Deux photographies publiées par l’agence officielle nord-coréenne KCNA montrent le chef du régime de Pyongyang, Kim Jung-un, assis devant des cartes dévoilant des projets de frappes sur la côte Ouest des États-Unis. Le tout avec un tableau sur lequel est indiqué le nombre de bâtiments des forces navales du pays, à savoir 40 sous-marins, 6 dragueurs de mines et 13 navires de débarquement.
Erreur de diffusion ou bien opération de propagande visant à montrer au peuple nord-coréen la puissance militaire de leur pays ? Il est probable que la deuxième option soit la bonne : l’on imagine mal un état-major diffuser ses plans d’attaque avant de passer à l’action. Et sur la base de ce l’on sait des capacités militaires de Pyongyang, une frappe contre le territoire américain relève d’une vue de l’esprit.
En tout cas, Pyongyang a annoncé, ce 29 mars, être “en état de guerre” avec Séoul. “À partir de maintenant, les relations intercoréennes sont en état de guerre et toutes les questions entre les deux Corées seront traitées selon un protocole de temps de guerre”, a indiqué un communiqué diffusé par le régime via KCNA. “La situation prévalant de longue date selon laquelle la péninsule coréenne n’est ni en guerre ni en paix est terminée”, y est-il ajouté.
Techniquement, les deux Corées sont toujours en guerre étant donné que l’armistice de 1953 n’a pas été suivi par la signature d’un traité de paix. Qui plus est, il a été dénoncé par Pyongyang, afin de protester contre les sanctions des Nations unies prises après son 3e essai nucléaire et la tenue d’exercices militaires effectués conjointement par la Corée du Sud et les États-Unis, ce qui ouvre théoriquement la voie à une reprise des hostilités entre les deux pays.
Aussi, et comme cette situation n’est pas inédite, ce nouveau communiqué de Pyongyang est vu par Séoul comme étant une énième bravade. “Ce n’est pas vraiment une nouvelle menace, seulement un élément dans une série de menaces de provocation”, a réagi le ministère sud-coréen de l’Unification.
Aux États-Unis, ces nouvelles menaces nord-coréennes ne sont pas à prises à la légère. “Nous avons vu les informations sur un nouveau communiqué non constructif de la Corée du Nord. Nous prenons ces menaces au sérieux et restons en relations étroites avec notre allié sud-coréen”, a commenté Caitlin Hayden, la porte-parole du Conseil national de sécurité, à la Maison-Blanche.
Même chose pour la Russie, qui, comme la Chine, a demandé aux différentes parties de faire preuve de retenue et de coopérer pour éviter une dégradation de la situation dans la péninsule coréenne. “Nous pouvons perdre le contrôle de la situation, elle s’engage dans la spirale d’un cercle vicieux”, a estimé Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.