Loin de la réalité syrienne et au cœur de Londres, cette organisation est ouvertement un organe de propagande de l’Empire. Pire encore : les médias occidentaux prennent ses informations pour parole d’évangile.
Au prétexte que les journalistes étrangers sont indésirables sur le sol syrien, les grands médias se tournent vers la principale source d’information du conflit : l’observatoire syrien des droits de l’Homme. Il s’agit d’un groupuscule gravitant autour de la personne de Rami Abdel Rhamane, un soi-disant opposant syrien dont on ne sait pas grand chose. Ses proches critiques lui reprochent un faible niveau d’instruction, de ne pas avoir de formation juridique et journalistique solide et enfin une absence de la maîtrise de l’anglais. D’ailleurs, le contenu du site n’est disponible qu’en langue arabe.
Cet organe, créé en 2006, diffuse des informations sur l’état du conflit en prétendant avoir plus de 200 contacts sur place. Le nombre de morts quotidiens, largement surestimé annoncé par l’observatoire est repris sans vérification et objectivité par l’AFP et les médias occidentaux. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter nos grandes stations de radios publiques. Malgré la fausse information fin 2011 sur la mort de la martyre de la répression Zainab el Hosni qui réapparaîtra quelques semaines plus tard à la télévision, sa crédibilité n’a pas été remise en cause. Plus folklorique encore, les médias n’ont pas hésité à relayer la grande manifestation à Hama du 15 juillet 2011 qui aurait rassemblé plus de 500 000 personnes, plus que le nombre d’habitants que compte la ville.
L’importance accordée à cette structure dans la guerre de l’information ne repose pas sur l’aura de son leader, mais bien sur les soutiens dont elle bénéficie. Selon un ancien responsable de la DGSE Alain Chouet, l’organisation profite du soutien financier des qataris et des saoudiens, et serait proche de la mouvance des frères musulmans. La légitimité sur le terrain des droits de l’homme lui a été reconnue par Amnesty International. Une ONG bien connue pour être toujours dans le principe de réalité, au contact de la souffrance des damnés de la terre… Plus sérieusement et sans pudeur, Amnesty international n’hésite pas sur son site à faire la promotion des conditions de travail et des rémunérations confortables de ses collaborateurs. D’ailleurs, l’ancienne secrétaire générale a quitté ses fonctions l’année dernière avec plus de 650 000 euros d’indemnités de départ.
Ce que l’on apprend surtout à travers les informations relayées par l’observatoire, est que l’occident déploie toutes les stratégies pour venir à bout du régime d’Assad. Par exemple, le Royaume-Uni a versé une aide de 5 millions de livres à l’Armée Syrienne Libre (ASL) afin d’acquérir du matériel de communication et des fournitures médicales, tandis que de son côté, le secrétaire général de l’ONU essaie sans relâche d’intervenir auprès des autorités chinoises pour infléchir leur position.
Sur le journalisme d’aujourd’hui, la formule d’Alain Soral prend d’autant plus son sens, qu’il faut vraiment être de mauvaise foi à l’heure d’internet, pour ne pas faire de travail d’investigation. N’est-il pas une formule célèbre : "Le journalisme est un métier où l’on passe la moitié de sa vie à parler de ce que l’on ne connaît pas et l’autre moitié à taire ce que l’on sait" ?