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Le château de cartes s’effondre : la prochaine fin de l’euro

par François Asselineau, président de l’UPR

Après l’Irlande, le Portugal, la Grèce, les risques de faillite de l’Italie et de l’Espagne et la nécessité de les renflouer signent la mort probable de l’euro à court terme.

Car le fardeau financier, de centaines de milliards d’euros d’endettement pourri, repose sur un nombre de plus en plus réduit de pays.

Techniquement, le rachat d’obligations italiennes ou espagnoles est en train de dégrader très rapidement le bilan de la BCE ainsi que celui des banques centrales nationales de l’Eurosystème, dont la Bundesbank.

Au sein de la zone euro, l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays Bas et la Finlande ont déjà informé :

qu’ils ne paieront plus pour le Fonds Européen de Solidarité Financière, et qu’ils ne souhaitent en aucun cas continuer à dégrader la structure bilantielle de leur Banque centrale nationale.

Cela signifie que l’euro n’a plus longtemps à vivre.

Le gouvernement français, pour sa part, est évidemment pris de court par la tournure des événements puisqu’il était interdit de s’interroger, dans les administrations françaises, sur la survie de l’euro et a fortiori sur la façon de réagir en cas de désastre. [J’en sais quelque chose, puisque c’est justement pour avoir pronostiqué l’explosion de l’euro (dans un dossier très circonstancié remis à M. Sarkozy, ministre des finances, le 18 juin 2004, il y a ... 7ans) que j’ai vu ma carrière brisée.]

Donc :

- d’une part M. Sarkozy et son gouvernement n’ont pas d’autre objectif que de vouloir, coûte que coûte, la survie de l’euro, sans même savoir pourquoi d’ailleurs !

- mais d’autre part le gouvernement se rend compte des sommes de plus en plus colossales que cela risque de coûter à la France. Et probablement en pure perte puisque les pays précités, eux, ne veulent plus rester dans le Titanic. La France pourrait en effet voir sa dette publique bondir de 84 à 112% du PIB si elle rachetait des obligations pourries espagnoles ou italiennes.Le risque que l’une ou l’autre des agences de notation retire à la France sa note AAA devient désormais chaque jour plus élevé.

En bref, le gouvernement français, Nicolas Sarkozy en tête, prend la pose de gravité de circonstance devant les caméras. Mais, derrière les portes capitonnées de l’Elysée et de Matignon, on ne sait tout bonnement plus quoi faire.

Au bout du compte, tout le château de cartes risque donc de s’effondrer sur le dernier maillon : l’Allemagne. Et ce sont donc des sommes prodigieuses qui seraient à payer par les contribuables allemands !

Pour Berlin, qui a les yeux rivés sur la situation et qui a déjà préparé secrètement ses plans de sortie, il n’est pas question de laisser se poursuivre ce désastre.

J’estime donc qu’il est probable que l’Allemagne siffle la fin de partie très rapidement.

La fin de l’euro n’est sans doute plus une question d’années mais de mois, sinon de semaines.

Tout en essayant de faire reposer la responsabilité politique sur d’autres, l’Allemagne va probablement briser l’euro d’une façon ou d’une autre, par exemple :

en supprimant la libre circulation des transferts financiers entre un État de la zone euro et l’Allemagne, et/ou en refusant tout net d’acheter des obligations italiennes ou espagnoles. Si c’est en effet ce que décidait l’Allemagne, ces mesures d’apparence technique signifieraient ipso facto la réapparition des monnaies nationales : avec un euro-mark, un euro-franc, un euro-lire, etc., dont les cours fluctueraient instantanément les uns par rapport aux autres.

Il n’y aurait alors plus d’autre solution que de recréer en toute urgence des monnaies nationales sous forme fiduciaire (billets et pièces).

Naturellement, cette réapparition brutale se ferait dans l’impréparation de la France.

Et bien entendu avec des problèmes techniques colossaux en perspective, puisque rien n’a été anticipé.

 






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13 Commentaires

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  • #38259

    Nous sommes vraiment dans une période de fin des temps. La fin de l’euro, d’ici à quelques mois, ou semaine me parait un peu rapide, mais je peut me tromper, en tout cas il est certain que la situation n’est pas tenable à moyen terme.
    Je me demande quelle sera la manière dont sera traiter ce sujet pas les médias européistes et par les politiques europeistes eux aussi, quel bouc émissaires il vont trouver (les méchants islamistes, les méchants nationalistes, les méchants chinois ect....) car c’est sur ils n’avoueront jamais leurs erreurs et la chute de leurs euro chérie ne pourrait avoir été causé par la "bétise et l ignorance" et autres manipulations.
    On va vivre des années très difficile, mais au moins on aura peut être la chance de se marrer un peu en voyant ces élites dégénérés se lamenter et se débattre dans le courant de merde qu’ils ont eux même créé.

     

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  • #38268

    je pense qu’il est l’heure d’acheter de l’argent métal !

