Nous marchons sur des oeufs de raptors. Vous savez comme la justice est chatouilleuse dès qu’on aborde le thème juif dans un article, on va donc procéder par étapes, prudemment, sans en griller une seule, sans faire de raccourci dangereux ni de jumping dans le raisonnement, tout doucement, à mots choisis, avec d’infinies précautions. Parce que le sujet est grave.

Le nez de Shannon en voie de détrôner le nez de Cléopâtre

Boris Le Lay, un humoriste breton exilé au Japon pour des raisons culturelles, a fait une vanne sur la charmante (ce simple mot pourrait nous valoir relaxe de la part d’un juge pourtant sévère) Shannon Seban. Il était question de son nez, qui est en effet assez proéminent, mais qui ne nous dérange pas. Chaque femme a ses particularités, son charme, son harmonie propre. Par exemple, on a une copine qui a de tout petits seins, mais un très beau derrière, donc on ne pleure pas, on fait contre mauvaise fortune bon cœur.

Là où les choses vont un peu loin, c’est quand la vanne est portée en justice, comme une agression, une sorte de judéo-féminicide (double peine au carré). Certes, ce n’est pas bien de se moquer, mais le Président en personne est-il passé devant le juge quand il a insulté 20 % des Français, avec son « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder » ? Et pourtant, c’était bien plus grave. Car il les a emmerdés, les a privés de boulot, les a rabaissés, les a persécutés.

Vous allez nous dire, ouais mais jouez pas aux cons, Macron il a la cape d’impunité, il est intouchable. Dans ce cas Shannon aussi, puisqu’elle a le puissant lobby juif avec elle, alors que Le Lay, avec son lobby breton, il va pas loin. À une époque, Le Figaro Magazine (du 10 juin 2011) avait osé titrer sur le lobby breton, avec justement Le Lay (euh, pas Boris, hein), Bolloré, Le Divellec et même la chanteuse Nolwenn Leroy (! ?) et des gens comme ça. C’était quand même assez hypocrite et fiottard, non ?

Vous avez déjà vu des Bretons attaquer quelqu’un en justice pour une vanne sur les Bretons ? Sur les champs d’artichauts qui puent, l’alcoolisme débordant ou les noyades du Réveillon ? Dans La Tour Montparnasse infernale, Marina Foïs dit à Éric Judor, « tu es mignon, mais t’es un tout petit peu con ». Lui comprend « un tout petit Breton ».
Qui a traîné cette dame en justice ? Personne. Et pourtant, les Bretons auraient pu se sentir blessés, rapport aux persécutions et au génocide de 1793-1796.

Sincèrement, on comprend que Shannon ait voulu obtenir réparation, mais dans ce cas, valait mieux faire une opération du nez plutôt qu’un procès. Maintenant, comme dirait un commentateur du tweet vidéo (n’allez pas voir les coms), tout le monde va ne voir que ça. Son pif va devenir sa marque de fabrique, elle va se traîner ça comme un boulet, alors que l’audience de Le Lay est somme toute confidentielle (elle le sera moins maintenant, vous connaissez les jeunes, ils sont curieux).

Elle a approché la merde du ventilateur, comme dit un copain juif, qui a de l’humour. Il faut accepter l’humour, même quand il est méchant, et ne pas toujours le confondre avec de la haine. Au moins Le Lay a de l’humour ; Enthoven, lui, n’en a pas et il dit chaque jour pire. Alors, pourquoi condamner Le Lay et pas Enthoven ?

Enthoven ne hait pas les antisémites, il hait les non-juifs, enfin, tous ceux qui ne se plient pas à sa loi raciste. Ça fait du monde, sur Terre.