Si vous considérez le château de Versailles comme du "bling bling" vulgaire, je ne peux rien faire pour vous. Il fut admiré dans le monde entier, copié dans toute l’Europe, dès l’époque de Louis XIV. Il était l’emblème, le symbole par excellence de la France à tel point qu’on peut dire que ne pas aimer Versailles, c’est ne pas aimer la France.
Ce n’est pas une vaine prétention que la grandeur, contrairement à ce que vous semblez croire. Elle peut même être, dans un rapport de forces entre nations, la condition de l’existence pérenne d’un peuple. En l’occurrence, Louis XIV avait précisément tenu à faire du château de Versailles la vitrine de l’art et de l’artisanat français. La grandeur de Louis XIV est avant tout symbolique et son règne (du moins sa première partie) coïncida (pas par hasard) avec tout ce que la France donna de meilleur, que ce soit dans les arts, les lettres, et même la guerre. Ce n’est pas pour rien qu’on appela son siècle, le Grand siècle : le siècle de Louis XIV.
Il a pu commettre des erreurs, mais jamais ne s’est pris pour une "petite divinité". Ce sont des poncifs puériles colportés par Nathan, et forgés dès le XVIIIe siècle par Saint-Simon et les jansénistes, dont les méthodes calomnieuses ne sont plus à démontrer. En revanche, il a porté l’idée de "publicité" de sa personne à un point jamais atteint par aucun de ses prédécesseurs ni successeurs. Et s’il n’a jamais prononcé ces mots qu’on lui a attribués à tort ("l’État c’est moi !"), ses derniers mots furent bien : "Ma personne meurt, mais l’État demeure". Lisez François Bluche et le Mémoire écrit par Louis XIV pour servir à l’éducation de son fils le Dauphin, et vous verrez quelle idée il se faisait du métier de roi, lieutenant de Dieu sur terre, si c’est cela qui vous intéresse.