Egalité et Réconciliation
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L’imbroglio salafiste : entre fantasmes et mauvaises croyances

Notre camarade Ludovic, français, musulman et membre d’E&R en Bretagne, revient sur un courant de l’Islam souvent source de fantasmes : le salafisme. Instructif petit rappel des faits…

Avant toute chose, savoir de quoi on parle ! Le terme salafisme vient de salefs salehs, qui signifie en arabe les pieux prédécesseurs. Sous cette dénomination sont regroupées les trois premières générations de musulmans - lesquelles ont connu une proximité certaine avec le message originel : en effet, le dernier pieux prédécesseur a été en contact avec le dernier compagnon ayant fréquenté et vécu avec le prophète (rien de moins !).

Ces trois générations de musulmans ont donc bien compris l’essence du message, l’esprit de l’islam et ce sont eux qui, dès le début, ont propagé l’islam dans diverses contrées. Leur capacité à créer des ponts entre les réalités rencontrées et l’idéal islamique leur a permis de donner une image authentique de l’islam et d’y faire adhérer les croyants.

Avant d’être salafiste, on est d’abord musulman… et sunnite !

Celui qui suit l’islam est musulman et les enseignements du Messager de Dieu n’invitent les croyants qu’à s’affilier à l’islam.

"Ceux qui émiettent leur religion et se divisent en sectes, de ceux-là tu (Ô Mohammed) n’es responsable en rien : leur sort ne dépend que de Dieu. Puis, Il les informera de ce qu’ils faisaient." [Le Coran, 6:159] « Mais ils se sont divisés en groupes (sectarisés), chaque groupe exultant de ce qu’il détenait ». [Le Coran, Sourate les Croyants, signes 53]

Pourtant, en Islam (comme dans les autres religions), se sont crées et développées des sectes. Ces apparitions s’expliquent par le fait que certains ont placé leurs intérêts au dessus des intérêts de l’Islam et des musulmans. Dès lors, certains gourous ont introduit des règles, ont inventé des paroles prophétiques afin de tirer bénéfice de ceux qui les suivaient. En découlèrent une modification du dogme islamique et des fondements de l’islam. D’autres personnes, sincères, se sont trompées dans l’interprétation des textes et se sont basées sur leurs inspirations propres - plutôt que sur les enseignements authentiques.

Certains disaient, par exemple, que l’ange Gabriel, qui venait rencontrer le Prophète Muhammad pour lui transmettre la parole divine, s’était trompé et aurait dû révéler le Livre de Dieu au cousin du Prophète, Ali. D’autres encore développèrent l’idée qu’une part de Dieu serait en chacun de nous. Aux États-Unis, on a même vu apparaitre un groupe prétendant être « élu de Dieu » et pouvant, à ce titre, commettre des péchés (puisque Dieu leur avait déjà pardonné)... Les exemples de ce type sont légion et on constate que dans de nombreux cas, ces déviations profitent toujours à une personne ou un groupe de personnes s’attribuant l’autorité.

Pour faire face à ces dangers, très tôt, sont apparus des spécialistes - des savants - qui ont théorisé l’islam et tiré de cet ensemble des règles - celles de l’enseignement islamique. De plus, afin de se distinguer de toutes les hérésies qui avaient vu le jour, les savants ont insisté sur l’héritage du prophète qui disait : « Ô vous les gens, je vous ai laissé deux choses, si vous vous y accrochez, vous ne vous égarerez jamais, le livre de Dieu et la Sounnah de son prophète. »

Coran et Sounna : le texte et l’enseignement

La sounna est l’ensemble des enseignements provenant du prophète de l’islam. Elle se matérialise par les ahadiths (hadith au singulier) qui sont les paroles authentiques et vérifiées du Prophète. La sounna est la mise en pratique du Coran. Le Coran étant la parole de Dieu, elle reste parfois difficile d’accès. C’est en ce sens que la sounna vient compléter le Coran (certaines orientations divines étant présentes uniquement dans les ahadiths). La sounna fait, en quelque sorte, office de décodeur et de lien vers le Livre. C’est de là que vient l’appellation sunnite. Les musulmans suivants le Coran et la Sounna (les sunnites) sont aujourd’hui majoritaires et pratiquent globalement un islam authentique, proche de celui des pieux prédécesseurs. On les appelle ahl sounna wal jama’a, ce qui signifie les gens de la sounna et du groupe.

