La principale richesse de ce micro-état était la noix de cajou ! Rien de plus paisible que cette culture… Et rien de plus idyllique que les paysages de la Guinée-Bissau et leurs 90 îles quasi-vierges disséminées au large de la côte ouest-africaine, un archipel reconnue par l’Unesco comme une réserve mondiale de la biosphère.
Un vrai paradis qui est pourtant en passe d’être un enfer… Car la minuscule Guinée-Bissau – un million d’habitants – est devenue au fil du temps un narco-état. Une zone grise où les trafiquants font leurs affaires en toute impunité, une escale africaine sur la route internationale de la drogue et où les autorités, quand elles existent encore, sont impuissantes sinon complices. Et, une fois n’est pas coutume, je commencerai par une citation d’un journaliste voisin, le sénégalais Alex Ndaye :
"À Bissau, l’assassinat est la continuation de la politique par d’autres moyens, pourrait-on dire pour paraphraser le théoricien de la guerre allemand Carl von Clausewitz Dans ce mauvais western tropical, les obstacles se surmontent les armes à la main et les problèmes sont écartés à coup de kalachnikov. Un Président, deux ministres, trois chefs d’état-major, une poignée d’officiers supérieurs et quelques députés ont été tués entre 2000 et 2012. En douze ans, le système politico-militaire mis en place à l’indépendance par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert s’est transformé en une sorte de Cronos dévorant ses enfants. La classe politique instrumentalise l’armée qui à son tour se joue des responsables politiques. En résulte une instabilité croissante. Le complot, vrai ou faux, est devenu le baromètre des tensions entre les principaux acteurs d’un jeu sanglant qui a eu pour conséquence d’enterrer définitivement la démocratie."
Tout est dit. Sauf que cette violence ininterrompue est essentiellement alimentée par la corruption, le trafic de drogue et les énormes bénéfices qu’il procure ! Dans un instant le récit de Monsieur X…