Aux pieds des trois dernières tours des Minguettes – 9 autres ont été détruites pendant la rénovation urbaine –, une discussion politique s’anime, crescendo. Se retrouvent là des électeurs de François Hollande, quelques Mélenchoniens discrets et beaucoup d’abstentionnistes.
Dans ce grand quartier de Vénissieux, au sud de l’agglomération lyonnaise, qui a vu naître la marche pour l’égalité en 1983, « ceux qui marchent encore » ne sont pas nombreux. Le fatalisme et le rejet du politique ont pris leurs racines. « La situation a beaucoup changé depuis l’époque de la marche, explique aussi Abbes, 26 ans, dans le courant d’air au coin d’un immeuble. Nos aînés étaient bien plus exploités que nous et les flics frappaient plus fort. »
« Ici, il y a 1 personne sur 20 qui s’intéresse à la politique. Parce qu’on ne peut rien faire pour changer la situation, rétorque Younes, 26 ans. Et puis en haut ils sont tous francs-maçons, ils s’arrangent entre eux et ne savent même pas qu’on existe ».
« Je vais te dire un truc, finit par lâcher Younes en se roulant un joint malgré les 6 caméras qui scrutent les lieux. La seule qui soit franche c’est Marine Le Pen. Moi je voterai pour elle la prochaine fois ».
Soral, « une calamité »
À en croire beaucoup d’observateurs de terrain, le désert politique des quartiers populaires a fait le lit de deux extrêmes.
Propulsé par la polémique entourant les sorties de Dieudonné, l’antisémitisme d’Alain Soral et de son mouvement nationaliste et complotiste Égalité & Réconciliation a trouvé son audience. L’essayiste et cyberconférencier drague l’électorat musulman en l’invitant à afficher sa « francité »… Et l’attire vers l’extrême droite.
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