Le sunnisme est donc l’islam authentique, suivi par la très grande majorité des musulmans, et n’est en rien comparable au dogme d’autres groupes. De grands savants ont donc propagé les enseignements authentiques et ont permis à de nombreux musulmans à travers différentes contrées de pratiquer l’islam véritable. Ces enseignements sont basés sur un dogme unique, clair. Ces savants ont également dû répondre à des problématiques dont les solutions ne se trouvaient pas clairement dans les textes, textes qui justement incitent les savants à faire preuve d’intelligence, de souplesse et d’effort d’interprétation (ijtihad, voir le hadith de muadh ibn jabal). De là sont nées les écoles de jurisprudence, parmi les plus connues : hanafites, malikites, chafeites et hanbalites (des noms de leurs fondateurs : Abu Hanifa, Malik, Chafei et Ibn Hanbal), écoles ayant les mêmes fondements, prônant la même croyance, appliquant les mêmes principes mais pouvant diverger sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre l’idéal islamique, du fait des environnements variables - et donc développant un autre modèle de société, différent sur la forme, mais bien identique sur le fond.

Islam authentique et courants déviants

Au début du 20ème siècle, d’autres groupes émergèrent, se différenciant des musulmans authentiques et sunnites par le dogme. Toutefois, ces groupes se proclamèrent sunnites - dans le but d’être entendus et d’apparaître crédibles aux yeux des musulmans. Ce phénomène eut lieu dans une période de l’histoire où les enseignements de l’islam s’étaient altérés et où différentes formes de déviation du dogme authentique s’étaient répandues - phénomène en réalité récurrent tout au long de l’histoire de l’islam puisque, chaque siècle, un homme ou un groupe d’hommes est amené à rénover l’islam, selon un hadith prophétique.

Beaucoup prétendaient appliquer et enseigner l’islam authentique, mais commettaient en réalité des actes contradictoires et relevant plus de la période ante-islamique - qu’on appelle la jahiliyya, l’ignorance - que de la pureté du message originel. Ces pratiques ont amené les croyants à associer d’autres divinités à Dieu. Or, l’essence même du message divin est le monothéisme, lequel se caractérise par l’adoration de Dieu seul, l’adoration incluant les demandes d’assistance (se référer à la première sourate du Coran). Également, certains musulmans se sont définis par leur appartenance à leur école de jurisprudence et non par leur appartenance à la communauté des gens de la sounna et du groupe, relayant même parfois quelques coutumes incompatibles avec l’islam.

Dès lors, certains savants ont, dans le but de recadrer et d’orienter les croyants, réinstauré une référence absolue permettant à nouveau de se distinguer des groupes déviants. Ils ont donc trouvé l’intitulé suivant : "Nous suivons le Coran et la Sounna (jusqu’ici pas de changement), selon la compréhension des pieux prédécesseurs".

L’objectif était de replacer les références authentiques à leur vraie place et de balayer toute ambiguïté entre musulmans mais aussi vis-à-vis des non-musulmans qui pourraient être désorientés et découragés face à certains problèmes complexes.

Le salafisme en France : authenticité, jihad, … et multiplicité !

Il est légitime de se demander pourquoi le salafisme, qui est porteur d’une vision authentique de l’Islam (cf. les pieux prédécesseurs), peut aujourd’hui poser problème. En France, nombreux sont ceux qui usent de cette "perche" pour argumenter une incompatibilité foncière entre islam et République française. C’est à la fois partiellement juste … et partiellement faux. Car pour traiter de la place du salafisme en France (le cas des autres pays mérite d’être évoqué séparément), il convient de préciser d’emblée qu’il n’existe pas un, mais trois salafismes (des tendances, plutôt) : le salafisme authentique, le salafisme jihadiste (salafiyya jihadiyya) et le salafisme scientiste (salafiyya ‘ilmiyya).

Le salafisme authentique regroupe l’ensemble des musulmans pratiquant l’islam en se référant au Coran et à la Sounna, selon la compréhension des pieux prédécesseurs. Ils ont pour croyance celle enseignée par la majorité des savants et ont pour fondement les principes islamiques des origines. Ils sont musulmans et sunnites avant tout, et ne se présentent comme salafi que s’ils doivent spécifier leur appartenance, face à un groupe déviant de l’islam authentique. Cependant, ils ne constituent pas un bloc unitaire et homogène, et n’ont pas tous les mêmes positions et opinions : ils peuvent être en désaccord sur beaucoup de points religieux, et peuvent avoir différentes manières de lire les textes et de pratiquer l’islam, ce qui peut se traduire par des divergences dans le choix des savants référents - certains préférant s’appuyer sur des avis plus rigides, d’autres cherchant la souplesse, selon les goûts et les affinités.

Ainsi, il se peut que des musulmans choisissent une voie ascétique, portée sur la spiritualité et le rejet du matérialisme, alors que d’autres resteront très modernes dans leur apparence, tout en étant rigoureux dans leurs principes moraux, d’autres encore seront plutôt littéralistes, attachés au texte tout en étant ouverts, etc… Ces disparités sont - comme elles l’ont été à l’époque du prophète - sources d’enrichissement et restent secondaires, dans la mesure où ces musulmans ont tous la même croyance et s’appuient tous sur les mêmes fondements.

