La plus haute juridiction administrative a rejeté le recours du ministère de la Culture qui contestait l’interdiction du film aux 16-18 ans. Pour le Conseil d’État, un film avec des scènes de sexe non simulées doit être interdit aux moins de 18 ans.
C’est sans doute le clap de fin d’un épisode judiciaire pour un film qui aura fait plus parler de lui dans les prétoires que dans les salles de cinéma. Le Conseil d’Etat a confirmé ce mercredi l’interdiction aux moins de 18 ans du film "Love" du cinéaste Gaspar Noé, rejetant ainsi un recours du ministère de la Culture qui contestait cette interdiction.
Dans son arrêt, le Conseil d’État valide une décision du tribunal administratif de Paris qui, le 30 juillet, avait jugé que le film "Love" devait être interdit aux moins de 18 ans en raison de ses scènes de sexe non simulées.
Présenté au dernier festival de Cannes, "Love", tourné en 3D, raconte la relation entre deux jeunes gens au moyen de flash-backs entrecoupés de voix-off, et montre de nombreuses scènes de sexe, en partie non simulées, parfois en gros plan : une femme masturbant un homme jusqu’à l’éjaculation, une scène d’amour à trois, une autre dans un club échangiste, une avec un travesti.
La bataille d’une association catholique
Le film est sorti sur les écrans français le 15 juillet avec une simple interdiction aux moins de 16 ans. Mais une association, Promouvoir, proche des milieux catholiques traditionalistes, avait saisi le juge des référés du tribunal administratif pour demander la suspension du visa d’exploitation du film de Gaspar Noé, arguant que ce film devait être interdit aussi aux 16-18 ans. Le tribunal administratif avait suivi cette demande dans sa décision. Le ministère de la Culture avait ensuite introduit un recours devant le Conseil d’État pour la contester et obtenir la levée de l’interdiction aux mineurs.