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La Grèce au bord de la faillite

Le déficit record de la Grèce, qui pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble de la zone euro, suscite de vives inquiétudes. L’UE réclame des réformes rapides, mais refuse d’intervenir. Ce n’est pas un chiffre mais une lettre qui affole les compteurs de la zone euro. Pour la première fois en dix ans, une note inférieure à A a été attribuée à la dette de la Grèce par une grande agence de notation. Fitch Ratings l’a ramené mercredi à BBB+ contre A- auparavant, tirant la sonnette d’alarme sur l’état des finances publiques du pays. L’endettement de la Grèce devrait en effet atteindre 125% du produit intérieur brut (PIB) du pays en 2010, ce qui serait le ratio le plus élevé de la zone euro.

Conséquence : sur le marché obligataire, la prime de risque attachée aux emprunts d’Etat grecs a bondi et les valeurs bancaires grecques cotées à la Bourse d’Athènes, dont les notes ont également été abaissées par Fitch, continuent de chuter. L’indice du secteur bancaire grec a plongé de 16% en cinq jours. De son côté, l’écart de rendement entre les emprunts grecs et allemands est, à 225 points, au plus haut depuis mars selon les données Reuters.

Pas d’aide de l’UE

L’euro aussi accuse le coup. Plombé par les inquiétudes concernant la Grèce, il est tombé mardi à un plus bas d’un mois face au dollar. Il a toutefois regagné du terrain jeudi matin, les intervenants jugeant le mouvement de ventes de la veille quelque peu excessif.

Préoccupé par les répercussions que pourrait avoir pour l’ensemble de la zone euro la persistance ces difficultés financières, Jean-Claude Juncker, le président de l’Eurogroupe, a appelé jeudi la Grèce a prendre des mesures supplémentaires pour remédier à cette situation. La semaine passée déjà, les ministres des Finances de la zone euro avaient demandé à leur collègue grec de mettre en place un "vrai plan efficace de recentrage et de recadrage des finances publiques", a rappelé jeudi Christine Lagarde, qui devrait recevoir mardi prochain son homologue grec George Papaconstantinou pour parler finances publiques.

Toutefois, Jean-Claude Juncker, comme d’autres dirigeants européens se veut confiant dans les capacités de la Grèce à gérer seule la situation. En marge d’une réunion du parti du peuple européen (PPE), Jean-Claude Juncker a déclaré que la Grèce "ne ferait pas faillite" et qu’elle n’avait donc pas besoin d’une aide de l’Union européenne. "La balle est avant tout dans le camp de la Grèce", a également estimé Axel Weber, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), reconnaissant qu’il fallait s’attendre à un ajustement "long et douloureux" au cours des années à venir.

Interpellé de toutes parts, le Premier ministre socialiste grec George Papandreou, récemment élu sur son programme de redressement économique, a promis de faire "tout ce qui est nécessaire" pour restaurer la crédibilité financière de son pays, désormais scrutée au plus près par ses voisins.