Pour certaines associations comme l’Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) et le Conseil national des associations familiales laïques (CNAFAL), l’adoption de la loi sur le « mariage pour tous » ne suffit pas. D’où leur idée d’organiser des colloques dans toute la France afin de sensibiliser l’opinion sur la pluriparentalité et la question du genre [1].
L’APGL a même été reçue le 23 janvier dernier par le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir [2]. De son aveu, elle a pu rencontrer les divers participants à l’élaboration de la loi : cabinet du Président et du Premier ministre, ministres, députés et groupes parlementaires (PS, PG et EELV).
D’après l’association :
« L’objectif de ces rencontres est de continuer à faire entendre la voix de l’homoparentalité, des parents gays et lesbiens et de leurs familles, dans les instances les plus proches du gouvernement, afin de favoriser la prise en compte de nos situations et de nos idées pour la prise en compte réelle de nos familles. »
En réponse à un questionnaire [3] envoyé par l’APGL à François Hollande, alors qu’il était encore candidat, ce dernier se déclarait pour l’extension des possibilités de partage de l’autorité parentale en cas de décès ou de séparation, pour l’adoption par des couples homosexuels, pour la procréation médicale assistée à destination des couples de femmes, pour l’introduction de l’homoparentalité dans les programmes scolaires et dans les formations des professionnels de la famille et de l’enfance. Selon lui, les « homoparents » devraient bénéficier des mêmes avantages sociaux que les parents hétérosexuels.
Ces associations, qui ne sont pas les seules, ne représentent sans doute pas grand monde parmi les homosexuels déjà peu nombreux par rapport à la population totale. Pourtant, elles semblent être largement intégrées au processus soi-disant démocratique d’adoption des différentes lois sociétales promises par Hollande. Ceux qui pensent qu’il n’existe aucun lobby en France feraient bien de méditer sur ce point.
Quant aux allégations selon lesquelles le mariage pour tous n’implique pas l’adoption, le candidat Hollande semblait penser le contraire. Madame Guigou disait elle-même en 1998 que le mariage homosexuel n’avait pas lieu d’être puisqu’il y avait le PACS. On l’entend moins aujourd’hui, étrangement.