Rien ne va plus ! Mais ce n’est pas faites vos jeux, c’est fini de jouer. La France a perdu le contrat du siècle en Australie et la société Wagner des paramilitaires russes a été approchée par le pouvoir malien, si l’on peut encore parler de pouvoir au Mali. Mais tout ceci n’est peut-être pas défavorable pour nous, en tant que Français.
Le chef des armées nous informe qu'il a perdu quelques sous-marins. pic.twitter.com/6FmrDfgDUy
— rasta rocket (@rastarocket16) September 16, 2021
Si l’industrie militaire navale a perdu son contrat historique, d’abord, il faut savoir que ces 56 milliards, les Français, c’est-à-dire vous, nous, les pompiers et les infirmières, n’en auraient pas vu la couleur. Ce que les multinationales bouffent, il n’en reste pas trois miettes pour le peuple. Quand Total, devenu TotalEnergies SE (genre on va se renouveler), fait 4 milliards de résultat net (sur un CA de 140 milliards), c’est bien pour TotalEnergies, pour ses 107 000 employés grassement payés, bien pour la France selon Macron, Rothschild et les oligarques, mais les gens s’en tamponnent : il leur manque toujours en moyenne 500 euros par mois pour boucler le budget. Le chiffre vient de tomber.
Depuis l’affaire du « retournement » australien, la presse joue les pleureuses et nous fait croire qu’on va amputer le pays de 56 milliards, soit 1 000 euros par Français. Mais 56 milliards dans la besace de Naval Group et ses 16 000 collaborateurs, forcément bien payés. Les 30 millions d’actifs français, à part les employés de quelques entreprises de sous-traitance, n’en auraient pas profité. Les multinationales dans notre pays fonctionnent comme un ver solitaire : il bouffe tout et ne donne rien. Il grossit dans un corps qui maigrit.
La propagande médiatique nous a fait croire que l’intérêt des multinationales, qui financent les politiques (corruption via les « grands contrats »), et que les politiques « financent » en retour par les prêts avantageux et les avantages fiscaux, ont les mêmes intérêts que le peuple de France, ce qui est faux. Déjà fiscalement, ces géants économiques se débrouillent pour payer le moins d’impôts possible, autrement dit, ces immenses vers non solidaires ne participent pas à la solidarité nationale. Et ils assument :
Total a réalisé un bénéfice de 10,3 milliards d’euros en 2010. Est-il vrai qu’il ne paye pas d’impôts sur les bénéfices en France ?
Total est une société internationale avec un fort ancrage en France et la question est tout à fait légitime. Vous parlez très justement de 10,3 milliards de bénéfices en 2010 mais ces bénéfices n’ont pas été réalisés en France. Nous y enregistrons même des pertes depuis 2008 (16 millions d’euros de déficit comptable en 2010 pour être exact). Il n’est donc pas illogique de ne pas payer l’impôt sur les bénéfices en France depuis cette période. Ce n’était pas le cas avant la crise et nous espérons, dans l’avenir, redevenir bénéficiaires en France.Donc Total ne paye aucun impôt en France ?
Ce n’est pas exact. Comme je l’expliquais tout à l’heure, cela dépend de la situation de nos activités. Ainsi pour les exercices 2005-2006-2007, avant la crise, le Groupe a payé plus de 700 millions d’euros d’impôts sur les bénéfices en France.Par ailleurs, tous les ans, Total paye les autres impôts et taxes. Ceux-ci s’élèvent chaque année à environ 300 millions d’euros (Contribution économique territoriale, Contribution sociale de solidarité des sociétés, etc.). Le fait que le siège de Total soit basé en France permet aussi à l’État français de bénéficier d’environ 500 millions d’euros d’impôts par an retenus à la source sur les dividendes que nous versons à nos actionnaires étrangers. Au-delà du strict plan fiscal, les bénéfices mondiaux de Total nous permettent d’investir et de créer des emplois en France, contribuant ainsi largement à l’économie nationale. (totalenergies.com en 2011)
Donc exit Naval Group du contrat du siècle, de toute façon le Pacifique devient la chasse gardée des Américains et de leurs larbins régionaux. L’Australie en fait partie, qui vient ouvertement de prendre une position militaire contre la Chine.
