Le ministère israélien des Affaires étrangères se mobilise contre la proposition suédoise de reconnaître Jérusalem-Est capitale de la Palestine. Lundi 7 décembre, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se rencontreront dans le cadre de leur réunion mensuelle. À l’ordre du jour : la proposition de la Suède, qui préside actuellement l’UE, de reconnaître Jérusalem-Est capitale du futur État palestinien. Le chef de la diplomatie suédoise tentera de convaincre ses homologues du bien-fondé d’une telle initiative.
Mais un certain nombre de pays européens ont déjà émis de sérieuses réserves, notamment l’Italie, les Pays-Bas, l’Allemagne, la République tchèque, la Roumanie, la Pologne et la Slovénie.
Quant à l’ambassadeur de France à Tel-Aviv, Christophe Bigot, dans une interview au journal de langue anglaise Jérusalem Post, il laisse entendre que le gouvernement français se dissocie du texte suédois et que celui-ci sera sans doute modifié à l’issue de la réunion des 27 chefs de diplomatie.
Quoi qu’il en soit, le ministère israélien des Affaires étrangères déploie une intense activité tous azimuts pour couler l’initiative suédoise, ou en vider le texte de tout contenu jugé « néfaste » et « contraire » à l’annexion de la cité sainte par l’État juif. Toutes les grosses pointures de la politique israélienne montent au créneau.
C’est ainsi que le Premier ministre Benjamin Netanyahou a reçu le soutien « inespéré » de Tzipi Livni, présidente du parti d’opposition centriste Kadima. Cette dernière met à profit ses bonnes relations avec nombre de dirigeants européens pour les convaincre de refuser de souscrire au texte suédois.
Netanyahou et Livni, d’un commun accord, s’efforcent aussi d’obtenir du président français Nicolas Sarkozy et du Premier ministre britannique Gordon Brown un rejet catégorique de ce projet de résolution. Un tel rejet précipiterait en effet l’initiative de Stockholm aux oubliettes. Dans le cas contraire, Israël menace : « L’Union européenne se mettra elle-même hors jeu dans la recherche de la paix au Proche-Orient ».
En revanche, les hauts fonctionnaires et les diplomates de l’Autorité palestinienne saluent chaleureusement l’initiative suédoise. Elle est perçue à Ramallah (Cisjordanie) comme « un pas dans la bonne direction », comme « la réparation d’une injustice historique ». Et ils ajoutent : « Son adoption aidera grandement à la mise en œuvre de la solution dite des deux États (Palestine, Israël) ».
Saeb Erekat, proche conseiller du président Abbas, espère, malgré la désapprobation de plusieurs pays favorables à Israël, que finalement se dessinera une majorité au sein de l’Union européenne pour reconnaître Jérusalem-Est capitale de la Palestine.