Francis Kalifat, Président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), vient de le déclarer : « La législation française ne dispose pas encore d’un arsenal juridique pour combattre l’antisionisme. »
Les plus tièdes, comme Mediapart, s’indigneront d’une nouvelle menace sur la liberté d’expression. Les plus réalistes auront compris la manœuvre : faire taire la contestation politique au premier rang de laquelle on retrouve Alain Soral et Égalité & Réconciliation.
Extrait d’une interview de Francis Kalifat
par Actualité Juive le 6 novembre 2017 :
Actualité Juive : Lors de ses vœux à la communauté juive, le 2 octobre, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé un nouveau plan contre l’antisémitisme à partir de 2018. Il a également dénoncé « la banalisation de l’antisémitisme et de sa forme réinventée […] qu’est l’antisionisme ». Au-delà du constat, nécessaire et attendu, que faut-il faire pour lutter contre ces phénomènes de haine ?
Francis Kalifat : Dire que l’antisionisme est une nouvelle forme de l’antisémitisme, c’est la reconnaissance d’une réalité qu’au CRIF, nous martelons depuis longtemps, notamment à travers notre combat contre le mouvement BDS. Il faudrait maintenant sortir du déclaratif. La réflexion doit désormais porter sur la manière dont on réprime ce nouvel antisémitisme. La législation française, très aboutie dans la lutte contre l’antisémitisme « classique », ne dispose pas encore d’un arsenal juridique pour combattre l’antisionisme. Pourtant, cet outil juridique existe à travers la définition de l’antisémitisme donnée par l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance), reprise et votée par le Parlement européen en juin dernier. J’ai demandé au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur et à la ministre de la Justice de faire en sorte que cette définition, qui prend en compte l’antisionisme comme forme nouvelle de l’antisémitisme, soit transposée dans l’arsenal législatif français. Pour notre part, nous travaillons à la mise en place d’un observatoire de la haine sur le Net qui donnera lieu à un rapport annuel, à l’image de celui qui existe pour les actes et violences antisémites.