La grande faillite de l’Education Nationale, la « tragédie incomprise de l’école » pour paraphraser le titre de l’excellent ouvrage de Laurent Lafforgue, tient à son enseignement des antivaleurs, ou valeurs inversées que dénonçait déjà Nietzsche il y a plus d’un siècle dans sa Généalogie de la Morale et Zarathoustra.
Celles-ci étant trouvant leur origine essentiellement dans le libertarisme soixante-huitard, luimême ressassée d’un christianisme laïcisé anthropocentrique, messianique, égalitariste et universaliste.
Avant cette époque, l’enseignant était considéré comme un maître (au sens littéral du terme), un modèle. Il dispensait entre autres des cours de morale, et s’appuyait sur des programmes exigeants. Il savait user d’autorité, de discipline. En outre pour parfaire sa tâche, il s’appuyait sur des méthodes d’enseignement éprouvées, comme la méthode syllabique. Ces méthodes avaient également pour avantage de stimuler la totalité du cortex cérébral chez l’enfant. Par exemple, tout petit Athénien de 8 ans d’il y a 2 500 ans savait déjà réciter en grec ancien et en vers l’intégralité de l’Iliade et de l’Odyssée, alors que nos enfants d’aujourd’hui ne savent même pas écrire, lire ou compter correctement...
Au niveau politique, avant 1968, les professeurs souvent marxistes, prenaient comme modèle l’école soviétique, dispensatrice il est vrai là aussi d’une certaine discipline, d’une rectitude, et d’un respect des valeurs : valorisation du travail, autorité, patriotisme, fidélité à la patrie, fierté nationale, dévouement, sacrifice, récompenses, sanctions, voire même émulation (références que les partisans du système brejnévien garderont en exemple). Bref des valeurs héroïques, celles que nous devons à l’Antiquité, reprises plus tard par la tradition chevaleresque européenne. Des valeurs généralement considérées « de droite », mais qui en fait sont issues d’une gauche authentique, celles véhiculées par le citoyen-paysan-soldat, des Gracches, Homme Libre et volontaire, de la République Romaine pré-impériale, incarnées aussi bien par Cincinnatus que Stakhanov, ou encore Youri Gagarine.
Pour ce qui est de la droite libérale, celle-ci a toujours négligé l’aspect éducatif, préférant s’occuper de tout ce qui touche la gestion, les finances, laissant de fait le terrain libre aux trotskistes et aux maoïstes, la chute du modèle soviétique n’ayant rien arrangé.
Ces derniers ont été au contraire les plus néfastes en la matière, complètement déconnectés des réalités humaines et sociétales (et dont au XXème Siècle, l’éthologie, la sociobiologie, ou même la biologie au sens large nous ont pourtant aidé à prendre conscience. Des réalités que les Grecs par exemple savaient déjà intuitivement, puis empiriquement il y a 2 500 ans sans en faire de formulation exacte.) . De statut de maître autrefois, l’enseignant est désormais passé à celui de guide, voire de collègue, ce qui n’est pas tout à fait la même chose. Le tout dans une structure, l’Education Nationale, atteinte de gigantisme budgétivore, de centralisme, de népotisme, de sclérose, se proclamant infaillible. Bref une structure ayant toute les caractéristiques d’un système totalitaire.
Sous l’influence de l’individualisme, de l’hédonisme, de l’hadèsisme (néologisme plus pertinent que nihilisme), le déni du réel des gauchistes, a conduit l’éducation nationale à sacraliser au maximum l’enfant, au point que tout ce qui se rapportait de près ou de loin à de l’émulation, de la sélection, de la récompense, de la sanction, de la hiérarchie, fut jugé mauvais, oppresseur, voir « fasciste », l’affreux épithète pour mieux marquer d’infâmie les opposants...
A l’aide de psychocliniciens, de psychiatres, ou théoriciens dont le seul milieu d’étude se limitait uniquement à l’univers des hôpitaux psychiatriques pour appuyer leur travaux, milieu antinaturel par excellence, (ce faisant méconnaissant donc l’Homme dans son milieu naturel, l’Homme au milieu des siens, l’Homme animal social, le fameux Zoon Politikon d’Aristote), à l’aide de théories behaviouristes douteuses en provenance des campus des universités américaines libéralogauchisées, théories comportementales qui nient la part de l’inné au profit d’un acquis purement fantasmé à la Rousseau, des méthodes pédagogiques débiles et débilitantes furent instituées comme les activités dites « d’éveil ». Furent également mises en place de nouvelles techniques d’apprentissage des fondamentaux, comme la funeste Méthode Globale. Celle-ci consistant à considérer le mot comme un simple pictogramme, et non comme une suite de syllabes.
Méthode qui eut été peut-être très bonne pour l’enseignement de langues comme le Swahili ou le Vietnamien, mais c’est oublier que notre langue, comme la quasi-totalité des langues d’Europe (ce qui comprend les langues indo-européennes, pré-indo-européennes comme le Basque, le Finnoougrien, et aussi les langues slaves), reposent sur des syllabes... C’est donc une méthode totalement inadaptée à notre schéma de pensée européen.
Méthode dont on voit aujourd’hui les résultats en Europe chez les élèves : illettrisme, orthographe affligeante, grammaire inexistante, absence de raisonnement, de pensée rationnelle et discursive... Ajouté à cela, grâce aux pédagogies soit disant « novatrices », déresponsabilisation, infantilisation, absence d’abstraction, de réflexion, de jugement formulé, construit, élaboré, travaillé, nuancé, exprimé (faculté qui était auparavant rendu possible et stimulée entre autres par l’enseignement du latin ou du grec.). La dictature des mathématiques dites modernes du Primaire à la Terminale, considérées comme ultima ratio n’a évidemment rien arrangé. L’exemple typique étant l’enfant ou l’adolescent à la sortie d’un cinéma, quand on lui demande ce qu’il a pensé du film qu’il vient de voir : désormais, on a le droit au sempiternel « c’était génial », ou bien « c’était nul », point.
