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Le Pen s’en prend à nouveau à Sarkozy, "le funambule"

PARIS (REUTERS) - Jean-Marie Le Pen estime que la ""politique funambulesque"" de Nicolas Sarkozy a atteint ses limites et que l’opinion ne va pas tarder à se retourner vers l’opposition, dont le Front national. Lors de sa conférence de presse de rentrée, le dirigeant d’extrême droite s’est livré à une attaque en règle contre le chef de l’Etat, dont il semblait pourtant s’être rapproché au début de l’été.

Jean-Marie Le Pen a ainsi affirmé que Nicolas Sarkozy n’avait engagé "aucune rupture, aucune vraie réforme et aucun changement de fond" contrairement aux apparences.

"La politique du président ne vise qu’à une chose : éviter le conflit avec les syndicats, les censeurs du politiquement-correct et les minorités agissantes", a-t-il dit.

Il a pris pour exemple dans le domaine de l’immigration la visite controversée de Rama Yade, secrétaire d’Etat aux droits de l’homme, à Aubervilliers, ville communiste, où 70 familles d’origine africaine ont été expulsées d’un campement.

"C’est dire si les électeurs de droite ont été trompés sur les intentions du gouvernement", a-t-il estimé.

Interrogé sur les éloges qu’il avait apparemment adressés au chef de l’Etat début août, Jean-Marie Le Pen a affirmé que ses propos avaient été mal interprêtés et qu’il s’agissait en réalité d’une charge contre "Sarkozy l’illusionniste." Le président du FN semblait alors très heureux d’avoir été reçu à deux reprises par le président de la République, parlant d’un homme politique "qui tient ses promesses."

TOURNANT ATLANTISTE

Affaibli par son net recul à la présidentielle (10,44%) suivi d’une défaite de son parti aux législatives, Jean-Marie Le Pen veut croire que l’électorat FN séduit par Nicolas Sarkozy va revenir au bercail aux élections municipales de 2008.

"Une chose est sûre : ceux qui ont prétendu éradiquer le Front national vont en être pour leurs frais", a-t-il lancé.

Selon lui, les "efforts de communication" du pouvoir ne peuvent masquer la dégradation de la situation économique et sociale du pays, qu’il s’agisse de la croissance, des déficits publics et des comptes de la Sécurité sociale.

Accusant le gouvernement d’user, en vain, de "la méthode coué", Jean-Marie Le Pen assure que "notre hyper-président se meut dans un contexte plus virtuel que vertueux." Il s’en est également pris à la politique internationale de Nicolas Sarkozy, qui a amorcé selon lui un "net tournant atlantiste" marqué par son voyage privé cet été aux Etats-Unis et risque de couper la France de la Russie ou du monde arabe.

Dénonçant une politique "un peu idéologique et un peu aventuriste", le dirigeant du FN est allé jusqu’à rendre justice à Jacques Chirac, "qui fut pourtant mon pire ennemi", d’avoir su garder une ligne "ménageant l’indépendance nationale et la France." "Nicolas Sarkozy est atlantiste et fédéraliste, et qui plus est, il laisse s’ouvrir de nouveaux chapitres de négociation avec la Turquie, prélude à l’adhésion de celle-ci", a-t-il martelé.

En conséquence, Jean-Marie Le Pen espère pouvoir relancer le FN, qui s’est retrouvé étrillé aux législatives où plus de 350 candidats sur 557 n’ont pas dépassé les 5% des suffrages, plongeant le mouvement dans une crise financière.

"Les erreurs du pouvoir en place, jointes à la trahison des promesses, vont renvoyer le balancier de l’opinion vers les partis d’opposition et, singulièrement, vers l’opposition nationale", estime-t-il.

Jean-Marie Le Pen, qui aura 80 ans en juin prochain, sera candidat à sa propre succession lors du congrès prévu à la mi-novembre à Bordeaux, qui doit se pencher notamment se pencher sur une réorganisation liée aux difficultés financières du parti.

Source : Reuters