Le salafisme jihadiste se caractérise, pour sa part, par une focalisation de son action sur le jihad, concept bien entendu partie intégrante de l’islam et bien présent dans les textes révélés, mais concept méritant quelques éclairages. En effet, le jihad est avant tout un combat spirituel contre les mauvais penchants incitant l’homme au Mal (c’est ce qu’on appelle le grand jihad, jihad voulant dire Effort). Le jihad de combat (petit jihad) est également une réalité à propos de laquelle - même si des divergences sont apparues quant à son interprétation - la majorité des savants s’accordent à dire qu’il doit intervenir en réponse à une agression (concept défensif, pas expansionniste).

Deux tendances sont représentées au sein de la sphère jihadiste : l’une s’attachant à la défense des territoires occupés et menant une lutte défensive, et l’autre menant des actions offensives. Il serait long d’exposer les sources sur lesquelles se basent certains pour légitimer leurs actions. Au niveau international, ce que nous pouvons dire, c’est que les jihadistes ont souvent été manipulés et utilisés par des forces occidentales dans des intérêts géostratégiques qui les dépassaient. Des opérations sous faux drapeaux ont également jeté le discrédit sur des musulmans aux revendications légitimes.

Revenons au contexte français - qui a vu l’apparition de « cellules jihadistes » : nous devons nous rendre à l’évidence que celles-ci étaient composées la plupart du temps de jeunes musulmans convertis depuis peu, débordant de cet enthousiasme propre aux novices et très influencés par des discours propagandistes binaires et simplistes en vogue sur le net (forums et salons Paltalk). La rhétorique du "nous" et du "eux" ("musulmans et mécréants") marqua et continue de marquer beaucoup d’esprits peu éduqués islamiquement, et peu au fait des fondements de la jurisprudence ainsi que de l’Histoire de l’islam, des règles et leçons tirées par les savants. On compte tout de même dans cette mouvance des musulmans idéologues, maîtrisant les textes et convaincus de leurs interprétations. Néanmoins, même si à une époque cette tendance a pu inquiéter, ces musulmans restent, pour l’heure, assez peu nombreux et leur influence est limitée (les musulmans trouvant massivement leur compte auprès de nouveaux savants et conférenciers exposant un projet contemporain, une dialectique de la paix et une conception de l’islam authentique).

Un islam insoluble en France : le cas particulier du salafisme scientiste

Par contre, le salafisme scientiste - aussi appelé minhaj salafi (la voie du salafi) ou islam saoudien - est beaucoup plus répandu en France. Il se caractérise par une lecture très littéraliste des textes - lecture provenant d’une seule école de pensée et de jurisprudence, par un rejet de toutes les autres écoles de pensée (en les disqualifiant) et par une méfiance constante de toutes paroles (il faudrait, par exemple, être un savant ou un étudiant du minhaj pour parler de quelque sujet que ce soit - religion, politique, social, … ; mais pour être un savant ou un étudiant, il faut bien sûr avoir étudié chez un savant ayant un lien avec les savants référents du Minhaj…). Les pratiquants de ce salafisme rejettent également tout ce qui ne serait pas culturellement islamique. Rappelons à ce propos que religion et culture sont deux choses différentes : l’islam en France n’a donc pas vocation à s’arabiser, contrairement à ce que prônent les salafistes scientistes.

Cette école n’est ni plus ni moins qu’une importation de la vision saoudienne de l’islam. Certes, on se doit de reconnaître l’apport de la grande majorité des savants d’Arabie Saoudite, lesquels se sont efforcés de travailler pour l’ensemble des musulmans. Mais, les savants saoudiens ont aussi souvent cherché – noble intention - à protéger l’islam et les musulmans d’une culture qu’ils ne connaissaient pas et dont ils avaient peur : l’Occident. D’où le caractère problématique de ce discours, tenu, cette fois-ci, en France … et la nécessité de voir émerger des spécialistes européens, à même de prendre en compte leur environnement.

