Le Conseil constitutionnel a rejeté mardi la demande du leader de l’extrême droite française, Marine Le Pen, qui réclame l’anonymat des 500 signatures d’élus nécessaires pour se présenter à la présidentielle d’avril et mai prochains.
La législation sur le scrutin présidentiel en France, adoptée en 1962, prévoit la publicité des noms des élus qui apportent leur soutien à tout candidat à la présidentielle. 500 parrainages minimum sont indispensables pour se présenter.
Selon le Conseil constitutionnel, en instaurant une telle publicité, le législateur a entendu favoriser la transparence de la procédure de présentation des candidats à l’élection présidentielle, et la publicité est conforme à la Constitution.
Pour sa part, Marine Le Pen affirme peiner à rassembler les 500 signatures d’élus et n’avoir pour l’heure que 440 promesses de signatures.
Elle a fustigé la décision du Conseil constitutionnel, estimant qu’il n’y avait plus de fonctionnement démocratique en France. Le Conseil constitutionnel a remis les clefs du fonctionnement démocratique aux deux grands partis, l’UMP et le PS, a-t-elle accusé.
Créditée selon les sondages de 15 à 20% des intentions de vote au premier tour de la présidentielle le 22 avril prochain, la présidente du Front national a lancé ces dernières semaines une offensive pour dénoncer une législation discriminatoire.
Elle dénonce un système où les parrainages sont publics, décourageant certains élus d’offrir leur signature à l’extrême droite par peur d’une stigmatisation politique.
Jean-Marie Le Pen, son père et prédécesseur à la tête du FN qui avait réussit en 2002 à se hisser au second tour de la présidentielle, se plaignait lui aussi, à chaque campagne, d’avoir du mal à obtenir les précieuses signatures. Il en avait obtenu 533 en 2002 et tout juste 507 en 2007.
Les candidats à la présidentielle ont jusqu’au 16 mars pour obtenir leurs 500 parrainages.