     

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    • #38288
      Le Août 2011 à 00:43 par Tonton Jean Claude
      Le château de cartes s’effondre : la prochaine fin de l’euro

      Surtout pas d’argent parce que :

      1° C’est un marché bien plus volatil que l’or. Il suffit de les évolutions de cours sur les 2 dernières années. Un investisseur particulier prends bien trop de risque si il doit vendre au mauvais moment.

      2° Quand on achète de l’argent même sous forme de lingots on commence par donner 19,6% de TVA à ce gouvernement gaspilleur => on perd 1/5° de son placement dès l’achat.

      C’est sur que je ne me sent pas riche avec 3 ans d’économies en or qui tiennent dans un paquet de cigarette mais c’est bien plus stable ET il n’y a pas de TVA. Sans compter qu’avec ce modeste volume je peux vivre pendant 1 an dans n’importe quel pays du globe si la France va encore plus mal à l’avenir.

      UN DERNIER POINT IMPORTANT : sous prétexte de traquer les voleurs et receleurs (que sa "justice" fait invariablement libérer) Sarko a mis en place le fichage de tout acheteur d’or (loi de rev budgétaire du 28/07, parue au JO le 8/08 ou pas loin). La loi sera effective au 1/01/2012 si je ne dis pas de connerie. Évidement obligation de ficher la personne qui effectue la transaction par le changeur.

      Situation actuelle : un particulier peux changer jusqu’à 3000€ par transaction en or d’investissement (pièces ou micro lingots, le 1Kg c’est 40k€) en liquide et anonymement au près d’un agent de change par exemple.

      Après application (attention certains changeurs appliquent en avance) : L’ACHAT EN ESPECE D’OR OU D’ARGENT EST INTERDIT AU DELA DE 100€ (pour info 1 napoleon >270€ et un micro lingot de 5g>200€)

      Ce genre de restriction rentre aussi en vigueur aux Etats Unis, peut être ailleurs.

       
    • #38325
      Le Août 2011 à 11:13 par Sophia Perennis
      Le château de cartes s’effondre : la prochaine fin de l’euro

      .... mais ne risque-t-il pas de s’effondrer un jour ? depuis 2002 (je crois) il est en montée quasi-constante...

       
  • #38270

    Finalement, pour sortir la France de l’euro, l’UPR nous apprend qu’on n’a pas besoin de lui, puisque c’est inéluctable.

     

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  • #38322

    L’héritage Mitterrand :
    (Le père de l’euro)

    "Précisément, voici le second élément décisif de l’héritage de François Mitterrand : l’euro. Sans lui, la monnaie européenne n’aurait pas vu le jour.
    Le peuple allemand ne voulait pas abandonner le mark, symbole de son redressement pacifique. Le peuple français répugnait à sacrifier une composante aussi visible de son identité nationale."
    (...)
    http://www.ouest-france.fr/actu/edi...

     

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  • #38323

    « - d’une part M. Sarkozy et son gouvernement n’ont pas d’autre objectif que de vouloir, coûte que coûte, la survie de l’euro, sans même savoir pourquoi d’ailleurs ! »
    .
    S’il ne sait pas pourquoi (ce dont je doute ), il doit certainement savoir pour QUI ! Ne donnons pas gracieusement (ou par naïveté / lâcheté) à ces malfrats des excuses qu’ils n’ont pas. Surtout pas celle de l’ignorance ou de la bêtise.
    .
    Tout ce qui se passe est concerté, orchestré, dirigé, et ce à l’échelle macro (=mondialement) comme micro (=jusque dans nos gènes, nos assiettes, nos slips). Comme un troupeau, on nous maltraite pour nous mener là où on veut. Hypothèse probable : l’abattoir (= la guerre).

     

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  • #38366
    Le 16 août 2011 à 15:14 par Bayard Jean
    Le château de cartes s’effondre : la prochaine fin de l’euro

    Savez-vous que l’Etat tient toujours ses comptes comme ceux d’un épicier en recettes et dépenses ? Même si depuis la fin du siècle dernier des comptes de patrimoine ont vu le jour.
    Le budget de l’Etat est un budget de trésorerie, mêlant indistinctement :
    - dans les recettes, celles qui concernent les taxes et impôts, les revenus de ses participations dans les entreprises publiques, les cessions de biens et les emprunts,
    - dans les dépenses celles qui concernent les dépenses de fonctionnement, les aides diverses et variées, les investissements, les intérêts des emprunts et les remboursements des emprunts eux-mêmes.
    Ce qui a comme première et absurde conséquence d’obliger l’Etat à emprunter pour accroître son patrimoine et à le revendre pour rembourser ! Sans parler des intérêts qu’il doit mettre à la charge de la population active en Europe pour que ses comptes soient équilibrés, puisque le traité de Maastricht en a décidé ainsi ! La deuxième conséquence tout aussi absurde qu’implacable est la cavalerie des emprunts d’Etats.
    C’est ainsi que la Grèce doit vendre son patrimoine pour rembourser ses dettes. Et la France creuse son déficit en empruntant pour prêter à la Grèce qui n’en finit pas de se ruiner.
    L’absurdité d’un tel du système, bâti sur la monnaie d’endettement de l’Etat, devient de plus en plus flagrante.
    bayard-macroeconomie.com

