Plusieurs sportifs, de retour des Jeux mondiaux militaires organisés fin octobre en Chine, se sont plaints de symptômes à leur retour. Ils pourraient avoir contracté le Covid-19.
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[Élodie Clouvel, pentathlète] : « On était à Wuhan pour les Jeux mondiaux militaires fin octobre. Et, en fait, il s’avère qu’après on est tous tombés malades. Valentin a loupé trois jours d’entraînement. Moi j’ai été malade aussi. […] J’ai eu des trucs que je n’avais pas eus avant. On ne s’est pas plus inquiété que ça parce qu’on n’en parlait pas encore. »
Sa conclusion est là aussi sans équivoque : « Il y a beaucoup d’athlètes des Jeux mondiaux militaires qui ont été très malades. On a eu un contact avec le médecin militaire récemment qui nous a dit : je pense que vous l’avez eu parce qu’il y a beaucoup de gens de cette délégation qui ont été malades. »
Pour rappel, jusqu’à aujourd’hui, le premier cas reconnu de Covid-19, en Chine, remonte au 17 novembre. Les Jeux mondiaux militaires – près de 10 000 athlètes représentant 100 nations – se sont, eux, déroulés du 18 au 27 octobre. Ils étaient déjà apparus dans la chronologie des événements lorsque Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, avait laissé entendre sur Twitter, le 12 mars, que le coronavirus pourrait avoir été introduit par la délégation américaine y ayant participé.
Ce mardi, BFMTV a aussi fait état, sous couvert d’anonymat, du témoignage d’un des 281 athlètes français présents à Wuhan et « tombé malade tout comme plusieurs membres de la délégation française » à son retour.
Élodie Clouvel, de son côté, n’a pas souhaité donner suite à nos sollicitations pour reparler du sujet. Sa sortie médiatique du 25 mars n’aurait pas forcément été du goût de la hiérarchie militaire. […] Des athlètes tricolores, présents à Wuhan, avaient pourtant reçu, il y a quelques semaines, un appel de l’armée pour les rassurer. « On nous dit : il n’y a pas de risque, vous êtes repartis le 28 octobre et le virus est arrivé le 1er novembre », témoigne l’un d’entre eux.
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Covid-19 : un cas testé positif fin décembre en France, selon un chef de service réanimation
Un professeur de réanimation en Île-de-France a exhumé un prélèvement du 27 décembre d’un malade suspect, qu’il affirme avoir testé positif au Covid. Selon lui, le virus aurait circulé en France avant la date officielle des premiers cas, fin janvier.
Le professeur Yves Cohen pense avoir détecté un des tous premiers cas de Covid-19 sur le sol français, fin décembre. Cette date contraste avec les données officielles françaises, qui recensent les premiers malades, le 24 janvier. Le patient en question aurait séjourné à l’hôpital Jean-Verdier de Bondy (Seine-Saint-Denis), et a été testé pour une pneumonie le 27 décembre.
Yves Cohen, chef du service réanimation des hôpitaux Jean-Verdier et Avicenne à Bobigny, (Seine-Saint-Denis) et l’interniste Jean-Ralph Zahar ont eu l’idée de ressortir des tests PCR effectués sur des patients pour des maladies respiratoires avant les débuts de l’épidémie. En effet, ces tests ne sont pas limités à la détection du coronavirus, mais ils sont utilisés de longue date pour d’autres maladies respiratoires. Il leur a juste suffit d’exhumer les prélèvements qui avaient été congelés.
« On a repris toutes les PCR testées chez des patients qui avaient des pneumonies en décembre et janvier pour lesquels un diagnostic était négatif », a-t-il expliqué sur le plateau de BFM TV le 3 mai. « Et sur les 24 patients, nous avons eu un positif au Covid-19, le 27 décembre, quand il était hospitalisé chez nous, à Jean-Verdier », a-t-il affirmé.
Ce patient aujourd’hui tiré d’affaire, avait été malade quinze jours et a contaminé ses deux enfants. N’ayant pas voyagé avant son hospitalisation, le patient concerné ne s’explique pas comment il a été infecté au Covid-19. Son épouse n’a pas développé l’infection. Le professeur se demande si elle n’a pas contracté le virus en restant asymptomatique.
L’épineuse question des patients « zéro »
Ce malade de Bondy serait-il le patient « zéro », le tout premier contaminé d’Île-de-France ? Officiellement, les premiers cas de Covid-19 en Europe ont été détectés sur le territoire français, le 24 janvier. Mais depuis ces annonces, les chercheurs suspectent une arrivée du virus en Europe bien plus précoce, comme le suppute une étude de l’Institut Pasteur publiée le 28 avril.
En Italie, les premiers malades n’ont été identifiés que le 20 février, en Lombardie. Mais le mathématicien Stefano Merler, de la fondation Bruno Kessler, après l’étude des courbes de ces premiers cas, en est arrivé à la conclusion que le virus se répandait avant cette date. « En janvier, bien sûr, mais peut-être même avant. Nous ne le saurons jamais », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse avec l’Institut supérieur de la santé italien le 24 avril.
En Chine, les scientifiques estiment qu’il sera très difficile de retrouver le patient zéro, à cause du « grand nombre de données complexes » et des « cas asymptomatiques », selon Liu Peipei, un expert du Centre chinois de contrôle et de la prévention des infections, intervenant à une conférence de presse le 28 avril. Les données officielles fournies par la Chine à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), établissent les premières contaminations dans le pays au 8 décembre 2019. Mais le South China Morning Post, un quotidien basé à Hong-Kong, déclare avoir consulté un rapport gouvernemental établissant qu’un des premiers patients a été contaminé dès le 17 novembre 2019. Et selon une étude chinoise publiée dans la revue scientifique médicale britannique The Lancet, le premier cas de Covid-19 aurait été identifié le 1er décembre 2019.