Le Figaro sur son site l’affirme : c’est presque fait, Malek Boutih sera le successeur de Louis Schweitzer à la tête de la Halde. Mais qu’en pense le principal intéressé ? Il confie à Marianne2 être plutôt… intéressé, justement.
Hier, Le Figaro nous annonçait l’entrée de Michel Charasse au Conseil constitutionnel, aujourd’hui il fait savoir que Malek Boutih est « pressenti à la présidence de la Halde », fonction que Louis Schweitzer doit quitter le 8 mars prochain. Mais l’article se montre peu précis sur les sources de ce « pressentiment » et indique même que « ni l’intéressé ni l’Elysée n’acceptent pour l’instant de communiquer sur le sujet ».
« L’intéressé », pourtant, ne cherche pas à fuir les questions. Contacté par Marianne2, l’ancien président de SOS-Racisme et ancien secrétaire national du PS répond sans détour : « Oui je suis candidat… Depuis longtemps ! C’est de notoriété publique ! » Et de poursuivre : « Vous savez, Le Figaro m’a déjà annoncé à la “une” comme entrant au gouvernement… » Mais de là à en dire plus, il y a un pas que le responsable socialiste ne veut pas franchir : « J’aurais du mal à commenter quelque chose qui n’a pas eu lieu », explique-t-il. Notre homme va même jusqu’à répondre à côté quand on lui demande si des signes de « débauchage » lui sont parvenus récemment.
Quoi qu’il en soit s’ennuie-t-il tant que ça et se sent-il si isolé au PS pour continuer à offrir ses services à la tête de la Haute autorité ? « Ça n’a aucun rapport. Cette candidature est liée à une réflexion politique. Je crois que sur le terrain des discriminations, je peux apporter des choses. Je ne suis pas le meilleur en France, mais je peux dire que je suis quand même parmi les meilleurs. » De fait, Le Figaro ne lui voit qu’un adversaire dans la course à la tête de la Halde : Fadela Amara. Et encore : « La secrétaire d’Etat à la Ville aurait pris plus d’un wagon de retard sur Malek Boutih » Le responsable socialiste, lui, ajoute un nom, celui de Martin Hirsch et se montre beau joueur : « Ce ne sont pas les moins compétents ».
Et pour Malek Boutih de saluer un autre responsable politique, Nicolas Sarkozy, encore une fois : « Dans l’ouverture, je vois un progrès démocratique et pas seulement un bon coup politique. Je ne vois pas pourquoi il faudrait se passer des services de quelqu’un de compétent sous prétexte qu’il fait partie d’un autre camp politique. Il y a des décisions que je salue chez Nicolas Sarkozy comme par exemple le fait de faire appel à des intellectuels comme ambassadeurs. » Voilà une belle manière pour Malek Boutih de ne pas insulter l’avenir. En tout cas, une chose est sûre : si Boutih est finalement appelé à diriger la Halde, pour la première fois ils devraient être nombreux au PS à ne pas voir, comme lui, derrière cette nomination, « un coup politique ». Trop heureux sans doute de se débarrasser de cette « grande gueule – poil à gratter »…