Le président du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, estime que dans un monde globalisé, « il n’y plus de place pour une solution nationale ». Il a également appelé la Chine à réévaluer le Yuan.
S’il souhaite plus de stabilité monétaire, le monde ne peut plus être dépendant d’une seule monnaie de réserve internationale. C’est ce qu’à déclaré mardi le directeur général du Fond monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, au cours d’un colloque. « Dans un monde globalisé, il n’y plus de place pour une solution nationale » a-t’il déclaré, allusion faite au dollar américain, dont le statut de devise refuge est de plus en plus critiqué. Selon le FMI, une nouvelle monnaie de réserve pourrait du coup être basée sur le système des droits de tirage spéciaux (DTS), l’unité de compte utilisée par l’institution internationale. Une position qu’avait déjà défendue en début d’année le directeur de la banque centrale de Chine, qui ne souhaitait plus voir le dollar continuer à rester indéfiniment l’unique monnaie de réserve mondiale.
Au terme d’une visite de deux jours à Pékin durant laquelle il a notamment rencontré des responsables de la Banque centrale et du ministère du Commerce, Dominique Strauss-Kahn a également appelé la Chine à réévaluer sa devise nationale. « Le renminbi (yuan) est sous-évalué. Une réévaluation est dans l’intérêt de l’économie mondiale mais aussi de la Chine », a-t-il dit, ajoutant que « le plus tôt sera le mieux ». « Cela prendra du temps car il ne s’agit pas là de quelque chose que l’on peut modifier d’un jour à l’autre », a cependant reconnu l’ancien ministre français. Ce rééquilibrage est toutefois nécessaire, car la Chine possède actuellement « un avantage commercial mais elle souffre également de prix qui sont faux, susceptibles d’aboutir à de mauvaises décisions en matière d’investissements à long terme ».
La Chine fait depuis des années l’objet de pressions pour laisser sa devise s’apprécier, notamment de la part de ses grands partenaires commerciaux, Etats-Unis et Union européenne. Ces derniers estiment qu’un Yuan faible avantage les exportations chinoises.