégie de dédiabolisation du FN
Depuis plusieurs années, Marine Le Pen tente d’améliorer les relations du FN avec la communauté juive en France et avec Israël, alors qu’en 2006, l’Etat israélien avait même refusé de recevoir une délégation du Parlement européen dont elle faisait partie. Elle tente pourtant de prendre ses distances avec les provocations à connotation antisémite de son père Jean-Marie Le Pen, sans les condamner ouvertement. Jean-Marie Le Pen est aujourd’hui président d’honneur du parti d’extrême droite.
Début février 2011, moins d’un mois après avoir pris la présidence du FN, elle avait affirmé que ce qui s’est « passé » dans les camps nazis « est le summum de la barbarie », ajoutant que « tous ceux qui font preuve d’ambiguïté sur le sujet (l’agaçaient) au plus haut point ».
Marine Le Pen est actuellement créditée de 16 à 20 % d’intentions de vote à la présidentielle de 2012 par les instituts de sondage.