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Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

Par la rédaction d’E&R

Quoi qu’en disent les Guignols de l’intox, pardon, de l’info, qui sont à la comprenette politique ce que Marc Lévy ou Guillaume Musso sont à la littérature, notre Président bien-aimé François Hollande, dit « le IIème », est tout sauf un imbécile : c’est le digne successeur de François Mitterrand, dit « le Ier », qui coupa la droite en deux pendant dix ans avec SOS Racisme, le temps de gagner encore une présidentielle (par ailleurs totalement inutile pour le pays).

Aujourd’hui, François le IIème fait la même chose avec la hache du mariage pour tous, qui permet parallèlement d’assurer le RSI (retour sur investissement) de Pierre Bergé, qui a beaucoup fait pour la Cause : gros sous de campagne + soutien sans faille du journal Le Monde, vendu jusqu’à l’os. Jusqu’ici, vous n’apprendrez rien.

La suite est plus étonnante.

Beaucoup de Français se demandent avec raison pourquoi le gouvernement PS se suicide en acceptant 20 000 (chiffres La Croix), puis 50 000 Roms bientôt de Bulgarie et de Roumanie, contre l’avis de ses concitoyens. Notre élite, déconnectée du pays réel, comme le faisait remarquer avec cruauté Florian Philippot aux autres politiques du Big Four sur le plateau d’Yves Calvi (PS, PC ou FdG, UMP, Médias), fait plus ou moins semblant de ne pas comprendre pourquoi les Français qui habitent à côté des campements sauvages sont en colère. En réalité, pas tant contre les Roms, qui sont de pauvres hères sans défense (on attend toujours la riposte du lobby rom à la télé), mais chiants quand même, que contre un laxisme d’État, et donc une politique absolument volontariste.

Oui mais qu’est-ce que François le IIème a à gagner dans une poussée de colère nationale ? La montée du FN ? Évidemment. Au prix de quelque impopularité et de… quelques municipalités en 2014, selon l’aveu même de Malek Boutih, ex-vitrine de SOS Racisme devenu député de l’Essonne. Le PS possède tellement de villes… Les Roms sont le curseur qui permet de faire monter ou descendre le FN en fonction des besoins politiques du moment. Actuellement, François le IIème, empêtré dans un chômage des années 30, a besoin d’un FN fort. Il y a quelques années, quand le club de la capitale portugaise végétait en milieu de classement, le Premier ministre en personne avait sorti cette phrase magique : « Nous avons besoin d’un Benfica fort. »

Le coup à deux bandes est simple : casser la droite UMP en deux, seule capable de reprendre le flambeau de l’alternance en 2017, par le jeu des désistements et de la réserve électorale. Calcul politique gagnant, mais perdant pour le pays, puisque ses conséquences sont désastreuses pour l’unité, et donc le redressement national. On reprendra la phrase d’un troisième François, moins noble celui-là, malgré son château, Cavanna du nom, sur lequel Denis Robert réalise un doc gentillet (vite avant la saisie) : « Privatisons les bénéfices, et socialisons les pertes. » Ici, François le IIème privatise le bénéfice politique de l’éclatement de l’UMP sous la pression montante du FN, mais au prix de l’unité du pays. Un risque de début de guerre civile, toujours en germe chez nous depuis deux cents ans. À ceux qui refusent la fracturation hydraulique pour le trésor des schistes bitumineux, pas très moral de réaliser la fracturation politique pour le trésor électoral caché dessous ! Le coup à trois bandes est facile à voir : faire passer Marine devant le candidat UMP en 2017 et vaincre sans gloire (apparemment) au second tour de la présidentielle. Une tactique 100 % mitterrandienne. Sauf que ce coup-ci, on sera plus proche du 55/45 que du 80/20. Et ce sera le dernier coup de billard.