En résumé, la dépendance de cet islam vis-à-vis de savants du Moyen-Orient et des finances saoudiennes (dont les intérêts géopolitiques sont étroitement liés à ceux des États-Unis) pose problème en France. D’une part, parce que l’islam n’a pas vocation à arabiser ou « saoudiser » la France. Au contraire, l’islam et les musulmans doivent s’appuyer sur ce qui est positif dans la culture existante, et développer cette culture tout en restant ancrés dans les valeurs de l’Islam - justice, partage, égalité, solidarité,… (valeurs, soit dit en passant, partagées et désirées par tous, croyants et non-croyants, épuisés par un modèle libéral financier réellement destructeur des valeurs morales et des âmes) - pour développer un modèle de société contemporain. D’autre part, parce que l’islam n’a pas de clergé, donc pas de prise sur les croyants. Les savants sont des références qui orientent, guident sans contrainte les croyants et répondent à leurs questions – mais ils n’ont pas d’autorité à proprement parler. Le salafisme scientiste est, par contre, très contraignant dans sa forme (il s’impose au pratiquant), alors que l’islam est une voie, un cadre vers la libération de l’être humain de toutes entraves et de toutes influences, même celles se réclamant authentiquement islamiques.

C’est le sens du hadith suivant : Wâbiça ben Ma`bad nous rapporte que le messager de Dieu lui a dit : « Tu es venu m’interroger sur la vertu ? » - Oui, répondis-je. « Consulte ton cœur » me dit-il, « il te renseignera. La vertu est ce vis-à-vis de quoi l’âme et le cœur sont tranquilles, alors que le péché est ce qui trouble l’âme et tracasse le cœur, en dépit de consultations juridiques successives qu’on pourra te donner. » Notons au passage que, sur certains sites internet dits salafi, le hadith est amputé de la partie : « en dépit de consultations juridiques successives qu’on pourra te donner », illustrant ainsi la volonté de ce mouvement à cléricaliser l’islam et de freiner tout esprit de réflexion. Leurs partisans prétextent que ce hadith peut être mal compris, et inciter les musulmans à se passer des références (coran, sounna selon la compréhension des pieux prédécesseurs). Cette réflexion est légitime lorsque l’on se méfie de tout et de tous. Cependant, quand le croyant est confiant vis-à-vis des textes, qu’il se sait sur le dogme authentique (on ne consulte bien évidemment pas son cœur pour le cultuel - selon la règle cité au dessus), il sera responsable des ses actes devant Dieu, qui l’aura éduqué à faire la différence entre le Bien et le Mal.

L’islam est une foi, une spiritualité, une quête de sens incitant l’Homme à chercher Dieu. Les pratiquants salafistes scientistes insistent, au contraire sur la mise en avant de l’islamité - menant ainsi à des conflits au cœur des mosquées. Ils propagent une pensée très mécanisée, en insistant beaucoup sur les règles et la forme, au lieu de comprendre les objectifs et le fond (l’esprit de l’islam).

Par ailleurs, rappelons que, d’un côté, l’islam ne peut qu’être intrinsèquement opposé au modèle capitaliste, puisqu’il rejette le matérialisme (la possession matérielle en tant que fin et non en tant que moyen) et que, de l’autre, le projet « salafiste scientiste » est largement financé par des intérêts mondialistes et capitalistes... Les livres vecteurs de cette pensée sont notamment diffusés en France (et en nombre !) grâce aux moyens saoudiens.

Enfin, les salafistes scientistes, en plus d’affaiblir la cohésion de la communauté musulmane et de ternir son image en France, ne représentent qu’un danger très limité pour le pouvoir « oligarchique » : apolitiques (ils ne votent pas), refusant toute idée de lutte et résistance contre l’impérialisme, ils interdisent par exemple le boycott, et la critique des gouverneurs musulmans (en s’appuyant sur des textes révélés mais en occultant d’autres). Tout projet de justice sociale est donc délaissé, au profit d’un cheminement strictement personnel.

Une distinction : ne pas mettre tous les wahhabites dans le même sac !

Quand on parle d’Arabie Saoudite, on pense aussi à l’islam wahhabite. Précisons d’entrée que, contrairement au terme salafiste, personne ne se fait appeler wahhabiste ou wahhabite. Par contre, on dénomme communément – et abusivement – wahhabite tout musulman réputé extrémiste, ou jugé trop dur dans sa compréhension et pratique de l’Islam.

Le terme wahhabite est en fait tiré du nom de Muhammad Ibn AbdelWahhab. Ce savant fût l’auteur de plusieurs pamphlets critiquant les pratiques déviantes de ses contemporains (allant à l’encontre du monothéisme), et diffusa de nombreux tracts expliquant les fondements du monothéisme mis à mal. Pour cet appel, il fut combattu sévèrement par des gouverneurs de la péninsule arabique, lesquels avaient tout intérêt à maintenir l’ignorance dans les rangs de la population musulmane. Le savant avait tout simplement remis au goût du jour les enseignements authentiques du monothéisme – qui est un fondement de l’islam auquel les musulmans adhèrent lorsqu’ils prononcent l’attestation de foi : j’atteste qu’il n’y a aucune divinité digne d’adoration sauf Dieu Unique.

