Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

La Hongrie au banc des accusés

Par Bruno Gollnisch

Toute l’après-midi du 18 janvier 2012, la Hongrie a été en accusation au Parlement européen, nouveau juge du Bien et du Mal dans l’Union européenne.

Elle a en effet adopté une Constitution et plusieurs lois « cardinales » (on dirait chez nous « lois organiques ») dans lesquelles, paraît-il, toutes les « valeurs » de l’Europe sont violées. Quelles valeurs ?

Il paraît qu’il y a une référence à Dieu. Cela se trouve dans au moins un tiers des Constitutions du monde.

Il est vrai que la Constitution commence par l’ancien adage « Dieu bénisse les Hongrois » et qu’elle fait remonter l’origine de la nation hongroise au baptême du roi Saint-Etienne en l’an Mil.

Quelle horreur pour nos Eurocrates de tous bords ! Ils ne sont pas choqués par les « God bless America » qui sont l’ordinaire ponctuation des discours politiques américains.

Ni par l’inscription qui figure sur chaque billet de banque aux USA : « In God we trust« . Ni par la devise de S.M. la Reine Elizabeth : « Dieu et mon droit ».

Ni par les Constitutions de tous les pays musulmans commençant par « Au nom d’Allah, le tout-puissant, le miséricordieux ». Non. Mais ces pauvres Magyars !

« Cachez, cachez ce Dieu que nous ne saurions voir » leur crie-t-on de partout, en feignant de voir dans ces quelques phrases la marque d’une intolérance inacceptable à l’égard d’abord des autres religions.

Sauf que la Constitution hongroise dit explicitement (dans son préambule) qu’elle reconnaît aussi les valeurs de celles-ci. J’attends avec intérêt que la Constitution d’un Etat musulman nous dise la même chose : « l’Etat reconnaît la valeur des religions autres que l’Islam« . Voilà un vaste champ d’actions pour nos professeurs de démocratie…..

Il paraît aussi qu’on y met à mal l’autonomie octroyée par les Traités européens aux Banques centrales. Il paraît encore qu’on y garantit la protection de la vie innocente dès la conception.

C’est si conforme aux valeurs de l’Europe que c’était déjà un principe de droit romain : « infans conceptus pro nato habetur » (l’enfant conçu est tenu pour né). Il paraît enfin qu’on y proclame l’importance de la famille comme résultant – horreur ! – de l’union d’un homme et d’une femme.

Faut-il donc en conclure que les nouvelles « valeurs » de l’Europe de Bruxelles sont :

1. l’athéisme, 2. l’avortement, 3. l’homosexualité, 4. l’absence de contrôle des banques centrales ?

Sans doute….

Et nombre de groupes politiques ne se sont pas privés de la proclamer haut et fort.

S’agissant de la Constitution, il faut rappeler que la Hongrie vivait jusque là sous le régime d’un texte de 1949 – autrement dit d’une Constitution imposée par le communisme, qui s’était emparé par force du pays et y faisait régner la terreur, et qu’elle est le dernier pays de l’ancien bloc de l’Est à avoir réformé sa loi fondamentale. La Constitution communiste ne gênait pas nos « démocrates ».

La Hongrie est aussi sous le feu parce que l’âge de la retraite des juges passe de 70 à 62 ans, ce qui, il est vrai, permettra de renouveler partiellement le personnel judiciaire.

Cette disposition est jugée discriminatoire. Discrimination ? Mais si tout le monde est à la retraite au même âge, où est la discrimination ?

On accuse également M. Orban (le Premier Ministre hongrois) d’avoir, par l’une des « lois cardinales« , garanti la stabilité de l’emploi de certains hauts fonctionnaires, quels que soient les changements politiques de gouvernement.

Mais dans tout autre pays on se féliciterait de la protection des agents publics contre les abus du système des dépouilles – le « spoil system« .

Le gouvernement français par la voix d’Alain Juppé, a joint sa voix au concert des pleureuses.