L’injection de Roms en grande quantité dans notre pays est donc un calcul politique à long terme, et Le Pen père a raison de dire qu’on risque de passer de 50 à 500 000 roms après janvier 2014. Pourquoi pas, après tout, ce sont des citoyens européens, et la gauche Oui-Oui (pas forcément lucide sur le calcul florentin de son Président) pense pouvoir assimiler tout ça. Philippot évoque au milieu des cris le « rouleau compresseur républicain », à coups d’école et de boulot. Why not, la France est le pays du miracle de l’assimilation. Et puis comme dirait de Gaulle, il faut qu’on soit au moins 80 millions, pas 50 ou 60, c’est pas assez. Lui voulait égaler l’Allemagne en terme d’habitants. Eh ben si les Françaises continuent à pondre comme ça, et les Allemandes à dépondre autant (adios Lebensborn), on va y arriver, tranquillement, démographiquement, à la Emmanuel Todd. Sauf si les socialos, en manque de fraîche, coupent dans les allocs.

Reprenons.

François le IIème, fin politique, doit donc à la fois ouvrir les vannes à Roms (le romoduc), tout en montrant de la fermeté, mais pour la galerie. Il doit jouer de la carpe et du lapin dans le même gouvernement, ce que font parfaitement nos deux comédiens Valls et Taubira. Taubira, c’est romoduc ouvert, et Valls, romoduc fermé. En apparence. Il faut donner des gages à tout le monde et faire croire qu’on « lutte contre l’insécurité » mais aussi « pour la justice des droits de l’homme ». C’est comme le chômage, aucun de nos gouvernements des trente dernières années – les Trente Foireuses – à part celui de Pierre Mauroy, n’a vraiment voulu lutter contre le chômage, car le chômage est la condition sine qua non du profit en pays capitaliste. C’est l’assurance de salaires bas, d’une pression sur l’emploi, de la soumission des syndicats (quand ils ne touchent pas en douce), de la déconfiture communiste, et de marges consolidées. Le grand patronat adore le chômage et déteste l’inflation, qui rogne ses marges. Et les gouvernements successifs lui sont soumis.

Ceci étant dit, nous assistons donc à un petit théâtre de marionnettes où François le IIème joue du gendarme Valls contre la racaille Taubira (« Ouvrez ouvrez la cage aux taulards, regardez les s’envoler c’est beau »), et inversement. On contente la gauche, puis on caresse la droite. Le mariage de la fermeté et du laxisme est l’image même du consensus de Pékin. Rappel : au sortir des indépendances du « tiers monde » dans les années 1960, les gouvernements fraîchement élus ou auto-élus se sont trouvés face à un dilemme : comment se développer ? À la russe ou à l’américaine ? Les peuples, eux, voulaient bosser, s’enrichir, être libres. On peut pas leur en vouloir. C’est le consensus de Washington, qui autorise la libre entreprise basée sur la liberté individuelle, et donc la démocratie politique. Cela a été le moteur du développement de la Corée du Sud, par exemple, partie aussi bas dans les années 60 que beaucoup de pays d’Afrique, qui présentaient même quelques réussites économiques comme la Côte-d’Ivoire.

Mais voilà, devant la crise du capitalisme financier (chômage, paupérisation, croissance nulle) et le boom de l’économie chinoise depuis les années 90, sous la baguette de Deng (Xiaoping), le modèle chinois, ou consensus de Pékin, associant capitalisme ultra et communisme de fer, séduit les leaders du monde non-aligné : un pouvoir militaire fort au service de l’unité nationale dans le but de se développer à toute vitesse, grâce à des atouts comme le faible coût de la main-d’œuvre, la démographie galopante, un marché intérieur grandissant, et parfois un sous-sol richissime. Le consensus de Pékin, tenez-vous bien, est même en train de faire (ré)fléchir les… Américains, dont on peut parfois penser qu’ils sont eux aussi un pouvoir militaire, comme la Chine, Israël, l’Algérie, ou l’Égypte. Où l’armée tient le pays politiquement, prête à réagir en cas de débordement (c’est elle qui définit le « débordement »), et encadre plus ou moins l’économie (en touchant sa part). Mais n’allons pas si loin, et retournons en France.