Ibn AbdelWahhab reçu l’appui militaire d’un chef de tribu nommé Al Saoud, et leur association permis l’alliance des tribus arabes et la création d’un état (l’Arabie Saoudite), sur des fondements religieux monothéistes et originels.

On a souvent cherché à disqualifier son action. Il est, par exemple, reproché à Ibn AbdelWahhab d’avoir détruit des mausolées au sein desquels reposaient des musulmans. Pourtant, le savant ne faisait que suivre les conseils du Prophète de l’islam : « Le prophète a maudit celles qui visitent les tombes et ceux qui y construisent des mosquées et des édifices ».

D’autres encore diffusèrent l’idée qu’Ibn AbdelWahhab était un berger illettré. Il s’agissait en fait d’un véritable savant du 18ème siècle (calendrier grégorien), versé dans différentes sciences et ayant mémorisé le coran.

Les travers du salafisme inauthentique : sectarisme, distinction forcenée et esprit de domination

Cette parenthèse sur le wahhabisme refermée, revenons au salafisme inauthentique. Premier travers de ce salafisme : la volonté systématique de distinction.

En France, une immense majorité des adeptes prétendant au salafisme sont des repentis ayant connu une période d’ignorance (jahiliyya – cf. plus haut). Dès lors, lors de leur retour à la foi, il arrive qu’ils définissent leur identité, leur appartenance à l’islam par opposition à ce qu’ils étaient avant. Ainsi, la culture occidentale, que l’on peut parfois juger comme trop permissive, devient un étalon de mesure de leur islamité. Et moins ils sont « européens, français, occidentaux », plus ils sont musulmans - et tout ce qui est apparent peut, dès lors, participer de cette distinction. L’appartenance à un groupe distinct peut même être interprétée comme le prolongement d’un réflexe anté-islamique (la bande, le gang), avec toutes ses spécificités (distinctions vestimentaires, musique, ou absence de musique pour le coup, rites divers, etc…).

D’autre part, ces aspirants salafistes commettent souvent une erreur dans la compréhension du fameux hadith sur les 73 groupes - dans lequel le prophète de l’islam indique « qu’un seul groupe sera sauvé et que les autres sont damnés ». Sauf que ce pourcentage en apparence minime (1/73) regroupe plus de croyants que les 72 autres réunis (cf. l’avis des grands savants). L’autre, du coup, loin d’engendrer la méfiance et la défiance (comme dans l’esprit des salafis inauthentiques ?), devient un alter-ego.

Une autre erreur – fondamentale - provient de leur conception de l’expression : « selon la compréhension des pieux prédécesseurs ». En effet, ils confondent ici principe et modèle. La compréhension, c’est la manière de saisir le sens et la profondeur des textes, et non la manière de les mettre en pratique. L’islam propose des principes universels valables pour tous les temps, tous les endroits et tous les peuples : justice, liberté, hygiène, entretien physique etc.… Les modèles, par contre, peuvent être différents selon les époques. Prenons un premier exemple : le vêtement. Le principe de pudeur avait pour modèle, à l’époque de Médine, le qamis (vêtement long pouvant descendre jusqu’au milieu du mollet). Au Pakistan, on trouve aujourd’hui un autre vêtement respectant ce même principe. En France, en 2011, un homme n’a pas besoin de porter le qamis (modèle loin d’être unique) pour respecter ce principe. Autre exemple : le sport. À l’époque du Prophète, le tir à l’arc, l’équitation et la course de chevaux étaient encouragés. Aujourd’hui, il n’y a aucune contre-indication à la pratique du tennis, du foot ou du judo, par exemple.

Ainsi, comprendre l’islam comme les pieux prédécesseurs (et non comme les salafistes inauthentiques) ne consiste pas à importer un mode de vie correspondant à une autre époque et un autre lieu, mais bien à chercher des transpositions de principes immuables dans des modèles contemporains.

Deuxième travers du salafisme inauthentique : l’esprit de domination. Malgré les désaccords fonciers qui existent entre les différentes familles salafistes, ces divergences de vue ne poseraient pas problème si les partisans du salafisme inauthentique ne souhaitaient imposer leur vision au reste de la communauté. La subtilité se trouve ici : c’est le point de basculement dans l’extrémisme. L’extrémisme prend corps dès l’instant où ceux qui adhérent à une idée se veulent dominateurs des autres. C’est une chose de croire en la supériorité de ses principes et de sa foi : le fait d’y inviter, et non de contraindre ou même de prêcher, est cohérent - puisque le croyant cherche l’intérêt de tous. C’en est une autre de croire en sa propre supériorité (sur le plan humain).

