Le congrès des États-Unis a adopté hier une résolution qui sonne comme une déclaration de guerre à la Fédération de Russie.
Votée à la quasi-unanimité (seuls dix législateurs ont voté contre, répartis également entre républicains et démocrates), le texte se présente comme « condamnant fermement les actions de la Fédération de Russie, sous la présidence de Vladimir Poutine, qui a mené une politique d’agression contre des pays voisins visant la domination politique et économique ».
Ainsi, le Congrès accuse sans preuve la Russie d’avoir attenté à la souveraineté de l’Ukraine et de l’avoir envahie. Les élections de novembre dernier sont décrites comme « frauduleuses et illégales » et le crash du vol 17 de la Malaysia Airlines comme la conséquence d’un missile « tiré par les force séparatistes soutenues par les russes dans l’est de l’Ukraine ». Aussi la résolution condamne-t-elle la Russie pour, pêle-mêle : la vente d’armes à la Syrie de Bachar el-Assad, les sanctions économiques contre l’Ukraine, l’invasion de la Géorgie en 2008, les « attaques du réseau informatique des États-Unis » et le financement des médias qui « faussent l’opinion publique ». Bref, une inversion accusatoire généralisée qui pourrait faire sourire, si elle n’était destinée à condamner la Russie comme coupable d’un véritable casus belli.
Casus belli, car la résolution exige en conséquence le retrait des forces russes d’Ukraine (sans jamais démontrer qu’elles y sont présentes), le « désarmement des séparatistes et des forces militaires dans l’est de l’Ukraine » et appelle le gouvernement étasunien à « fournir au gouvernement de l’Ukraine du matériel de défense, des services et de la formation nécessaires pour défendre efficacement son territoire et sa souveraineté ». Le républicain et leader libertarien Ron Paul, à l’aune de son expérience d’élu à la Chambre des représentants pendant 23 ans, a analysé le texte comme une « déclaration de guerre » de son pays à la Fédération de Russie.