La Russie ne voit pas de sens à une exploitation à grande échelle du gaz de schiste car elle dispose de réserves suffisantes de ressources traditionnelles, a déclaré mercredi le ministre de l’Énergie.
Nous avons beaucoup de gaz naturel, une production à échelle industrielle de gaz de schiste n’a donc pas de sens, a déclaré Alexandre Novak, cité par les agence russes lors d’une visite en Corée du Sud.
Le géant public gazier Gazprom ne cesse de répéter qu’il ne croit pas au potentiel de cette ressource et qualifie le phénomène en Amérique du Nord de bulle.
Le président Vladimir Poutine a cependant affirmé en avril que le pays n’avait pas tourné le dos au gaz de schiste, relevant que, selon des experts, la Russie présente d’importantes perspectives en la matière.
Le gouvernement américain estime les réserves de gaz de schiste en Russie à 8.000 milliards de mètres cubes, ce qui la place à la neuvième place dans le monde et représente plus de quinze ans de production.
La Russie se trouve à la deuxième place mondiale en pétrole de schiste, pour lequel des projets sont en revanche en cours d’étude.
Mais alors que la Russie cherche à augmenter sa production de pétrole et à compenser la perte de gisements en fin de vie, elle dispose de capacités de production suffisantes en gaz pour répondre à une demande à la peine depuis la crise de 2008-2009.
Confronté à une baisse de la consommation en Europe et en Russie, Gazprom cherche à s’orienter vers le marché asiatique mais, selon certains experts, il risque de se faire doubler dans cette zone par les États-Unis, dont la production a explosé grâce au développement rapide de l’extraction du gaz de schiste.