Se penser minoritaire, mais « sur la bonne voie », se concevoir comme supérieur aux autres, vouloir imposer sa vision, et refuser de vivre, de discuter, d’échanger avec tout ce qui est autre mène à une vision binaire et à l’orgueil. Elle mène souvent la personne à, non pas mettre ses principes, mais elle-même au dessus de tout. Tout ceci étant, bien évidemment, contraire aux enseignements de l’islam (qui invite à cheminer vers un idéal en ayant conscience de ses défauts et en faisant preuve d’humilité vis-à-vis de Dieu et des hommes) et relevant, in fine, plus de la tradition satanique que de la Tradition divine...

L’esprit partisan des musulmans se réclamant du salafisme (dont la volonté de domination, avant d’être physique et violente, est d’abord intellectuelle et morale), s’attache aux enseignements d’une poignée de savants – à mille lieues, d’ailleurs, des réalités européennes et donc peu à même de donner un avis sur d’éventuelles problématiques contemporaines.

Pour finir, même si le salafisme scientiste est répandu en France, il reste très minoritaire parmi les musulmans. Le dialogue avec cette frange de la communauté musulmane étant difficile à nouer, la possibilité (et l’utilité) d’un débat est sujette à caution.

A contrario, il nous semble plus urgent et primordial de travailler à l’union des gens de valeurs, croyants ou non – et ce, conformément à la tradition du Prophète (lequel fit appel à un non-musulman pour s’échapper de La Mecque, ou envoya un groupe de musulmans en Abyssinie chez un roi chrétien reconnu comme bon, …). L’islam authentique n’est pas porteur d’autre chose que d’objectifs nobles pour tous les hommes - et pas seulement pour les musulmans. Réconciliation, donc, et action commune !

 






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  • #13615

    Assalayam oualeykoum ajama’in,

    pour ma part cet article est bien meilleur, plus clair et plus complet que celui de notre frère précédent (video se voulant pédagogique sur le salafisme) ; mais toute initiative reste louable du moment qu’elle part d’une bonne et pure intention. pour ma part le salafisme dont il est question ( et il n’y en a pas d’autres) n’est qu’une mode, signe des temps présents. Cette tendance disparaitra comme elle est apparue et n’est le reflet que des troubles de notre époque, où, l’islam est devenu le centre de gravité (réel ou supposé) de la plus part de nos inquiétudes et de nos espérances. Cette idée de vouloir revenir à une forme de pureté de l’islam, n’est qu’une réaction, souvent légitime, parfois excéssive, pour se protéger, ou protéger l’islam d’une agression extérieure ou d’une déviance intérieure. un peu comme la pupille de l’oeil se contracte sous l’effet d’un projecteur. Il y a une dimension historique et contextuelle de l’islam, qui ne peu être simplement évacuée sans perdre une grande partie de la signification du message originel. Le seul moment où l’esprit et la lettre ont coïncidé, se fut du vivant du Prophète Muhammad (pbsl). depuis, les musulmans ont toujours oscillés entre l’esprit et la lettre et rares ont été les époques où, de nouveau l’esprit et la lettre ont une nouvelle fois coïncidés...

     

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  • #13661

    C’est clair....Dieu a inventé les Hommes et les hommes ont inventés la religion

    Avec comme corollaires inévitables que certains se sentent puissants et d’autres menacés...

    C’est insupportable pour tous ceux qui ne se reconnaissent dans aucun salafisme et qui n’ont aucune envie de s’extasier sur autre chose que la création Divine : le soleil, les oiseaux, et l’Homme réduit à l’état e cadavre après avoir tant gesticulé pour être un bon vivant, heu pardon un bon croyant ! Que faites vous de ces milliards d’humains qui, d’après-vous, sont mécréants,même involontaires, car ils ne lisent pas l’arabe ? Pensez-vous vraiment que Dieu ne leur a pas donné les moyens de le reconnaître ailleurs que dans une sourate ou un hadith ?

     

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  • #13681

    AND

    Bonjour à tous,

    ce genre d’article et d’opinion présente un intérêt dogmatique et intellectuel, mais n’a pas sa place sur le site de Egalité et réconciliation. C’est ouvrir la boîte de Pandore.

    En que Chiite duodécimain, défendant l’authenticité du message prophétique et sa succession légitime, j’affirme qu’il faut laisser de côté ces débats diviseurs qui nourrissent le ressentiment, divisent les rangs et contentent les oppresseurs. Ce site n’en est pas le lieu d’expression approprié et l’occupation du champ dogmatique sur ce site par une opinion minoritaire n’est pas acceptable.

    Si l’intelligence politique la plus élémentaire manque, alors inutile de continuer sur ce chemin.

    A bon entendeur...

