Sur Internet, il y a neuf fiches Wikipédia qui portent le nom de Paul Bernard : un footballeur écossais, un sociologue québécois, un professeur de tuba au conservatoire de Paris... Aucune pour un jeune homme de 35 ans, normalien et agrégé de lettres, dont la profession actuelle est de rédiger tous les projets de discours du président François Hollande.
Inconnu du grand public, ce conseiller de l’ombre ne va pas s’en plaindre. Il fuit les sirènes médiatiques, n’apparaît presque jamais devant l’objectif des photographes.
Ce qu’il préfère, c’est prêter ses mots à celui qui est dans la lumière, se couler dans sa pensée. « Il faut prendre le temps de relire les livres et les discours du chef de l’État pour saisir sa constance », explique à L’Express Paul Bernard. Le « conseiller chargé des interventions et des études » travaille claquemuré dans son bureau situé dans l’aile ouest de l’Élysée. Il a peu de contacts directs avec le président.
De l’ouverture de la conférence sociale à l’anniversaire de la Libération de Paris, de la commémoration du Vél’ d’Hiv à celle de la tuerie de Toulouse, du discours sur l’école à celui sur la mutualité française, il est celui qui rédige les premières trames, amendées ensuite par son supérieur hiérarchique, le conseiller politique Aquilino Morelle, puis remodelées par le président lui-même. Paul Bernard planche aussi sur les interviews télévisées et les Légions d’honneur, quand il ne s’occupe pas d’une préface de livre.