Le général polonais Wladyslaw Anders :
"On me demandait souvent par la suite, quelle impression m’avait fait Staline, de quoi il avait l’air et comment il se comportait. Staline est plutôt un homme de petite taille, trapu, assez large des épaules ; il donne l’impression d’un homme solidement bâti. Ce qui frappe, c’est sa grosse tête aux sourcils épais et noirs, à la grosse moustache poivre et sel et aux cheveux coupés à ras. Mais, plus que tout, ce qui marque particulièrement, ce sont les yeux : noirs, mates et froids. Même lorsqu’il rit, ses yeux ne rient jamais. En plus, ce qui est mis en avant (et ce qu’on ne voit pas sur les photographies), c’est son très grand nez de type oriental, épais et scintillant. Les mouvements de Staline sont très maîtrisés, quasi félins. Il ne parle que la langue russe, avec un accent du Caucase très prononcé. Il s’exprime toujours de manière réfléchie, très calmement. On voit, qu’il calcule et pèse chaque mot. Une très forte impression de pouvoir se dégage de lui. […] Staline a toujours été très poli, affable, ce qui tranchait avec l’attitude de Molotov, dont le visage avait toujours l’air fermé et mauvais".
W. Anders “Sans dernier chapitre”
Un membre du gouvernement polonais en exil :
"La politique de Staline est d’une logique extrême, mais en même temps, elle est composée d’étapes, des compromis temporaires, des retraits stratégiques, des rideaux de fumée etc. Rien de plus différent que les caractères des deux dictateurs - Staline et Hitler. Hitler, c’est la précipitation, l’émotion, la fureur, le vacarme, la vitesse et, avant tout, un total manque de modération. Staline, ce sont des séquences d’approche et de retrait, c’est l’absence de vacarme et des phrases, c’est - avant tout - un calcul à froid et la modération. Hitler, c’est l’acier qui défonce la tête ou bien se brise ; Staline c’est un polype monstrueux, dont le tentacules amputées repoussent inlassablement. Quand Hitler recule, c’est qu’il a perdu ; quand Staline recule, cela veut dire qu’il prépare une attaque. Là réside son génie politique, l’un des plus effroyablement efficaces du XXe siècle."
Stanislaw Mackiewicz, “La Pologne entre le 17.09.1939 et le 5.07.1945”
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