    Yassine Ali

     

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  • #13683

    tres bon article que celui ci , je souhaiterais y ajouter ceci : il me parait clair que le grand mérite de ce courant est d avoir obligé les musulmans a ce recentrer sur l islam tel qu il était du temps du sceaux prophétique car bien définir la source dans son essence et sa pratique nous permettra de reconstruire ce qui a été detruit a savoir la civilisation islamique dont la vocation profonde est d insuffler une énergie de départ pour l ensemble de nos reflections et de nos actions ici bas avec pour but l élévation de l humanité parmi les cieux .Si il a bien une priorité absolue de ce courant c est avant tout de détecter les pratiques qui n ont pas lieu d etre en islam , rajouté par le temps , l égarement ou l excès .La grande victoire du mouvement salafi est sans nul doute ce que j appellerais la grande adoration qu est pour moi la prière , un gros travail a été effectué sur ce point que les musulmans peuvent constater tous les jours au sein de leurs mosquées le courant salafi a combattu aussi contre tout un tas de pratiques que je qualifirais de déviantes qui touchaient par exemple la récitation en groupe,les mariages forcés ,le rite funéraire ,le hallal etc... Mais il n y a pas que des victoires loin de la sur le plan politique par exemple nombreux sont ceux dits salafs qui vous diront ( pas de politique en islam ) sans blague mais c est quoi cet islam a la sauce laicard 1905 made in saoudi ,d ailleur petite parenthèse je me dois de parler de ce fait ignorer de beaucoup les saoud n ont pas toujours trahi je vous invite a consulter sur you tube ou daily motion l appel au djiad du roi FAYCAL rahim ALLAH qui fut de suite vendu par les siens et lachement assassiné dans le silence le plus total de nos ou plutot de ces pseudo savants , le roi a FAYCAL a pour moi par cet acte de courage et de piété mérité le titre de dernier khalif en date de l oumma.Je ne m attarderais pas ici sur l utilisation constante de ce mouvement par l empire on est sur égalité et réconciliation vous connaissez tout ça par coeur. Autre travers de ce courant l absence quasi constante de la raison dans la foi ce qui entraine un tres faible niveau intellectuel en therme de réflexion et l incapacité totale dce faire réémerger la civilisation islamique (sciences techniques diverses,économie , sociologie, art ..... ) tous les attributs d une civilisation a part entière.
    J aurais encore beaucoup a dire mais plus de place.

     

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  • #13719

    Bonjour

    je vous remercie pour cet article et pour tous ces commentaires très enrichissants mais il y a un point important qui n’a pas été aborder qui est le principe de l’alliance et du désaveu en islam (al wala wa al bara) que l’on retrouve souvent dans la littérature salafiste, si j’ai bien compris ce principe coranique il est interdit a un musulman de s’ allier dans un conflit militaire a des non musulmans contre d’autre musulmans en conclusion la fraternité islamique prime sur le patriotisme dans ce cas. Non ?
    je tiens a vous remercier d’avance pour vos explications.

     

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    • #14019

      Bonjour Sandra,

      Bien que la question s’adresse directement à l’auteur, je me permets juste un élément de réponse selon mes minces connaissances.

      La notion de "al wala wa al bara" (l’alliance et le désavoeu) est à replacer dans un contexte précis. Ainsi la sourate 9 qui parle d’alliance et de désavoeu a été révélée après la bataille de Tabuk vers l’an 9 de l’hégire dans un contexte de bataille décisive contre le polythéisme dans la péninsule arabique. Dieu invite dans cette sourate (le repentir) les associateurs à se repentir de leur idolâtrie en embrassant l’islam.

      Ainsi, la tendance salafi djihadiste (dans une majorité de ses adeptes) l’alliance et le désavoeu est un point central de leur méthodologie (manhaj). Ils se désavouent de tout ce qui contribue au "rapprochement" avec les koufar (mécréants) de manière direct ou indirect. Ainsi le vote, la citoyenneté, prendre les habitudes occidentales etc. relève de "al bara" (désavoeu avec les infidèles). Le vote serait considéré comme un soutien implicite au koufr (mécréance), bien qu’il y ait divergence des théologiens à ce niveau là.

      Cependant, il convient de nuancer la notion d’alliance et de désavoeu dès lors qu’il est question de conflits armés ou de paix liant les 2 parties.

      Il n’est effectivement pas permis aux musulmans de s’alliés avec des non-musulmans pour combattre d’autres musulmans, c’est une règle générale et contraire à al wala (l’alliance dans la fraternité).

       
  • #13767

    Quand je vois toutes les discussions sans fin (par nature même du débat) je me dis que je suis bien content d’être athée, ça m’économise pas mal de temps perdu.

     

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  • #14637
    Le 11 mai 2011 à 17:29 par Al Phonse
    L’imbroglio salafiste : entre fantasmes et mauvaises croyances

    Merci pour cet article, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’on est loin du sacré et de la transcendance.

