La structuration du discours de Donald Trump est un modèle du genre oratoire :
combinaisons lexicales incisives et sémantiquement riches,
balancement rythmique et prosodique parfait de la syntaxe,
articulations et transitions soignées : grande maîtrise de la concaténation discursive,
délivrance sans notes : il pense bien, donc énonce clairement, et les mots pour le dire viennent aisément (Nicolas Boileau),
"Make America Great Again" passe par la production industrielle, de capitaux, et d’enfants. Il ne saurait y avoir de grandeur nationale sans cette valeur ajoutée première issue de l’activité humaine : la natalité.
Conclusion 1 : Le gros Donald a du sang sur les mains, comme tous les dirigeants (est-ce que la gentille brioche d’Hollande peut nous toucher deux mots de Christophe de Margerie ?). Cependant, Trump est à mon sens le plus grand président étasunien depuis Abraham Lincoln, tout comme Vladimir Poutine est le grand Russe depuis Nicolas II, tout comme Macron est le plus ..... ..... depuis Pompidou.
Conclusion 2 : Je m’aperçois que ce discours nataliste et volontariste aurait été tenu par Jean-Marie Le Pen, qui prônait le salaire maternel, si la France n’était pas passée à côté de son destin en 2002. La ressemblance physique entre les deux hommes (ils auraient pu être frères ou cousins) est un signe subtil (divin) de leur appartenance à une même famille de pensée.
Conclusion 3 : Je suis triste de constater que les Américains ont conservé de ce fond de religiosité qui leur confère l’audace de porter le conservatisme en triomphe aux élections. Les Français n’ont que ce panache, une forme d’insolence irrévérencieuse inconséquente, qui leur fait porter le tenant du libéralisme et de la bancocratie en triomphe. Qu’est-ce qui dysfonctionne chez nous ? Nous ne prions pas et cette absence de repère transcendantal nous rend collectivement moins bien inspirés qu’un peu d’obèses ignares qui aura conservé son rapport à Dieu. Notre scientisme, hérité des Lumières et qui affirme que la science nous fait connaître la totalité des choses qui existent et que cette connaissance suffit à satisfaire toutes les aspirations humaines, est une voie de garage, une aporie de la raison. Le progrès humain ultime sera un retour à Dieu ou ne sera pas.
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