Il représente un pays, la France, dans lequel les juges constitutionnels sont nommés – ce que l’on reproche à la Hongrie -, le patron de la télévision publique désigné par le Président de la République (gage d’indépendance sans doute), les candidatures à la présidence de la République filtrées (par les parrainages) et dans lequel les millions d’électeurs nationaux ne disposent pas d’un seul député ou sénateur pour les représenter dans ce que l’on ose appeler la représentation nationale !

Pourrait-on suggérer au gouvernement français de balayer devant sa porte ?

Les reproches pleuvent, parfois parfaitement contradictoires. D’un côté le gouvernement hongrois manquerait à la laïcité avec sa loi sur les Eglises ; de l’autre il réduirait injustement la liste des organisations religieuses subventionnées. Il n’y en aurait plus que 14 au lieu de 300.

En Hongrie, il suffisait en effet auparavant que cent personnes se disent relever d’un même culte organisé pour prétendre au statut d’Eglise et donc à certains droits spécifiques et subsides.

Toutes ces organisations ne sont pas interdites, contrairement à ce qu’on laisse entendre. Elles peuvent redemander le statut d’Eglise si elles remplissent les critères, désormais plus sérieux, prévus par la nouvelle loi.

En attendant, elles deviennent de simples associations. Au vu du nombre important d’organisations concernées et de la grande tolérance de la loi précédente, on ne peut s’empêcher de penser qu’on peut trouver parmi elles des cultes fantaisistes voire de véritables sectes.

Ce qui donne un aspect à la fois cocasse et inquiétant aux indignations parlementaires. Bref !

On exige de la Hongrie, qui pourtant n’est pas dans l’euro, qu’elle restaure l’indépendance de la banque centrale !

En réalité : que l’on vienne à une situation dans laquelle le peuple hongrois, à travers le pouvoir politique qu’il a élu, n’aurait plus aucun pouvoir sur sa banque nationale.

Et c’est vraiment un spectacle amusant que de voir la gauche et l’extrême-gauche, dans une touchante unanimité, se joindre au chœur pour réclamer cette « indépendance », véritable carte blanche donnée aux technocrates et financiers qui les dirigent de faire sans aucun contrôle ce qui leur semble bon.

Il est extravagant de dénier aux dirigeants hongrois élus tout droit de regard sur leur monnaie nationale, le florin (ou forint).

Le bal des Tartuffe bat son plein.

Les communistes qui opprimèrent la Hongrie pendant 50 ans prétendent prendre la défense de la démocratie.

Dans son discours, Daniel Cohn-Bendit met en garde contre les dérives à la Castro ou à la Chavez et déclare textuellement que s’il à tort (de penser qu’il y a un problème démocratique en Hongrie), il demandera pardon à M. Orban.

Mais Dany, quand je t’ai connu à Nanterre en 1968, toi et les tiens vous étiez tous pour les Castro et les Chavez (l’équivalent de l’époque), pour la victoire des Nord-Vietnamiens et celle des Khmers rouges. Quand donc as-tu demandé pardon ?

Les libéraux belges Verhofstadt et Michel donnent des leçons de démocratie à la Hongrie alors que le premier était Premier Ministre de la Belgique lorsque le Vlaams Blok, principal parti d’opposition flamand, fut de facto interdit par persécution judiciaire.

Le second s’est illustré par la répression contre les nationaux et la promulgation de lois « liberticides » qui ont servi de base à ces procédures. Le culot de ces deux personnages – ou leur inconscience – ne connaît pas de bornes !

J’entends l’ancien maoïste portugais Barroso, aujourd’hui président de la Commission européenne reconverti dans l’ultra-libéralisme, expliquer à quel point c’est respecter la démocratie que mettre sous surveillance l’ensemble des lois d’un Etat membre, y compris sa Constitution, et le sommer de les modifier sous peine de sanctions financières (qui viennent d’être autorisées sous le couvert, il est vrai, de la procédure dite « de déficit excessif »).