    On s’étripe sous le soleil depuis que le monde est monde. Le thème du retour à la "foi d’origine" revient cycliquement dans l’histoire, il serait riche d’enseignement si les hommes n’étaient frappés d’amnésie. Les nouveaux convertis, voulant être plus doctes et plus romains que les romains, nous bassinent avec leur pédanterie religieuse, de grâce.

    Avec l’age et un peu de recul on réalise que les religions organisées et codifiées mènent souvent à l’ineptie la plus totale. La teneur des commentaires renforce d’ailleurs ce sentiment. N’y voyez aucun cynisme, je ne suis pas athée.

    Peu importe les labels, quand on s’égare dans ces découpages, on s’éloigne de la simplicité et de l’essentiel.

     

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  • #21136

    Merci Ludovic,

    Mais comme d’habitude on voit dans les commentaires que notre communauté tombe dans les mêmes travers... divisions et querelles perpétuelles..
    Dieu nous connait si bien, je pense que notre réconciliation sera le fruit d’un miracle de notre Seigneur, comme il l’a fait auparavant...

    « O les croyants ! Craignez Allâh comme Il doit être craint. Et ne mourez qu’en pleine soumission. Et cramponnez-vous tous ensemble au câble d’Allâh et ne soyez pas divisés ; et rappelez-vous le bienfait d’Allâh sur vous : lorsque vous étiez ennemis, c’est Lui qui réconcilia vos cœurs. Puis, par Son bienfait, vous êtes devenus frères... »

     

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  • #21140

    celui qui a cité cela "Allez chercher la connaissance, meme jusqu’en Chine" m’a rappelé une bonne blague.
    On m’a dit récemment, les chinois ont pris au mot le hadith et ont attendu le siècle dernier que les musulmans fassent comme leurs pieux prédécesseurs et viennent en chine pour chercher la science, finalement ils se sont impatientés et ont décidé au début de ce nouveau siècle de venir à nous.. Ils ont fini par envahir le maghreb.. ;)

     

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  • #49410
    Le 30 septembre 2011 à 04:31 par Anthony
    L’imbroglio salafiste : entre fantasmes et mauvaises croyances

    Salam, salut, bonjour.
    Pour moi le terme “salafi” ne veut à peu près rien dire. Les “salafs” ne pouvaient pas se définir en tant que tels, donc ce terme lui-même est une innovation avec laquelle ceux qui défendent les innovations dans le culte se sont définis.
    Il faut comprendre que c’est déjà du sectarisme. Or ce sectarisme interdit le sectarisme. On est tous musulmans, on a tous le même Coran, c’est Dieu seul qui juge, point.
    Ce sont les médias qui utilisent pour vous le terme de salafis pour mettre dans la même jellabah les orthodoxes et les terroristes kamikaze, sous prétextes qu’ils sont tous barbus, et alimenter votre paranoïa templière. Or le salafisme condamne le terrorisme...
    L’habit ne fait pas le moine : tu peux être “sunnite” sans être “salafi”, tu peux être “jihadiste” sans être “sunnite”, et les “salafi”, en pratique, ne sont jamais “jihadistes”. Et le tout sans être arabe. En étant françois de souche, même.
    Quand à AbdelWahab et les Saouds, ils sont anti-démocrates, je ne vois pas comment les réhabiliter sur un site identitaire/laïc/républicain.
    Pour les croyants : on a tous le même Dieu. Pour les athées : être sur que Dieu n’existe pas, c’est en soi déja une croyance. Laissez nous le bénéfice du doute, et foutez nous la paix.
    Petite précision : le suicide et le meurtre de civils sont interdits en Islam. Seule l’exécution d’un meurtrier avéré est permise, même si le pardon est conseillé. La lapidation des adultères et l’exécution des apostats sont des peines théoriques et inappliquables, à moins de volonté suicidaire des accusés. L’Islam ne peut être imposé. Le jihad armé ne peut être que défensif. Vos histoires de “choisir son camp entre sa religion et son pays” n’ont pas de sens. Si des musulmans sont minoritaires et ne peuvent pratiquer librement dans un pays, le coran, dans le texte, leur conseille explicitement d’émigrer dans un pays où ils le peuvent.
    Mais, en france, des dizaines de milliers de personnes ont donné leur vie pour que les francs-macks ne parviennent pas à interdire la liberté de culte. La liberté des pratiques religieuses est inscrite dans la déclaration des droits de l’homme, dans la constitution morale de votre république. La haine d’une religion n’a aucun sens. Haïssez les hommes, pas ce dont ils se réclament.
    Je termine par une citation de la traduction du Coran :
    "Nous avons fait de vous des tribus et des nations pour que vous vous entre-connaissiez" (sourate 49, verset 13).
    Comprenne qui voudra.
    Amen.

     

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