La Jordanie, extrêmement dépendante sur le plan énergétique, a annoncé lundi qu’elle avait choisi deux entreprises russes pour construire et faire fonctionner sa première centrale nucléaire, qui doit coûter environ 10 milliards de dollars (7 milliards d’euros).
"L’entreprise russe Rosatom Overseas fera fonctionner la centrale et Atomstroyexport fournira la technologie nucléaire", a annoncé le ministre de l’Information, Mohammed Moman, lors d’une conférence de presse.
Les gouvernements russe et jordanien vont signer un accord sur ce projet, qui coûtera environ 10 milliards de dollars", peut-être moins, a-t-il ajouté.
"La centrale inclura deux réacteurs de 1 000 mégawatts", a précisé le chef de la Commission jordanienne de l’énergie atomique, Khaled Tukan, lors de cette conférence de presse.
"Le projet sera mené en deux temps. Les deux premières années, des études seront menées et l’infrastructure sera construite", a ajouté M. Tukan. "Puis, dans un second temps, les deux parties signeront un contrat pour commencer à construire la centrale. Les Russes contribueront au financement à hauteur de 49% et la Jordanie à hauteur de 51%".
La centrale, qui doit voir le jour en 2023, sera construite à Amra, une zone désertique au nord de la capitale du royaume, Amman.
La Jordanie importe 97% de ses besoins énergétiques. Le pays a besoin de tirer parti du nucléaire, ce qui aura aussi un impact bénéfique sur l’économie, a déclaré Khaled Tukan.
Le royaume, dont les ressources sont extrêmement limitées, avait donné en août son feu vert à la construction d’un réacteur nucléaire de recherche à l’Université de Jordanie pour les sciences et la technologie près de la ville d’Irbid.
Ce réacteur, qui doit être opérationnel en 2016, sera construit par l’Institut coréen de recherche sur l’énergie atomique et l’entreprise Daewoo Engineering and Construction Co.
Le français Areva avait fait une offre concurrente conjointe avec le japonais Mitsubishi pour la construction de cette centrale.
Selon les responsables jordaniens, le coût du projet s’élève à 130 millions de dollars. La Corée du Sud a accordé à la Jordanie un prêt de 70 millions de dollars.
Le royaume, constitué à 92% de désert, est un des 10 pays les plus secs de la planète et cherche à développer l’énergie atomique afin d’alimenter des usines de dessalement d’eau.
Mais cette technologie est un sujet plus que sensible dans la région, où Israël à un monopole tacite sur les armes nucléaires.
Israël et des pays occidentaux ont accusé l’Iran de chercher à se procurer l’arme atomique sous couvert d’un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.