Dans son escalade diplomatique et économique contre l’Iran, la Grande-Bretagne de David Cameron, plus que jamais porte-avion des Américains dans les mers européennes, décline toute la gamme des arguments – ou des contre-vérités.
Ainsi, jeudi 1er décembre, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a accusé Téhéran d’aider Bachar al-Assad à réprimer ses opposants. Mr Hague n’a apparemment pas précisé ses accusations, mais on notera qu’il reprend, avec quelques mois de retard, de très anciennes affirmations de l’opposition, remontant au début des troubles en Syrie au printemps dernier.
Selon la cyber-dissidence, en effet, les soldats et miliciens de Bachar al-Assad recevaient dans leur tache répressive le renforts d’ »extras » issus des pasdarans iraniens ou de la milice du Hezbollah libanais : le sniper iranien tirant sur les manifestations d’opposants depuis les fenêtres ou terrasses d’immeubles a été un temps un « gimmick » de l’opposition.
En reprenant ce genre de « légende urbaine » anti-Bachar, William Hague vise donc bien plus Téhéran que Damas, en bon élève d’Hillary Clinton. On sait que le Royaume-Uni a saisi le prétexte de l’attaque de son ambassade de Téhéran, mardi 29 novembre, par des manifestants ulcérés par le harcèlement diplomatique de Londres contre leur pays, pour évacuer dès le lendemain son ambassade et demander le départ de l’ambassadeur iranien à Londres.
Cet énième avatar des relations anglo-iraniennes s’inscrit dans la longue campagne à direction américaine contre le programme nucléaire iranien, programme que les amis israéliens de MM Cameron et Hague s’efforcent eux aussi de contrer à coups d’assassinats de scientifiques iraniens.
L’Union européenne préparait d’ailleurs, dans la foulée de l’incident de Téhéran, un train de mesures destinées à frapper la bagatelle de 143 sociétés et organisations iraniennes.
Il est de toute façon patent que la Syrie fait l’objet de la campagne que l’on sait parce qu’elle est un allié de l’Iran, et un « verrou » à faire sauter sur la route de Téhéran. Tout le monde en est à peu près conscient, les Russes, les Chinois et les Indiens autant que les Américains et leurs seconds européens.