La grande réforme de l’immigration aux États-Unis, soutenue par le président Barack Obama, a franchi une étape majeure mardi avec l’adoption de la proposition de loi par une commission du Sénat.
Après près de deux semaines de débats lors desquels les 18 sénateurs de la commission de la Justice ont voté sur une centaine d’amendements, trois républicains se sont joints aux 10 démocrates pour adopter le texte final, version améliorée d’un projet de réforme négocié pendant des mois à huis clos par un groupe de huit sénateurs issus des deux partis.
Le renfort des trois républicains lors du vote de mardi devrait faciliter l’adoption du texte par l’ensemble du Sénat, qui prend maintenant en charge la législation, et où les partisans de la réforme espèrent un vote positif écrasant.
« J’applaudis les membres de la commission pour leur travail difficile, surtout le “Gang des Huit” »", s’est félicité Barack Obama dans un communiqué. « Aucun membre de la commission n’a eu tout ce qu’il voulait, moi non plus, mais au final, nous devons aux Américains de faire aboutir le meilleur résultat possible. »
Le président faisait allusion à plusieurs propositions écartées du projet dans le but d’obtenir le plus grand soutien politique possible au Sénat et surtout à la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains. Par exemple, une mesure qui aurait permis aux couples homosexuels d’être considérés à l’égal des couples hétérosexuels pour les procédures de regroupement familial a été retirée par les démocrates pour ne pas aliéner l’autre camp.
Après l’échec du renforcement des lois sur les armes à feu, l’immigration est une priorité de Barack Obama, et de nombreux républicains sont aussi favorables à la refonte de la législation actuelle.
Si elle était votée, peut-être d’ici cet été, la loi conduirait à la régularisation puis la naturalisation en au moins 13 ans de millions de sans-papiers, en majorité mexicains, installés aux États-Unis.
En échange, les républicains exigent un renforcement des contrôles à la frontière avec le Mexique, avec la construction de nouvelles clôtures et un système informatique pour vérifier que les personnes restant au-delà de la date d’expiration de leurs visas soient identifiées.