Le Grand Jeu, c’est maintenant en mer de Chine, les Américains remballent leurs soldats et armements du Proche-Orient et d’Afghanistan (là ils n’ont pas eu le choix, ils se sont fait tarter par des va-nu-pieds) pour ériger un mur contre la puissance chinoise montante, inéluctable, qui signe la fin de 30 ans de domination américaine sur un monde dépolarisé.
Plus au sud, la France, qui mène une guerre ingagnable au Mali contre les forces islamistes mais aussi nationalistes, ou plutôt claniques, voit débarquer des troupes russes non officielles. C’est le pompon ! Voici ce qu’écrit La Croix :
Le ministre de la défense du Mali a admis avoir ouvert des négociations avec la société privée russe Wagner. Elle serait chargée de la formation des militaires maliens et de la protection de hautes personnalités. Cet accord signerait le grand retour de Moscou au Mali, au grand dam de Paris.
Selon une enquête de l’agence de presse britannique Reuters, le gouvernement malien négocierait avec la société privée russe Wagner les conditions de son intervention. Elle enverrait entre plusieurs centaines et un millier de paramilitaires charger de former les soldats maliens et d’assurer la protection de hauts dirigeants. Ils ne participeraient pas directement, cependant, au combat contre les djihadistes. En contrepartie, le gouvernement malien verserait chaque mois à Wagner six milliards de francs CFA – plus de neuf millions d’euros –, et lui accorderait trois sites miniers.
Resté jusqu’alors très discret sur ces négociations, le ministère malien de la défense a admis, mardi 14 septembre, l’existence de ces pourparlers : « Le Mali entend désormais diversifier, et à moyen terme, ses relations pour assurer la sécurité du pays. Nous n’avons rien signé avec Wagner, mais nous discutons avec tout le monde », a-t-il convenu.
Le Drian, notre VRP de l’armement, si attaché aux pétromonarchies du Golfe (il a négocié au Qatar le retrait définitif des derniers Français d’Afghanistan), a beau pleurnicher, rien n’y fait : la géopolitique du fait accompli pèse plus que les larmes et la morale.
Ce rapprochement est une très mauvaise nouvelle pour Paris. Les relations entre la France et la Russie sont au plus bas en Afrique, Paris accusant Moscou d’y conduire des campagnes agressives qui visent à l’évincer de son pré carré. « Si les autorités maliennes devaient contractualiser avec la société Wagner, ce serait extrêmement préoccupant et contradictoire, incohérent » avec l’action de la France au Sahel, a réagi la ministre des armées, Florence Parly, devant la commission de la défense nationale de l’Assemblée. Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a ajouté : « C’est absolument inconciliable avec notre présence » et « incompatible avec l’action des partenaires sahéliens et internationaux du Mali. » (La Croix)
De toute façon, avec l’absurde (si on le croit attaché à nos intérêts) et très antifrançais Macron au pouvoir à l’Élysée, il ne faut pas s’étonner de la vitesse avec laquelle la France perd sa place dans le Grand Jeu. On parlera désormais de Moyen Jeu.
Le pire, c’est qu’il ne s’agit pas forcément d’une évolution inéluctable, fondée sur un poids démographique nécessairement déclinant dans un monde de plus en plus peuplé, puisque le petit Israël, avec ses 8 millions d’habitants (et ses 8 autres millions en France et aux USA), continue à participer au Grand Jeu.
Cette évolution, cette dévolution est voulue. Qu’on se rappelle le pacte de corruption de Macron, développé par Xavier Poussard, dans l’incroyable affaire Alstom. La France doit décliner pour qu’elle perde son influence sur les autres pays, au profit de l’influence anglo-saxonne, sinon américano-sioniste. Mais pendant que les élites mondialistes déconstruisent pièce par pièce note pays, l’influence de la Chine grandit et contrecarre les plans de nos ennemis. Faudra-t-il un jour se placer dans le giron de la Chine pour se débarrasser de nos occupants ?
Au lieu de menacer en permanence – comme la mouche menace le tigre – la Chine et la Russie, Le Drian devrait peut-être revoir son précis de realgeopolitik.
Charles Gave en col Mao analyse la superpuissance chinoise