Qu’on s’en félicite ou pas, le gouvernement de M. Orban a obtenu 54 % des suffrages et puise dans ce résultat sa légitimité. Et les près de 17 % obtenus par mes amis du mouvement Jobbik, pourtant dans l’opposition, s’ajoutent à la protestation contre ces ingérences à répétition.

Faut-il rappeler qu’il n’y a pas qu’en Hongrie qu’une majorité simple de voix donne une super-majorité au Parlement, grâce à un mode de scrutin inéquitable ? A cette aune, il y a belle lurette que la France aurait dû se retrouver au ban des nations.

Et tout ce dégueulis à prétention universaliste est le fait de forces politiques qui n’ont pas bronché quand le peuple hongrois a été écrasé par les chars soviétiques.

Face à ce tribunal presque entièrement voué à sa condamnation, le Premier Ministre hongrois n’a pas été très combatif.

Il a rappelé cependant, sans être contredit, que Bruxelles n’avait pas d’objections sur la Constitution, mais seulement sur deux dispositions transitoires en cours de modification et qu’il acceptait de discuter du reste.

Mais tout cela est de la poudre aux yeux. Le fond du problème, comme l’ont répété à satiété les nombreux orateurs, tient à l’esprit du texte : l’importance donnée aux racines chrétiennes du pays, à l’identité de la Nation, au rôle fondamental de la famille…

Suprêmes abominations pour une caste politique qui rêve d’un homme « européen » nouveau sans racines, sans Histoire, sans spiritualité, sans identité autre que l’appartenance à l’espèce humaine ; des individus et groupes interchangeables, mûrs pour le mondialisme matérialiste et mercantile.

Le pire, c’est que visiblement la plupart des intervenants – à l’instar de cette députée communiste qui a fini par l’avouer à la fin du débat -, n’ont pas lu la Constitution hongroise et se sont fondés, pour participer à la curée, sur des commentaires médiatiques généralement partisans.

Le texte est pourtant depuis longtemps disponible en anglais sur le site internet de l’assemblée nationale hongroise, la plupart des lois « cardinales » expliquées et disséquées sur la toile….

Mais il est vrai qu’il n’y a pas de procès inique efficace sans ignorance crasse et bêtise haineuse.

 






Alerter

9 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #91919
    Le 27 janvier 2012 à 16:06 par machin
    La Hongrie au banc des accusés

    "l’ancien maoïste portugais Barroso, aujourd’hui président de la Commission européenne reconverti dans l’ultra-libéralisme". On dirait que c’est vraiment la spécialité de l’extrême-gauche. Vu qu’elle est internationaliste, elle agit de la même manière internationalement.

     

    Répondre à ce message

    • #93874
      Le Février 2012 à 16:27 par anonyme
      La Hongrie au banc des accusés

      "J’entends l’ancien maoïste portugais Barroso, aujourd’hui président de la Commission européenne reconverti dans l’ultra-libéralisme, expliquer à quel point c’est respecter la démocratie que mettre sous surveillance l’ensemble des lois d’un Etat membre, y compris sa Constitution, et le sommer de les modifier sous peine de sanctions financières (qui viennent d’être autorisées sous le couvert, il est vrai, de la procédure dite « de déficit excessif »)."

      C’est à partir de cette maintenant fameuse conférence de François Asselineau, où il démasque le parcours de Barroso, et de son "parrain" Carlucci, que j’ai commencé à m’interesser à lui (FA).

      Cet infâme Barroso qui, aussi, vous voyez que ce n’est pas innocent mais très significatif, lorsqu’il a à prononcer un discours ne le fait pas en portugais, au grand jamais ! mais en anglais !!

