[…]
Coup de théâtre ce mercredi 1er au Sénat. Après avoir rejeté le 19 octobre dernier la constitutionnalisation de l’IVG, soumise par une écologiste, la chambre haute l’a finalement adoptée par 166 voix contre 152. Un vote positif qui masque la division de la droite et du centre sur le sujet car seize sénateurs LR ont voté pour, 119 contre, quand seuls 17 sénateurs centristes ont voté pour et 28 contre.
Si une minorité décisive de sénateurs de droite et centristes ont changé de position par rapport à l’automne, c’est parce que le questeur LR Philippe Bas a introduit un amendement la semaine dernière. Sous sa plume, le texte de la proposition de loi constitutionnelle (PPLC) tel qu’il avait été voté le 24 novembre par les députés — « La loi garantit l’effectivité et l’égal accès au droit à l’interruption volontaire de grossesse. » — est devenu : « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté de la femme de mettre fin à sa grossesse. »
Une façon de reprendre, selon l’ancien collaborateur de Simone Veil au ministère des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville, « l’équilibre de la loi Veil ». Si la gauche a jugé la nouvelle mouture de la proposition de loi constitutionnelle imparfaite, préférant le terme de « droit » à celui de « liberté », elle a massivement soutenu cette formulation. Lors des débats, parfois vifs, plusieurs sénateurs LR ont tenté de s’opposer à l’amendement de leur propre collègue. « Il n’y a pas d’un côté le camp de la dignité et de l’autre celui de l’indignité (…). Cette PPLC est-elle rationnelle ? Je ne le crois pas. Notre droit à l’IVG n’est menacé en France par aucune formation politique », a notamment fait valoir le président du groupe LR Bruno Retailleau. « Pourquoi, demain, ne pas constitutionnaliser le suicide assisté ? »
Lire la suite de l’article sur leparisien.fr