Message de la RATP, samedi en fin de journée : « L’accès aux stations Champs-Élysées Clémenceau, George V et Charles-de-Gaulle Étoile est fermé au public en raison de la manifestation des Veilleurs. Seules les correspondances sont assurées ».
Gentil de prévenir. Toutefois, pour l’arpenteuse du métro que je suis, c’est bien la première fois que j’entends nommer les fauteurs de trouble. J’ai beau fouiller ma mémoire, je n’y trouve pas trace de messages du type « La CGT tient le pavé entre la République et la Nation », ou bien « Comme chaque samedi, les sans-papiers tournent autour de la place du Châtelet comme autour de la Kaaba ».
Mille personnes, ou six cents, selon que l’on se place du côté des organisateurs ou de la police se sont donc retrouvées dans les beaux quartiers parisiens.
Descendues par petits groupes de La Défense vers les Champs-Élysées, elles ont fini assises sur la Place de la Concorde, bien gardées par les CRS. Avant d’en arriver là, la circulation avait été interdite entre la Porte Maillot et l’Arc de Triomphe, trottoirs compris. Dessus dessous, donc. Je vais me répéter : de mémoire de Parisienne, c’est assez rare.
Gaultier Bès, l’un des organisateurs des Veillées, a déclaré à l’AFP combien il trouvait « délirant que la préfecture ait voulu interdire un mouvement qui n’a pas besoin d’être autorisé ». « On ne trouble pas l’ordre public, dit-il. Il n’y a aucun incident à aucune veillée. Qu’est-ce qui légitime autant de policiers ? » Il n’a pas tort, et il est vrai qu’au jeu du deux poids deux mesures, le plateau est singulièrement chargé du côté de la France bien élevée.
S’il advenait qu’un jour la Préfecture présentât la facture comme le maire le fit pour sa pelouse, elle serait assurément salée.