Pour stopper une escalade de violences et d’incivilités, le maire de Mailhac a interdit aux mineurs de circuler dans les rues du village pendant la nuit.
À l’entrée de la piscine municipale, ce mercredi après-midi, elles sont plusieurs mères de famille à donner raison au maire de Mailhac : « C’est triste d’en être arrivé là, dit l’une d’elles. Cela peut paraître choquant… cependant, à partir d’une certaine heure de la nuit, des parents responsables interdisent à leurs enfants de circuler dans les rues ». Ce 1er mai 2011, derrière le vestiaire du stade municipal, une adolescente du village, âgée de 13 ans, a été victime d’un viol. Une enquête judiciaire a été ouverte et de fortes présomptions pèsent sur des jeunes majeurs de la périphérie narbonnaise.
« Que pouvais-je faire d’autre ? », s’interroge Gérard Schivardi.
Lâché par l’État, comme il dit, qui a revu à la baisse les effectifs dans les brigades de gendarmerie, le maire de Mailhac a écrit à sa population le 19 mai, pour l’informer qu’il vient de prendre un arrêté stipulant dans son article premier : « Tout mineur âgé de moins de 17 ans ne pourra, sans être accompagné d’un responsable légal, circuler de 22 heures à 6 heures dans le village ».
Cet élu rural, ex-candidat de gauche aux élections présidentielles sous la bannière du Parti Ouvrier Indépendant, se défend d’empiéter sur le fond de commerce du Front National. « J’ai pris cet arrêté, dit-il, parce que je n’ai pas d’autre moyen de sauvegarder la vie de notre jeunesse. C’est pour moi une décision de bon sens et pas autre chose ».
Dans ce village cerné par le vignoble du Minervois, la vie en société s’était brusquement dégradée. En 2010, la commune a subi entre 7 000 et 10 000 € de dégâts commis par des personnes venues de l’extérieur. Début mai, une jeune fille avait été découverte dans un coma éthylique au bord de la rivière. Depuis que le maire a publié son arrêté, le calme est revenu la nuit dans les rues de Mailhac.