Le ministre britannique des Finances, George Osborne [photo], a sommé mercredi l’Union européenne (UE) de se réformer faute de quoi elle déclinera et risquera de voir le Royaume-Uni en sortir à l’issue du référendum promis par Londres d’ici 2017.
« Il est temps de changer l’Union européenne et la relation que le Royaume-Uni a avec elle avant de mettre la décision entre les mains du peuple britannique. Voulons-nous rester dans une Europe réformée ou préférerons-nous en sortir ? », a lancé M. Osborne à Londres lors d’une conférence organisée par deux organisations eurosceptiques, Open Europe et Fresh Start Project.
Protection de la City
« L’Europe a un besoin urgent de réformes économiques. L’intégration de la zone euro est nécessaire pour que l’euro survive mais la protection des droits des membres de l’UE n’ayant pas l’euro est absolument nécessaire pour préserver le marché unique et faire que le Royaume-Uni puisse rester dans l’UE », a-t-il insisté, en évoquant notamment la protection de la City de Londres.
Double risque
« Notre retrait d’une Europe qui aurait réussi à se réformer serait mauvais pour le Royaume-Uni et la sortie d’un pays de la taille et de l’importance mondiale du Royaume-Uni serait très mauvaise pour l’Union européenne », a-t-il encore dit.
« Se réformer ou décliner »
Selon le ministre, le « plus gros risque économique » auquel l’Europe fait face « vient d’un échec à réformer et à renégocier ». « C’est le statu quo qui condamne le peuple d’Europe à la crise économique en cours et à un déclin continu. Le choix est donc simple pour l’Europe : se réformer ou décliner », a-t-il estimé, en citant notamment les problèmes de compétitivité du Vieux Continent et ses dépenses en aides sociales trop élevées selon lui.
Londres et le spectre du référendum
Sous pression de l’aile eurosceptique de son Parti conservateur et du parti populiste et anti-européen UKIP, le Premier ministre David Cameron s’est engagé à renégocier les relations entre Londres et Bruxelles et à organiser d’ici 2017, si les conservateurs sont réélus en 2015, un référendum sur une sortie éventuelle du Royaume-Uni de l’UE.
Vers un blocage des décisions de l’UE ?
Dimanche, le Sunday Telegraph a rapporté que près d’une centaine de députés conservateurs britanniques avaient demandé à David Cameron que la chambre basse du Parlement du Royaume-Uni puisse opposer son veto à toute législation européenne existante et future.