À l’occasion de la messe célébrée pour les fidèles de rite arménien, le pape François a rendu public un message qui suscite une vive réaction en Turquie.
Destiné « aux Arméniens », cette déclaration a été remise après l’office à la basilique Saint-Pierre de Rome, aux deux catholicos orthodoxes (Karékine II et Aram Ier), au patriarche catholique (Nerses Bedros XIX) et au président de la République arménienne, Serge Sarkissian.
Le souverain pontife a utilisé le terme de génocide pour qualifier les événements qui ont frappé la communauté arménienne au cours de la Première guerre mondiale :
« Au siècle dernier, notre famille humaine a traversé trois tragédies massives et sans précédent. La première, qui est largement considérée comme le premier génocide du XXe siècle, a frappé votre peuple arménien. Les deux autres ont été ceux perpétrés par le nazisme et par le stalinisme. Et plus récemment d’autres exterminations de masse, comme celles au Cambodge, au Rwanda, au Burundi, en Bosnie. »
Selon les Arméniens, près d’1,5 million des leurs ont été tués entre 1915 et 1917 ; selon les Turcs, il s’agit d’une guerre civile, doublée d’une famine, qui a fait entre 300 et 500 000 victimes dans chaque communauté.
Furieux, Ankara a convoqué le représentant du Vatican, l’archevêque Antonino Lucibello, au ministère des Affaires étrangères. Le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a fait savoir sur Twitter :
« La déclaration du pape, qui est loin de la réalité légale et historique, ne peut pas être acceptée. Les remarques du pape ont contredit son message de paix, de réconciliation et de dialogue exprimé lors de sa visite en Turquie en novembre. »