Actuellement, la France compte près de 5 000 militaires affectés en permanence en Afrique (350 au Sénégal, 1 900 à Djibouti, 950 au Gabon, 950 au Tchad et 450 en Côte d’Ivoire).
En outre, avec Serval, au Mali, avec 2 500 hommes environ, et Sangaris, en Centrafrique elle y mène deux opérations majeures depuis cette année, lesquelles seront largement évoquées lors du déplacement au Sahel du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à l’occasion des fêtes du jour de l’an, qu’il passera auprès des troupes françaises déployées dans la région.
Ainsi, M. Le Drian se rendra au Mali, où il s’entretiendra de la situation avec le président Ibrahim Boubakar Keita, à quelques jours de l’anniversaire du début de l’opération Serval (11 janvier 2013), lancée pour chasser du Nord-Mali les groupes jihadistes qui menaçaient alors de marcher sur Bamako.
Puis le ministre français s’envolera ensuite vers le Niger, pays également concerné par la menace jihadiste. Là, il rencontrera le président Mahamadou Issoufou et devrait se faire présenter les deux drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper commandés cette année auprès des États-Unis et récemment arrivés à Niamey, d’où ils seront mis en oeuvre par l’escadron 1/33 Belfort.
Enfin, le périple africain de M. Le Drian se terminera au Tchad, dont l’apport militaire a été appréciable lors des combats de l’Adrar des Ifoghas contre les groupes jihadistes. Avec le président Idriss Deby-Itno, il devrait évoquer la situation en République centrafricaine, où les forces tchadiennes engagées au sein de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) ont été impliquées dans plusieurs incidents à Bangui et sont accusées de partialité en faveur des combattants de l’ex-Séléka, responsables de nombreuses exactions depuis leur conquête du pouvoir, en mars dernier.
Mais pour ce qui concerne plus particulièrement le Sahel, la France va y "réarticuler" de façon "très progressive" son dispositif militaire, selon l’entourage du ministre. Environ 2 500 militaires français sont encore présents au Mali, les Mirage 2000D jusqu’à alors déployés à Bamako ayant récemment N’Djamena, de même qu’une compagnie du 126e RI de Brive, qui était affectée à Kidal.
Au printemps prochain, ils ne seront plus qu’un millier, dont 650 pour mener des opérations de contre-terrorisme et garder un oeil sur les groupes jihadistes, lesquels ont conservé une capacité de nuisance. Les 350 autres se répartiront entre l’état-major de la MINUSMA (la mission des Nations unies au Mali) et l’EUTM Mali, la mission de formation des forces armées maliennes menée sous l’égide l’Union européenne.
À lire également sur E&R : « Centrafrique : l’inconséquence de François Hollande »