Pour mener à bien cette entreprise de destruction, le levier de commandes des lobbies trotskistes et maoïstes fut les IUFM, véritables machines à lobotomiser les futurs enseignants et les élèves selon ce modèle. Travail de sape relayé à son tour par les syndicats de l’enseignement, néo trotskistes, ou anciennement communistes devenus trotskisés, et les activités ou commissions dites « culturelles » à leur botte.
Parallèlement, le refus de tout désagrément, de tout déplaisir, le refus de prendre en compte le caractère agonal de la vie (ce qu’elle est pourtant depuis 3,5 milliards d’années, rappelons-le, même si là encore Héraclite le disait déjà.), amènent les enfants, puis les adolescents quand ce ne sont pas les adultes, à refuser toute contrainte, à baisser les bras dès qu’elles se présentent. Le moindre obstacle, le moindre déplaisir pourtant consubstantiel, inhérent à l’existence, est vécu comme « traumatisant », la moindre émotion forte c’est à dire « vraie », spontanée, non simulée aussi... Surtout pas de vagues : uniformisons tout.
Bref, tout ce que nous annonçait l’éthologue Konrad Lorenz dans « Les 8 pêchés capitaux de notre civilisation ». Résultat : on a une flopée d’individus massifiés, domestiqués, uniformisés, sans repères, amorphes, totalement immatures psychologiquement. Une génération entière a été perdue. C’est donc bien une tragédie.
Il faut souligner que désormais le mal ne touche pas que la France. Toute l’Europe est concernée, aux exceptions notables de la Slovénie et de la Finlande, contrées dont les modèles scolaires et éducatifs marchent encore très bien.
Enfin le phénomène s’est considérablement accentué avec la déferlante des flux migratoires depuis les années 50, et le différentiel démographique de populations allogènes, dont la présence et la trop grande différence ethno-civilisationnelle ne fait que tirer vers le bas le niveau des classes.
Comment voulez-vous correctement faire apprendre la langue, le calcul, l’écriture, la lecture d’une langue européenne, langue associée à un schéma de pensée, à un socle bio-anthropologique précis (quand ce dernier ne la précède pas, en fait.), dans des classes où il y a pour certaines dix ou vingt ethnies extra-européennes représentées ?
Comment voulez-vous faire adopter un modèle sociétal dont l’origine démocratique puise son inspiration dans la pensée hélléno-européenne, basé sur le schéma récompense-sanction-mériteémulation, où l’intérêt général prime sur l’intérêt individuel, sur des populations ayant été éduquées depuis des millénaires dans des modèles de société pour la plupart nettement plus coercitifs et répressifs par nature ? Il suffit de voir par exemple les sociétés arabes. Dans une école maghrébine, syrienne, ou jordanienne, aucun élève n’oserait se comporter en « sauvageon » vis-à-vis de ses professeurs, ou encore moins vis-à-vis de ses parents pour reprendre l’expression de Jean-Pierre Chevènement (d’ailleurs même en Europe, au sein de leur propres familles, même le plus petit « caïd des cités » sait parfaitement se tenir « à carreaux », vis-à-vis de ses parents ou de ses grands-parents.).
Comment voulez vous transmettre un savoir européen destiné à l’origine pour des Européens, si des enseignants eux-mêmes désormais, proviennent d’un autre schéma anthropologique, civilisationnel, et ne maîtrisent même pas forcément le nôtre, sa langue, son histoire, sa culture, ses arts, ses sciences, ses lettres ?
Il faut donc vraiment être un monogéniste borné comme Axel Kahn, Albert Jacquard, ou André Langaney (les partisans ultra-médiatisés de « l’Eve africaine » sur l’origine de l’Homme, théorie fumeuse destinée à justifier le mondialisme en manipulant sciemment les dernières découvertes anthropologiques et génétiques) pour penser que cela soit possible évidemment...
Il faut être un adversaire acharné de l’européanité de l’Europe, faire preuve d’un racisme européen masochiste le plus pervers pour penser que cela soit réalisable et souhaitable... Et malheureusement de tels ennemis pour parler clairement, existent bel et bien, c’est la doxa d’un certain lyssenkisme idéologique, qui sévit cruellement en France (de la maternelle à l’université, mais aussi dans les medias, dont les sicaires précités en sont les plus brillants propagandistes.), pays du politiquement correct par excellence.
En Chine ou en Inde, au Maghreb, le système éducatif marche bien. Pourquoi à votre avis ? Parce qu’on n’y cultive pas finalement la honte de soi et de ses origines, la mortification permanente, l’auto-flagellation, la génuflexion, le dénigrement de son passé, de son enseignement, voire sa négation... Au contraire !
Lorsqu’il y a un peu plus de trente ans on a commencé à détruire l’école, c’était au nom d’utopies pédagogiques somme toutes pensées par des Européens.
On a imposé des méthodes ineptes mais conservé l’objectif. Aujourd’hui, l’objectif lui-même, qui était de transmettre l’héritage culturel européen, est dorénavant considéré comme suspect là aussi, et du coup doit être combattu par les séides de l’idéocratie mondialiste, dont l’actuelle Education Nationale n’est qu’un chien de garde parmi d’autres, idéocratie globaliste qui sévit surtout en Europe.
Par Bruno B.