On dirait que le durcissement désiré (par la population, avec l’aide euh, désintéressée des médias) d’un pouvoir policier chez nous annonce l’acceptation d’un petit consensus de Pékin, mais à la française. C’est-à-dire, d’un côté, un pouvoir policier réel, qui encadre les récalcitrants à coups de taser et de subventions, de carotte et de bâton (la réserve indienne de la République), et de l’autre, une social-démocratie chère à nos propagandistes duhaméliens liée à un sempiternel libéralisme économique censé déchaîner les énergies créatrices de richesses et d’emplois. Une dictature localisée pour les Huns, la démocratie pour les autres. Concrètement, un État policier pour tenir les banlieues, mais qui ne toucherait pas les « citoyens » à l’Athénienne, soit les Patriciens, dans cette curieuse démocratie fondée sur l’association sous-hommes/surhommes. Une justice à deux vitesses, la pour les riches et la pour les pauvres. L’association paradoxale de révoltés en (im)puissance (boulots au black, confort aléatoire, carte Vitale partagée, cohabitation à la moscovite, permis acheté, rejet bijectif du système scolaire, vie en cash, résidence surveillée) et de bourgeois nantis (revenu sûr, confort de vie, protection santé, bien immobilier, double voiture, études supérieures, épargne, voyages).

On y va tout droit. Non pas vers la guerre civile – fantasme de plumitifs parisiens qui n’ont jamais vécu parmi les travailleurs ou les pauvres – mais vers des micro-guerres localisées, selon le principe de contention d’Ellroy, à savoir des flics fachos contre des immigrés défoncés (de colère, pauvreté, ignorance, came et violence) dans un périmètre donné, comme on l’a vu en novembre 2005, quand ça flambait à 100 mètres, et que les gens allaient bosser tranquillement juste à côté. Là aussi, consensus de Pékin, alliance étonnante de la carpe et du lapin, du feu et de la glace.

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  • #556913
    Le 14 octobre 2013 à 06:47 par Gare au gorille
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    De grâce, ne confondez pas intelligence et perversion.

    Le Pseudo-Président actuelle, tout comme son mentor-menteur feu François 1er, est d’abord un pervers.

    Il est vrai que lorsqu’on évalue l’intelligence de quelqu’un avec la loupe de la perversion on a souvent l’impression d’avoir à faire à un QI très élevé. Mais que nenni. Pou moi, aurait été intelligent, le type qui malgré la crise et malgré tous les obstacles aurait réussi à redresser le pays sans jouer avec le feu des extrêmes. Çà c’est de l’intelligence. mais monter artificiellement et délibérément les citoyens les uns contre les autres pour rester en place, au mieux c’est d’une bêtise incommensurable, au pire de la perversion insupportable.

     

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  • #557032
    Le 14 octobre 2013 à 11:29 par Djé
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    Bonne analyse !

     

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  • #557047
    Le 14 octobre 2013 à 11:49 par Red hot
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    Si les financiers contrôlent vraiment l’alternance du pouvoir, et possède d’une manière générale la mainmise sur la gouvernance de la France, comment peut-il accepter que le PS se permette de prendre de tels risques ? On va laisser des petites guerres internes altérer cette mainmise ?

    Cela paraît peu crédible.
    Ou alors le FN n’est pas si subversif que cela....

    Je me pose vraiment des questions sur tout cela..

     

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  • #557066
    Le 14 octobre 2013 à 12:08 par toto
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    La Chine d’aujourd’hui ressemble étrangement à l’Allemagne des années 30 :

    - Même ouverture aux capitaux étrangers (principalement américains)
    - Même peuple travailleur et discipliné corvéable à merci
    - Même régime autoritaire qui contrôle les velléités de progrés social et/ou démocratique
    - Même désir d’hégémonie économique et surtout politique à caractère régional
    - Même budget militaire en forte hausse

    Et

    - Même pays "porte-avion" pour préparer la guerre (et la gagner ?) pour les Etats-Unis.

    Le reste reste à écrire...

     

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  • #557113
    Le 14 octobre 2013 à 13:30 par Sebde
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    "Et depuis 200 ans nous le payons, très chèrement, car un peuple qui ne veut plus d’hommes de foi recourt aux hommes de loi en attendant d’etre piétiné par des hommes sans foi ni loi. Jamais peuple ne fut plus méprisé par des maîtres plus méprisables. On s’étonnera un jour de la profonde nullité de ces hommes qui paraissent si puissants." L-H-Remy. Vrai principes et faux maîtres. Editions St Remi.

