Marc Schwartz (photo ci-contre), qui a joué le rôle de médiateur entre Google et la presse française, aurait envoyé sa facture aux deux parties, ainsi qu’à l’État. Au total, le médiateur réclamerait 450 000 euros, selon Le Canard Enchaîné.
450 000 euros. C’est la coquette somme que réclamerait Marc Schwartz, associé chez Mazars, un grand cabinet d’audit et de conseil, pour la médiation menée entre Google et la presse française, qui a abouti à la signature d’un accord le 1er février dernier. Ainsi, selon Le Canard Enchaîné, M. Schwartz aurait envoyé trois factures de 150 000 euros à chacune des parties concernées : Google, les éditeurs de presse et l’État français.
Les ministères concernés (Culture et Finances) auraient refusé de payer ce tarif, toujours selon l’article. Quant à l’entreprise américaine et les éditeurs, ils seraient en négociation pour revoir cette somme à la baisse.
Le cabinet Mazars dément
Contacté par la rédaction, le cabinet Mazard dément ces chiffres, expliquant qu’il y a eu confusion entre les différentes sommes : « Marc Schwartz a été nommé par le gouvernement français pour effectuer cette médiation. L’État va donc le rémunérer mais moins que les sommes qui ont été annoncées dans la presse. D’autre part, Google et les éditeurs de presse lui ont demandé de les accompagner pour la signature définitive de l’accord, qui aura lieu fin mars. Mais là encore, la rémunération est bien inférieure aux chiffres annoncés. Seul le client peut donner le montant, dans un tel accord, donc nous ne sommes pas aptes à les donner. Autre précision : sur chaque mission, Marc Schwartz n’est pas tout seul. C’est une équipe de trois ou quatre personnes qui travaillent donc les sommes sont à répartir entre elles. » Le cabinet s’est donc refusé à donner plus de précisions sur ces chiffres.
Dans son article, le journal satirique fait également référence à la prochaine mission que pourrait occuper Marc Schwartz : « Le médiateur voudrait être maintenant bombardé « contrôleur » de la juste utilisation des 60 millions d’euros de fonds Google. », lit-on dans Le Canard Enchaîné de cette semaine. Là encore, le cabinet Mazars souhaite préciser : « Ce sont en fait Google et les éditeurs de presse qui lui ont demandé, fin janvier, de présider le fonds créé suite à leur accord, pour la numérisation de la presse française. Marc Schwartz n’a pas encore répondu à cette proposition. »
Qui est Marc Schwartz ?
Marc Schwartz est chargé du conseil au secteur public et aux médias, chez Mazars. Auparavant, rappelons qu’il a intégré le ministère de l’Economie et des Finances, en 1992, à la direction du trésor, au service international, puis en tant que conseiller économique et financier pour l’Asie du Sud-Est. Il a, par la suite, été conseiller auprès de Dominique Strauss-Kahn, Christian Sautter et Florence Parly, en charge de différentes réformes. Il a ensuite intégré France Télévisions en 2000, en tant que directeur financier puis directeur général adjoint, en charge de la gestion et des finances. En 2006, il a aussi travaillé au Crédit Agricole, au pôle Corporate & Investment Bank et a conduit, à la demande du gouvernement, les négociations tripartites entre l’Etat, La Poste et les éditeurs de presse. Il a intégré Mazars, enfin, en 2010.