À la GTC 2016 – la Conférence sur la technologie des unités de traitement graphique ou GPU – à San José en Californie, on s’émerveille cette année devant des machines devenues « artistes ». C’est par le moyen d’une forme particulière d’intelligence artificielle, le Deep learning (apprentissage profond) que des programmeurs ont créé un logiciel capable de traiter des milliers d’images afin d’en produire de similaires dans le même style. Non contents de se targuer de fabriquer de l’art, les développeurs estiment avoir franchi une étape clef dans la fabrication de l’intelligence artificielle : celle d’amener les machines à « apprendre » sans surveillance.
Le prototype du logiciel Deep convolutional generative adversarial networks (DCGAN) a été présenté à la conférence GTC avec son mode de fonctionnement. Il suffit de lui présenter des milliers d’images de tableaux – sans aucune indication sur leur auteur, leur sujet, leur époque. Le programme se charge de l’identification, « comprenant » la différence entre – par exemple – un paysage et une nature morte. Puis DCGAN crée une œuvre nouvelle, originale, « dans le style de »…
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De là à saluer comme « chefs d’œuvres » les tableaux réalisés par ordinateur, il y a cependant un pas. Révolutionnaires ? Ils le sont sans doute par la technique de création employée qui est une singerie de la créativité humaine. Pour le reste, il ne s’agit au fond que d’une technique très sophistiquée de peinture au numéro.
De la même manière, Nvidia annonce l’utilisation « prochaine » de systèmes permettant aux ordinateurs de « voir » et de traiter « naturellement le langage » ou de poser des diagnostics médicaux : « le Deep learning est en train de changer le monde ».
Rien ne dit qu’il en deviendra meilleur.