       
  • #91922
    Le 27 janvier 2012 à 16:17 par abeilles
    La Hongrie au banc des accusés

    Cela démontre la gravité ,de l’emprise de ces Psychopathes sans âme ,sans conscience ,ils ont un seul objectif ,détruire l’être humain ,
    Je remercie Monsieur Bruno Gollnish de nous réveiller ,car chaque jour ces personnages aidés par la puissance des Médias ,des Artistes ,nous anesthésient ,il faut que nous pensions leur version ,la Hongrie ,mais avant le Shah d’Iran Saddam Hussein ,Kadhafi Al-Assad ,et pourtant ce que nous avons apporté à ces Peuples ,la misère ,le génocide ,des guerres Ethnique ,partout nous sommes responsable ,Ruwnda ,les Serbes ,
    Il faut que le Peuple Français ,si il ne veut pas que leurs enfants soient que des numéros esclave
    lisez ( Sommes -nous gouvernés par des Psychopathes Dangereux ) sans âme ,sans conscience ,
    Le Haut Militaire qui était appelé pour juger sur le soi-disant accident d’avion du Président Polonais s’est suicidé ,Car c’était un massacre prémédité ,la vidéo du premier témoin avec son portable ,nous entendons clairement les coups de feu ,Trop Catholique ,trop Patriote , le témoin aussi est mort ,
    je souhaiterai que les Français aient leur propre jugement ,qu’ils jettent la télévision à la poubelle ,comme moi j’ai fait en 1981 Mitterrand ça non

     

    Répondre à ce message

  • #91951
    Le 27 janvier 2012 à 17:20 par v
    La Hongrie au banc des accusés

    S’ils avaient toutes les religions dans le collimateur, ils auraient toute ma sympathie. Or, la seule religion qu’"ils" veulent détruire c’est le christianisme. Il semble donc qu’"ils" veulent nous laisser nous démerder avec l’Islam (conversion obligatoire exigée, bien assez bon pour ces êtres inférieurs que sont les goys), pendant que "eux" s’amuseront comme des petits fous, entre pédophilie débridée et homosexualité sans complexes.

     

    Répondre à ce message

  • #92014
    Le 27 janvier 2012 à 19:31 par damien
    La Hongrie au banc des accusés

    Orban, fait une tête quand même (cf. photo).

    Genre inquiet et genre "oula, j’ai ouvert la boîte de pandore des enculés..."

     

    Répondre à ce message

  • #92047
    Le 27 janvier 2012 à 20:57 par leeloo
    La Hongrie au banc des accusés

    C’est un type comme ça qu’il nous faudrait en France, un qui a des c-----s
    Vive la Hongrie et entre nous un magnifique pays.

    Je partage avec vous un article ci-dessous, à propos d’une déclaration d’un ministre israélien qui serait passée presque inaperçue - il semble que les israéliens aient des remèdes contre la crise européenne, alors préparez vous car nos politiciens européens eux n’ont pas encore trouvé de solution.

    Un ministre des Finances qui ne fait pas dans la “diplomatie”

    http://liesidotorg.wordpress.com/20...

    http://french.irib.ir/info/moyen-or...

    Voilà ! la sangsue menace les européens, car si elle ne peut plus pomper le sang de sa proie aujourd’hui devenue victime, il y aura de graves représailles contre les peuples européens

    Et n’oubliez pas d’acheter français ! s’il reste des produits français bien entendu !

     

    Répondre à ce message

  • #92063
    Le 27 janvier 2012 à 22:09 par spirit
    La Hongrie au banc des accusés

    "Au tord-boyaux,le patron s’appelle Bruno.. !!!"...rien à ajouter,c’est limpide !
    difficile pour Orban ne se battre,seul, contre toute une assemblée...et répondre quoi ?..l’hystérie obscène d’un Cohn-Bendit ne méritait pas un regard même de mépris pour ce judas malappris !

    Redéfinir la hongrie sur des bases historiquement saines est un bon levier pour soulever des montagnes,avec l’aide de Dieu...tout sera possible !

     

    Répondre à ce message

  • #142812
    Le 26 avril 2012 à 09:19 par francky
    La Hongrie au banc des accusés

    Ce president est de loin de le meilleur des president en Europe

     

    Répondre à ce message