     

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  • #38378

    @tonton jean-claude qui a écrit : sous prétexte de traquer les voleurs et receleurs Sarko a mis en place le fichage de tout acheteur d’or (loi de rev budgétaire du 28/07, parue au JO le 8/08 ou pas loin). La loi sera effective au 1/01/2012 si je ne dis pas de connerie. Évidement obligation de ficher la personne qui effectue la transaction par le changeur.
    Situation actuelle : un particulier peux changer jusqu’à 3000€ par transaction en or d’investissement (pièces ou micro lingots, le 1Kg c’est 40k€) en liquide et anonymement au près d’un agent de change par exemple.

    Le fichage des gens qui achètent de l’or ça existe déjà c’est pour les personnes achettant plus 15.000euros d’or qui n’est pas destiné à l’investissement c’est à dire principalement les bijoux , l’achat dor d’investissement (lingotins/pieces) reste anonyme ;
    Ensuite un particulier peux achetter jusqu’à 3.000euros par transaction en or d’investissement SI PAIEMENT EN LIQUIDE , ça veut dire q’avec paiement par chèque de banque le montant d’achat d’or d’investissement est illimité et anonyme . Cependant il faut faire attention , c’est + interressant d’achetter des pieces d’or revendable incognito que d’achetter des lingotins + difficilement vendables de particulier à particulier ce qui oblige de revendre à des banques de change et à payer la taxe d’Etat (au choix 8% ou 33% sur la plus-value) .

     

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  • #38385
    Le 16 août 2011 à 18:22 par Brieuc Le Fèvre
    Le château de cartes s’effondre : la prochaine fin de l’euro

    Bonjour,

    Pourquoi les gouvernements français successifs veulent-ils à tout prix plaire aux marchés et tenir la note AAA ?

    Réfléchissonsun peu aux conséquences de l’intérêt prorata temporis. A 3,5% (taux actuel moyen payé par la France à 30ans, si je ne m’abuse), une dette de 1500 milliards génère annuellement 50 milliards d’intérêts (calcul "à la louche", les milliards et centaines de millions n’ont pas de force ici : je parle ordre de grandeur).

    50 milliards, c’est tout ce que la France peut se permettre de rembourser aujourd’hui, en sacrifiant ainsi au bénéfice des plus riches la totalité de son impôt sur le revenu (des pauvres).

    Or, si le taux augmente (conséquence immédiate d’une dégradation de la note), la France se trouvera dans l’impossibilité de rembourser la totalité des intérêts, dont les impayés viendront grossir la dette comme capital dû (principe de l’intérêt composé).

    A 4% déjà, la France verrait sa dette croître indéfiniment de 10 milliards par an (déduction faite des 50 remboursés), sans même emprunter un centime de plus de capital. A 5%, c’est 40 milliards annuels de plus. A 12% (taux subi récemment par la Grèce), on approche des 150 milliards par an, toujours déduction faite d’un remboursement de 50 milliards par an.

    Donc, si la note triple A est perdue, la dette augmentera de plusieurs milliards par an sans rien faire de plus que de laisser passer le temps. Croyez-vous que le Gouvernement est fièrement décidé à annoncer au Peuple que la Finance le tient par les roubignolles, et peut, à sa guise, serrer un peu plus ?

    Tant qu’il restera un actif juteux à lâcher dans le panier des riches financiers, le pays, placé sous la menace d’une augmentation intenable des taux (nous sommes déjà à la limite de l’intenable avec un triple A ! ) sera vidé de toute sa force par tous les Gouvernements successifs, de quelque bord qu’ils soient.

    La seule issue est la répudiation totale ou partielle de la dette, soit par la méthode douce (reprise de la création monétaire au bénéfice de l’Etat et fabrication d’un peu d’inflation : 3 à 5 points de plus que la croissance, avec indexation des salaires et des revenus d’allocations), soit la répudiation pure et simple sans compensation de quelque nature que ce soit.

    Dans les deux cas, l’Euro monnaie unique est un obstacle infranchissable, en ceci qu’il interdit toute politique monétaire nationale. Sa fin prochaine n’est donc pas forcément un mal !

     

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    • #38405

      @Brieuc et à tous

      Je ne peux que m’associer à la clarté paédagogique du papier de Brieuc. Il n’y a guère que deux solutions.
      A l’intérieur du système actuel - ce que A.S. appelle l’empire, c’est à dire le système maffio-financier-bancaire, aucun gouvernement ne peut vraiment faire mieux, consciemment (ce que je crois) ou non, que ce que certains appellent l’UMPS. Mais c’est évidemment reculer pour mieux sauter. Dans une économie d’endettement, on peu t reculer, un peu, le mur, mais pas éternellment

      DEuxième solution, sortir du système, redonner le pouvoir monétaire à l’Etat, ou, mieux, au peuple. Bien évidemment cela veut dire, en particulier, sortir de l’Euro.

      B.L.