La tendance générale
La défaite états-unienne en Afghanistan
Les événements en Afghanistan et leur écho dans les couloirs du Capitole lèvent le voile sur des négociations secrètes entre l’administration Obama et les Taliban, qui auraient commencé avant même l’exécution du chef d’Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. Ces pourparlers ont été précédés par la satisfaction par Washington de conditions posées par les adjoints du mullah Omar, portant essentiellement sur l’arrêt des recherches internationales, cautionnées par les Nations unies contre des cadres du mouvement. Des articles de presse américains et britanniques révèlent dans ce cadre que quelque 120 chefs Taliban ne font plus l’objet de poursuites judiciaires et de mandats d’arrêt émis par Interpol ou par des services de renseignement occidentaux.
Selon des experts états-uniens, il y aurait un lien direct entre ces négociations et la décision de Barack Obama de réduire d’ici un an de 30 000 hommes les effectifs de ses troupes déployées en Afghanistan.
Le gouvernement d’Hamid Karzaï a exprimé son opposition aux négociations secrètes et a rejeté les propositions de Washington de réduire rapidement le nombre de soldats de l’Otan engagés dans le pays. Kaboul craint en effet que les combattants Taliban ne remplissent tout vide laissé par le retrait des Occidentaux. Bien entendu, les États-Unis n’ont accordé aucune importance aux hurlements du gouvernement fantoche qu’ils ont installé à Kaboul.
Dans le même temps, des experts et des journalistes ont dit s’attendre à des rebellions pro-taliban au sein des troupes gouvernementales au cas où les négociations secrètes se poursuivaient en parallèle au retrait des troupes US, avant même la mise en place d’un nouveau mécanisme politique qui gèrerait le pays dans le cadre d’une réconciliation entre le pouvoir de Karzaï et les Taliban. Au Congrès, des voix s’élèvent pour demander que la fin de la guerre en Afghanistan soit proclamée, prenant comme prétexte la mort de Ben Laden. Ce courant appelle à un retrait rapide et total des GI’s pour mettre un terme à l’hémorragie humaine, matérielle et financière. Et tous les pronostics s’accordent à dire que les Taliban seront la principale force politique et militaire du pays après le départ des troupes occidentales, alors que la guerre a été lancée à l’origine en 2001 pour détruire ce mouvement.
Quelle que soit la signification que veulent donner les États-Unis à leur action en Afghanistan, ils n’arriveront pas à faire oublier qu’ils auront essuyé, dans ce pays, une cuisante défaite.
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