     

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  • #557526
    Le 14 octobre 2013 à 23:08 par pimpon
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    Les sionistes ont beaucoup plus d’affinités avec les Roms qu’avec les Fds, ce sont des nomades à l’Attali, d’éternels errants etc , des gens qui vivent de rapines et qui jouent aux boules, en campagne, pendant que les Fds sont au travail - pour ceux qui en ont . Et puis les Roms étaient mal vus des Nazis, alors..." Afin qu’Auschwitz ne puisse plus se reproduire..." il faut mettre les Roms AU DESSUS des Français , ça ne leur fera qu’une humiliation de plus .

     

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  • #557593
    Le 15 octobre 2013 à 00:32 par abderrahim
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    Sur les Roms et le romoduc, il faut quand même écrire que c’est la droite qui a négocié l’entrée de la Hongrie et de la Roumanie dans Schengen pas les socialos.
    Je pense qu’il n’y a aucune manœuvre des socialos sur ce sujet. Voilà il a été décidé en très haut lieu que ces 2 pays devaient entrer dans Schengen. Que ce soit la droite ou la gauche, c’eût été le même résultat : une débarquement incontrôlé de roms en France à cause des clauses Schengen.
    C’est ça l’Europe qu’on nous impose. Il faut un peu de roms partout, un peu de musulmans partout, un peu de juifs partout, un peu de black partout. C’est l’uniformisation multiculturelle de cette espace qui fera au final un pays continent dans 150 ans.

    Paradigme transposable à tout pays européen - le beur en Allemagne est turc, en Suède il est Irakien ou Iranien, en Angleterre il est Indien ou Pakistanais, etc. - :

    france
    En bas des pauvres venus du monde entier qui se tirent dans les pattes. Réserve utile du capitalisme.
    Au milieu quelques collabeurs et des souchiens , ceux qui paient les impôts qui correspondent à 95% du budget de l’Etat mis à part entreprises.
    En haut, la Crème , souvent nomade, aux multiples nationalités, franc-mac, athée et qui n’hésite pas à placer son pognon à l’étranger dans des paradis fiscaux ou à se délocaliser sous des cieux plus accueillants -Israël est très à la mode actuellement mais chuuut -

     

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  • #558433
    Le 16 octobre 2013 à 09:10 par HELIOS
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    Voyez plutôt cette vidéo, où Georges Soros expliquait qu’il a demandé directement à Sarkozy de ne rien faire pour s’opposer à l’entrée des Roms en France.
    C’est ici http://www.youtube.com/watch?v=2TNp..., à partir de 2’30

    Hollande s’incline devant les décisions de l’oligarchie et ne fait que poursuivre et accélérer le mouvement. Pour ma part je ne pense pas qu’il faille y voir un calcul du PS dans des stratégies électoralistes franco-française. On n’en est plus là désormais. Les ordres viennent bien de l’extérieur.

     

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    • #558738
      Le Octobre 2013 à 16:13 par bobforrester
      Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

      c est vrai, mais parce qu’il y a convergence d’intérêts, et ce n est pas nouveau, disons sans remonter aux calendes , depuis que l agent américain Monnet a initié la fabrication de l Europe !

       
  • #558725
    Le 16 octobre 2013 à 15:56 par bobforrester
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    bien parlé Alain , brillant comme d hab ! c est une analyse que je partage très largement si l on écarte les luttes de classes toujours plus ou moins embryonnaires chez nous et qui peuvent bien faire sauter le couvercle de la marmite sans demander la permission à personne à la surprise de tout le monde !

     

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  • #562078
    Le 19 octobre 2013 à 14:47 par david
    Le calcul des socialistes et le consensus de Pékin

    Je viens des dernières news sur Léonarda qui veux pas revenir seule et qui refoule donc Tonton 2eme et sa grâce ... genre allez changez la loi.

    +500 000 roms et c’est la problèmé réglé pour la Roumanie, j’avais un train de retard ou je m’attendais encore à ce qu’on fasse pression sur ce gouvernement de l’est pour régler le problème ...

    Ajoutez à cela la vidéo de Zemmour / Doménac ou ça lâche que Villepin & co espérait qu’il y a un mort pendant 2005 sous Sarko pour prendre la relève ...

    C’est vrai que cet article est limpide et très bon ...

     

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