Élisabeth Quin présente 28 minutes, un magazine d’info sur Arte, du lundi au vendredi à 20 h 05. La journaliste réalise d’excellents scores d’audience, en augmentation régulière depuis cinq ans, avec 640 000 téléspectateurs en moyenne en 2017. Interview à la sauce Quin...
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Quelle limite vous posez-vous ?
Celle de la décence. Nous avons des éditorialistes, comme Claude Askolovitch, des dessinateurs de presse, dont le métier est de faire de la satire, et des journalistes qui exercent leur esprit critique et leur liberté de pensée. Je n’ai jamais eu besoin de pondérer ou de gommer des choses dans leur propos ou leurs dessins. On est responsable et on n’est pas chez Hanouna !
Y a-t-il néanmoins des personnes que vous ne recevrez jamais ?
Des négationnistes, des révisionnistes, qui incitent à la haine ou à la ségrégation raciale. Des gens comme Alain Soral, ou M’bala M’bala (Dieudonné, ndlr). Pourquoi les inviterait-on ?
Au nom de la liberté d’expression, justement...
C’est une conception américaine qui n’est pas la nôtre. Aux États-Unis, un suprémaciste blanc néonazi a le droit de s’exprimer avec un porte-voix dans la rue au nom de cette liberté, que d’aucuns appelleraient une conception voltairienne, ce avec quoi je ne suis pas tout-à-fait d’accord. Mais nous avons une responsabilité qui est celle du service public. Nous ne pouvons pas nous faire l’écho de certains propos haineux, ou racistes.