L’autoroute A 9 et les routes du Gard et de l’Hérault voient opérer une bande de pirates qui s’en prennent aux automobilistes : pendant que les victimes des braquages n’ont plus que leurs yeux pour pleurer, Macron exerce l’autorité de l’État sur le budget des communes et celui de l’armée. À la grande satisfaction du FMI.
Tout est une question de choix. Macron a fait les siens. Avec ses conseillers en communication, il exerce à grand fracas son autorité dans les domaines où il estime son action indispensable. L’État c’est lui et l’État aujourd’hui s’occupe d’économie, notamment de fiscalité, il s’applique à prévenir la fronde qui ne saurait manquer de se lever quand le peuple connaîtra l’ardoise à payer après cinq ans de Hollande et un printemps électoral perdu en plein rêve.
Derrière Villiers, le message de Macron : une autorité sans pitié
Si le jeune Macron a recadré le CEMA (chef d’état-major des armées) avec une raideur digne d’un CP (chef de patrouille) débutant (Hé, les gars, l’autorité, c’est moi !), ce n’est pas exactement pour des prunes, ni pour huit cent malheureux millions d’euros. C’est d’abord pour envoyer un message à la gauche antimilitariste (elle existe plus qu’on ne le croit), ensuite pour prévenir les violences d’un automne chaud, quand prendront corps les inévitables réformes économiques, sociales et fiscales qu’il va servir aux Français. Derrière le képi du général de Villiers, ce sont les syndicats, les grévistes, les maires, les contribuables, bref, tous les Français qu’il vise. Avec un message simple : si quoi que ce soit ou qui que se soit se met en travers des nécessaires réformes, l’État mettra toute son autorité, tout de suite, à le réduire.
En soi, la démarche n’est pas condamnable. Sauf que pendant ce temps là l’autorité de l’État ne s’exerce pas ailleurs : une barre de béton a été déposée sur les rails du TGV sud-ouest et des braquages ont lieu sur les routes du midi. L’ère des pirates est revenue.