La Grèce se prépare à accueillir jusqu’à 20 000 réfugiés syriens, selon une planification prévue par le ministère de l’Ordre public dans le cadre de la charte des Nations unies pour l’accueil des réfugiés, a-t-on appris jeudi auprès du ministère.
Au vu de la situation hors de contrôle en Syrie (...) et en tant que membre des Nations unies qui respecte les droits de l’Homme, la Grèce a un plan pour accorder l’hospitalité à 20 000 réfugiés de Syrie, a indiqué le ministère dans un communiqué.
Le plan d’accueil, baptisé Ioni, du nom de la première colonie de Grèce antique en Syrie, prévoit l’accueil de réfugiés dans des centres spéciaux sur les îles de Crète et de Rhodes (sud) en mer Egée, précise le communiqué.
Dans l’immédiat, la Grèce, membre de l’Union Européenne, considère toutefois comme prioritaire le soutien aux pays voisins de la Syrie, notamment Jordanie, Liban, et Irak, qui assument actuellement l’essentiel de la prise en charge des réfugiés, a pour sa part indiqué le porte-parole du ministère grec des Affaires étrangères, Grigoris Delavekouras.
Au niveau européen nous discutons des moyens et fonds que nous pouvons consacrer à cette assistance, il y a aussi une discussion sur les capacités d’accueil de chaque pays de l’UE mais nous n’en sommes pas encore là, a-t-il relevé au cours d’un point de presse.
Par ailleurs, en matière de lutte contre l’immigration irrégulière, le ministère de l’Ordre Public a annoncé la création en cours de quatre nouveaux centres de rétention sur des îles dans l’est de la mer Egée et le renforcement dans le même temps de la surveillance des frontières maritimes pour entraver le flux illégal en provenance de Turquie.
Depuis le début mi-mars 2011 d’un soulèvement contre le régime du président Bashar al-Assad, les violences à travers la Syrie ont fait au moins 32 000 morts, en vaste majorité des civils, selon un décompte de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), tandis que des milliers de réfugiés ont déjà afflué en Turquie et en Jordanie.
Pays traditionnellement pro-arabe et situé aux confins du sud-est de l’Europe géographique, tout près du Moyen Orient, la Grèce a récemment aidé des milliers de Libyens blessés lors du conflit en 2011.
La Grèce, en crise, peine par ailleurs à faire face à l’afflux de migrants illégaux en transit à destination de l’Europe occidentale, qui arrivent via ses frontières avec la Turquie.
Le pays a été à plusieurs reprises épinglé par les autorités européennes et les ONG des droits de l’Homme pour le manque d’installations adéquates pour accueillir des migrants sur son territoire.
Depuis août, le ministre conservateur de l’Ordre public, Nikos Dendias a entrepris une opération intitulée Xenios Zeus (du nom du roi des dieux antiques Zeus, protecteur des hôtes) pour lutter contre l’immigration illégale comprenant contrôles d’identité, arrestations, et renvois dans les pays d’origine.